Cette journée dédiée aux toilettes est un tremplin pour le changement de comportement et une avancée significative pour booster le secteur de l’assainissement et aussi atteindre les résultats escomptés pour assurer la santé, le bien-être, la dignité des populations. L’engagement communautaire en 2016, a été promu comme un gage de réussite de l’accès universel aux services durables d’assainissement. En effet, la commémoration de la Journée mondiale des toilettes (JMT) en 2016 a permis de certifier la fin de la défécation à l’air libre dans 14 villages par la construction de latrines. Cette célébration aura permis aussi de mettre en exergue les acquis engrangés et de poser de nouvelles bases pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

Le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural au Burkina Faso est passé de 0,8 % en 2010 à 13,4% en 2016. En dépit des efforts consentis, la pratique de la défécation à l’air libre demeure la pratique la plus répandue en milieu rural. Le nouveau référentiel AEUE post 2015 au niveau national consacre un objectif spécifique à la fin de la défécation à l’air libre. Selon le Ministre de l’Eau et l’Assainissement, Ambroise Niouga, le choix de cette date par le Burkina Faso pour célébrer la journée en différé, dans le sillon du thème retenu sur le plan international, est en conformité avec le contexte national.

Cette commémoration a été une occasion pour lui de rappeler la priorité que le gouvernement a accordée au domaine de l’assainissement. A ce titre, a-t-il dit, il a été entrepris de réaliser en 2017 des ouvrages avec l’accompagnement des acteurs de l’assainissement, afin de réduire considérablement la pénibilité des populations dans l’accès aux infrastructures d’assainissement.

Quant au représentant des partenaires techniques et financiers (PTF), Daniel Spaltoph, responsable eaux et assainissement de l’UNICEF au Burkina Faso, il a signifié qu’il y a deux ans, le Burkina a souscrit à l’objectif de mettre fin à la défécation à l’air libre sur tout le territoire d’ici 2030. « Pour moi, c’est un grand défi parce qu’on estime qu’en milieu rural deux personnes sur trois pratiquent la défécation à l’air libre. Je pense que cela n’est pas un problème d’infrastructures mais un problème de changement de comportements. Donc il faut que les populations décident de mettre fin à la défécation à l’air libre », a-t-il indiqué.

Et de poursuivre que le constat dans le village de Kalkouri est que tout le monde s’est doté de latrines avec l’appui de l’ONG SNV, ce qui est très positif et nécessite de continuer dans cette dynamique pour mettre fin à la défécation à l’air libre dans tout le pays.

Il faut noter que la cérémonie a eu pour marraine l’épouse du chef de l’Etat, représentée par Adjara Idani, épouse du Ministre des Mines et Carrières. Elle s’est achevée par une remise de certificat de fin de défécation à l’air libre aux acteurs de 16 villages certifiés de la région et une visite guidée sur une latrine d’un habitant de Kalkouri.

Soumaïla SANA
Lefaso.net