LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Bilan campagne agricole 2017-2018 : « Ce n’est pas la catastrophe » soutient Jacob Ouédraogo

Publié le mardi 28 novembre 2017 à 01h39min

PARTAGER :                          
Bilan campagne agricole 2017-2018 : « Ce n’est pas la catastrophe » soutient Jacob Ouédraogo

Elle a été certes caractérisée par une installation précoce des pluies à partir du mois d’avril jusqu’à la première quinzaine du mois de juin sur la majeure partie du pays. Par la suite s’en est suivie une période d’irrégularité avec un arrêt aussi précoce. Mais la campagne agricole 2017-2018, selon le ministre Jacob Ouédraogo, « n’est pas une catastrophe ». Ce lundi 27 novembre 2017, face à la presse, le ministre Jacob Ouédraogo a dressé le bilan de cette campagne et annoncer des mesures de sécurité alimentaires prises par le gouvernement pour faire à d’éventuelles crises alimentaires.

C’est un bilan peu reluisant de la campagne 2017-2018, par rapport à la campagne précédente, qu’a établi le patron du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques ce début de semaine au cours d’une conférence de presse. 620 394 personnes seraient en insécurité alimentaire sur la période de soudure (de juin à août 2018). En effet la production céréalière prévisionnelle de la campagne agricole 2017-2018 est estimée à quatre millions cinq cent cinquante-deux mille deux cent soixante-treize (4 552 273) tonnes. Une production en baisse de 0,32%, par rapport à la campagne agricole 2016-2017. Par contre la production du niébé, elle, est estimée à six cent quatre-vingt-quatre mille quatre cent soixante-quatre (684 464) tonnes, soit une hausse de 23,49% par rapport à la campagne dernière. La production prévisionnelle des cultures de rente, quant à elle, est évaluée à un million cinq cent soixante-seize mille six cent six (1 576 606) tonnes.

C’est donc un déficit brut évalué à soixante-douze mille six cent soixante-dix-sept (72 677) tonnes qu’a fait ressortir le ministre pour ce qui concerne les productions prévisionnelles rapportées aux besoins de consommation céréalière. Les provinces sont classées ainsi qu’il suit selon le taux de couverture des besoins céréaliers :
- dix-sept (17) provinces déficitaires : il s’agit du Kadiogo, du Sanmatenga, du Zondoma, du Namentenga, du Boulkiemdé, du Passoré, du Bam, du Kourwéogo, de l’Oubritenga, de l’Oudalan, du Yatenga, du Komandjoari, du Soum, de la Comoé, du Séno, du Houet et du Kouritenga

- Six (06) provinces en équilibre : le Boulgou, la Gnagna, le Ganzourgou, le Sanguié, le Poni et Bazèga

- Vingt-deux (22) provinces excédentaires : le Koulpélogo, la Tapoa, le Sourou, le Zoundwéogo, le Nayala, le Yagha, le Gourma, le Nahouri, le Ziro, le Loroum, la Bougouriba, le Loba, les Banwa, la Kompienga, le Noumbiel, le Mouhoun, les Balé, la Sissili, la Léraba, la Kossi, le Tuy et le Kénédougou.

Des mesures de sécurité alimentaire

Vue de quelques responsables du ministère

Pour faire face au déficit céréalier constaté dans les 17 provinces, le ministre Jacob Ouédraogo, a annoncé une série de mesures de sécurité alimentaire. Des mesures qui permettront de réduire le stress alimentaire. Et déjà la première mesure consistera, selon le ministre, à contrôler les exportations de produits céréaliers nationaux. « Selon nos estimations, si les exportations sont maitrisées, le rapport entre la production céréalière nationale et les besoins alimentaires nationaux fait ressortir un excédent net de six cent treize mille six cent quatorze (613 614) tonnes » a-t-il notifié.

En plus, le maintien et le renforcement des opérations de vente de vivres à prix subventionnés dans les boutiques témoins de la SONAGESS demeurent prioritaires selon le premier agriculteur. Environ quatre-vingt-quinze milles (95 000) tonnes de vivres seront collectées en 2018 pour parer au déficit céréalier enregistré au cours de la campagne agricole écoulée. Le ministère entend ainsi passer de 138 à 250 boutiques témoins.

Par ailleurs, des acquisitions de céréales en vue de la reconstitution du stock national de sécurité alimentaire à hauteur de cinquante mille (50 000) tonnes seraient en cours. « En un mot, le plan de riposte à l’insécurité alimentaire, doté de plus de vingt-deux milliards sept cent millions (22 700 000 000) de francs CFA pour l’année 2017, sera renouvelé afin de faire face aux défis actuels » s’est résumé Jacob Ouédraogo. Ce plan va consister, à l’en croire, à des opérations de distribution gratuite, de vente à prix subventionnés de vivres, à la remise de cash et à l’octroi d’intrants agricoles aux ménages vulnérables.

En outre, le ministre a annoncé, la reprise de l’opération saaga et le lancement de la campagne de contre-saison dans la deuxième décade du mois de décembre. Et en prévision de la campagne agricole 2018-2019, les premiers responsables du ministère disent s’engager au maintien et au renforcement de la veille et de la lutte contre la chenille légionnaire d’automne avec l’accompagnement de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Du bilan des interventions du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques pour l’année 2017

Vue des journalistes

Saisissant l’occasion, le ministre Jacob Ouédraogo a fait le bilan des actions menées par son département au compte de l’année 2017. Un bilan qu’il juge positif tant les domaines de la diversification des productions agricoles, de la vulgarisation et de recherche de développement, d’intrants et de mécanisation agricoles que dans le domaine de la protection des végétaux et du conditionnement. Et à ce titre les interventions du ministère ont été entre autres le contrôle de la qualité de 1 002 920 tonnes de végétaux, produits végétaux et agroalimentaires soumis au contrôle phytosanitaire et le contrôle de la qualité. « Nous avons procédé à l’adoption de la loi portant protection des végétaux et celle portant contrôle de la gestion des pesticides au Burkina Faso en date du 15 mai 2017 » a ajouté le ministre.

Aussi en matière d’aménagements hydroagricoles et de développement de l’irrigation, 2 737 hectares de nouveaux bas-fonds, 575 hectares de nouveaux périmètres, 24,5 hectares de périmètres maraîchers, 1000 hectares pour l’irrigation goutte-à- goutte de vergers de mangues auraient été aménagés. Toujours dans cet exercice de bilan des actions du ministère, son premier responsable a relevé que 864 kits d’irrigation goutte-à-goutte, 80 tricycles équipés de motopompes pour l’irrigation de complément, 110 motopompes et 30 000 tubes PVC d’irrigation ont été mis à la disposition des producteurs.

Les actions prioritaires définies pour l’année 2018

Jacob Ouédraogo, ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques

Outre les mesures stricto sensu de sécurité alimentaires annoncées, le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques entend mettre l’accent en 2018 sur la promotion des nouvelles espèces végétales dites émergentes, le développement des cultures maraichères, fruitières et florales. « Nous accentuerons les initiatives de vulgarisation des bonnes pratiques agricoles à travers les outils de vulgarisation, notamment en nous appuyant sur les nouvelles technologies de l’information, à l’image de la plateforme numérique d’appui-conseil et d’encadrement du monde rural, dénommé service 3-2-1 » a déclaré Jacob Ouédraogo. Des perspectives de mise à disposition des producteurs d’intrants et d’équipements agricoles ont été également annoncées.

L’opérationnalisation de la centrale d’achat des intrants et de matériels agricoles (CAIMA), ainsi que la mise en œuvre effective du projet de réalisation de l’usine d’engrais à base des phosphates de Kodjoari, la sécurisation foncière et l’organisation du monde rural, la transformation structurelle de l’économie agricole seront également les défis à relevés par les agents du ministère en charge de l’agriculture pour une campagne agricole 2018-2019 plus réussie.

Maxime Jean-Eudes BAMBARA
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique