Fortement mobilisés à la place des Martyrs dès 8h, les scolaires et les organisations de la société civile (OSC) initiatrices de la journée de protestation se sont rendus au haut-commissariat du Gourma pour remettre un message au maître des lieux (haut-commissaire).

Dans ledit message, elles ont manifesté leurs indignations face aux traitements inhumains que subissent les migrants en Libye. On peut également y lire ceci : « L’Union européenne, en complicité, avec les gouvernements africains sont responsables d’une part, des malheurs et plus particulièrement de l’esclavage que vivent les jeunes Africains en Libye actuellement et de tous les drames qu’ils vivent au cours de la traversée du désert et de la Méditerranée ».

Au regard de ce sombre tableau, les OSC disent s’insurger contre le triste sort réservé par les gouvernements africains aux jeunes sur les routes de l’aventure. Elles s’indignent de « la complicité des Etats africains avec les puissances occidentales de l’OTAN qui sèment la désolation en Afrique par le pillage économique et les guerres commanditées ou menées en Afrique » qui, avec leurs lots de malheurs et de misères, provoquent la fuite des jeunes, hommes, femmes et enfants qui prennent le chemin de l’aventure. Ils se retrouvent face à d’autres malheurs plus criards notamment la torture, le viol, le vol, la prison, la mort, l’esclavage …

Selon Le MBDHP et l’ODJ, les conditions de la traversée du désert et de la Méditerranée sont inacceptables du fait de la traite des êtres humains qui est en soi, un attentat contre la dignité humaine, un crime contre l’humanité. Les manifestants ont donc condamné l’esclave en Libye et partout où il est pratiqué dans le monde. Ils ont condamné également les gouvernements du Burkina Faso et des autres pays d’Afrique ainsi que l’Union africaine, L’Union européenne, l’OTAN et l’ONU pour « leur silence, leur passivité, leur inaction, leur attentisme, leur complicité voire leur participation à la commission de ces crimes etc… ».

Au regard de tout cela, ils exigent une véritable politique sociale et économique en faveur des jeunes prenant en compte l’instruction, la formation, l’encadrement, l’emploi, les financements des activités et d’autres projets. Il réclame également une prise de dispositions « adéquates et urgentes pour faire cesser immédiatement les actes barbares, déshumanisants et abjects constatés sur les routes de l’aventure ». Enfin, ils ont appelé à l’arrestation, au jugement et à la condamnation des auteurs et des commanditaires de ces crimes contre l’humanité.

Soumaïla SANA