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Vie des partis politiques : Le Parti pour la démocratie et le progrès (PDP/PS) du Pr Joseph Ki-Zerbo dit rester debout

Publié le lundi 27 novembre 2017 à 08h00min

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Vie des partis politiques : Le Parti pour la démocratie et le progrès (PDP/PS) du Pr Joseph Ki-Zerbo dit rester debout

« Le Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) n’est pas mort » a annoncé son président actuel Dramane Toro au cours d’une conférence de presse animée ce samedi 25 novembre 2017 par le bureau politique national du parti à la maison du retraité Antoine Nanga au quartier Gounghin de Ouagadougou. Conférence de presse au cours de laquelle les premiers responsables du parti ont dénoncé un « mariage forcé » avec le parti au pouvoir et interpelé le ministère de l’Administration territorial sur le problème de récépissé dont souffre le parti.

Que devient le PDP/PS ? C’est la question que certainement beaucoup se posaient avec juste raison au regard du long silence sinon de la quasi absence du parti sur la scène politique depuis son dernier congrès d’avril 2016. Pour le bureau politique national, le parti a reçu des coups, mais tient débout. « Le Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste, avec des difficultés, existe et veut bien se rénover » a rassuré l’actuel capitaine, Dramane Toro. Le PDS/PS connaitrait donc des problèmes d’ordre existentiel, lié au manque de récépissé, donc de reconnaissance. C’est ce qui expliquerait le silence du parti, selon son président.

« Nous voulons être un parti qui suit la loi. Nous voulons la légalité, nous voulons agir dans la légalité. Mais malheureusement tel n’a pas été le cas jusqu’ici. C’est pourquoi nous sommes dans cet état » a déclaré le président du PDP/PS. Le bureau politique national du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste interpelle le ministère de l’administration territorial à se prononcer clairement sur sort. « Que la décision soit en notre faveur ou non, nous voulons savoir sur quel pied danser » a poursuivi monsieur Toro d’un ton remonté.

Après les agitations ou ce qu’on pourrait appeler la « guerre des présidents » qu’a connu le parti à l’interne en 2015, la tempête semble être passée mais la nouvelle équipe dirigeante du parti constituée le 02 avril 2016 à l’issue du 6e congrès ordinaire du parti souffre de manque de reconnaissance. Et le bureau politique national du PDP/PS pointe du doigt le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) d’être à la base de sa situation actuelle, « le mouroir dans lequel le parti se trouve » pour reprendre les mots du président.

Par ailleurs le bureau politique national dément toute idée d’alliance avec le pouvoir en place bien que le parti eût soutenu en 2015 la candidature du président Roch Marc Christian Kaboré sous la direction de Théophile Dentiogué actuellement conseiller municipal du MPP. « Monsieur Dentiogué est maintenant au MPP alors qu’il arrête de se présenter comme représentant du PDP/PS aux rencontres des partis affiliés à la mouvance présidentielle » a lancé l’un des conférenciers. Et monsieur Toro d’ajouter : « Il faut que ça soit clair dans la tête des gens, nous ne sommes pas en alliance avec le MPP. Et même si alliance il y avait aujourd’hui c’est fini ». « Monsieur Dentiogué a choisi le camp de l’argent mais nous, nous trouvons que l’argent n’est pas une vertu. Certes il ne faudrait pas diaboliser l’argent mais en aucun cas il ne saurait être une vertu » at-il martelé.

Les responsables du parti socialiste disent ne pas comprendre pourquoi le nom de leur parti figure sur la liste des partis de la majorité. Ils dénoncent « un mariage forcé » : « Le PDP/PS n’a rien à envié au MPP d’un point de vue idéologique. Et cette situation, c’est comme si on le (PDP/PS) violait, le fait de marier quelqu’un à son absence ». Le bureau politique interpelle donc ses militants à se mobiliser pour faire vivre le parti dans l’ensemble du territoire burkinabè.

Créé en 1994, le Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste est l’un des plus vieux partis politiques du pays, membre de l’internationale socialiste. Issu de la fusion en 2001 du Parti pour la démocratie et le progrès et du Parti socialiste, le PDP/PS de feu Pr Joseph Ki-Zerbo ne jouit plus de son aura d’antan et Drabo Toro et Samuel Somda président et vice-président de la nouvelle équipe dirigeante ont désormais la lourde tâche de repositionner le parti en bonne place sur l’échiquier politique national ; car visiblement il faut le dire, le parti agonise.

Maxime Jean-Eudes BAMBARA
Lefaso.net

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