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Agroalimentaire : Les « semences paysannes » défendues à Ouagadougou

Publié le lundi 27 novembre 2017 à 06h00min

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Agroalimentaire : Les « semences paysannes » défendues à Ouagadougou

Les semences agricoles améliorées ont du mal à passer auprès des producteurs de la sous-région. Au cours d’un atelier tenu du 22 au 24 novembre 2017 à Ouagadougou, ils ont réaffirmé l’urgence d’abandonner ces semences génétiquement modifiées.

Les producteurs de plusieurs pays de la sous-région qui se sont réunis à Ouagadougou ne veulent plus des semences améliorées. Ni dans leur plat, ni dans leur sol. Pour ces derniers, plusieurs raisons expliquent leur position.

Contre l’autonomie et la dépendance des paysans

Au cours d’une étude réalisée du 22 Mai au 2 juin 2017 au près de 20 communautés localisées dans trois régions du Burkina, sur « comprendre la situation et les mutations en cours par rapport à l’utilisation de différents types de semences du point de vue des paysans », les producteurs ont décelé plusieurs faiblesses de leur activité liées aux semences.

Tout d’abord, les semences dites paysannes, anciennement utilisées, sont prisées par les communautés. Car selon elles, les semences améliorées portent atteinte à leur autonomie et leur indépendance. En effet, les agriculteurs estiment qu’ils doivent chaque trois leurs stocks de semences alors que celles paysannes durent plus d’années avec eux.

Aussi, les enquêteurs se sont rendu compte que le système semencier actuel, pratiqué par les Etats, est au désavantage des producteurs. « Les politiques semencières de nos Etats promeuvent, délibérément, un système semencier commercial basé sur des semences protégées par des droits de propriété intellectuelle/industrielle qui poussent les paysans à utiliser des semences commerciales à travers la distribution des semences et d’intrants externes », se sont-ils offusqués. En prenant l’exemple sur le Burkina Faso, ils ont fait remarquer le premier Plan national du secteur rural (PNSR) adopté en 2011 définissait comme objectif d’augmenter le taux d’utilisation de ces semences de 15% à 40% en 2015.

Renoncer aux OGM

Au regard de leur situation, les producteurs ont appelé l’Etat à renforcer les systèmes semenciers paysans, à mettre en place des mesures afin que le système semencier commercial et le régime de protection des droits de la propriété intellectuelle ne portent pas atteinte aux droits d’accès des paysans aux semences, à renoncer aux organismes génétiquement modifiés (OGM), etc.

Dans un contexte national marqué par l’insuffisance alimentaire, les caprices de la pluviométrie, la suppression des semences améliorées dont l’une des qualités est la grande productivité, parait illusoire. Mais pour Lucien Omer Silga, coordonnateur du Réseau d’action et d’information sur les droits à l’alimentation (FIAN), et ses camarades, tout cela relève du discours. Car les semences améliorées ne portent pas toutes les vertus qu’on leur prête. Une seule chose est impérieuse, selon eux, il faut revenir aux semences de nos grands-parents. Ce sera l’un des moyens d’avoir de bonnes récoltes et de qualité pour tous.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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