Selon le président des journalistes et communicateurs pour les énergies et le développement durable (JED), le Burkina Faso n’est pas affranchi sur le plan énergétique après 56 ans d’indépendance. « Le taux d’électrification est de 19%. Il est de 3% en milieu rural. Seuls 2% des Burkinabè ont accès à l’électricité, pendant que 82% restent dépendants de biomasse avec toutes les conséquences néfastes que cela comporte en termes de santé des populations, de destruction de l’environnement (…) », a peint Grégoire B. Bazié lors d’une conférence de presse organisée le vendredi 24 novembre 2017, à Ouagadougou, dans les locaux du Centre national de presse Norbert Zongo.

Face à cette pauvreté énergétique, le président du Faso, Roch Kaboré n’est pas resté insensible. « Il s’est engagé en 2015 à porter à 85% d’ici 2020 le taux de couverture électrique du pays et à doubler le nombre des abonnés de la SONABEL de 500 000 à 1 000 000 », a-t-il rappelé. La transition énergétique vers les énergies renouvelables, avec un accent particulier sur l’énergie solaire, est également une option qu’il a prise.

Des promesses présidentielles que M. Bazié a salué à sa juste valeur, sans pour autant baisser la garde : « Ces promesses ne peuvent connaître leur pleine réalisation sans cette veille citoyenne que nous devons assurer en tant qu’acteurs de la société civile, en tant qu’acteurs des médias ». Pour ce faire, il a sollicité le concours des uns et des autres, pour qu’ils puissent « dans la confraternité jouer pleinement leur rôle ».

L’association attend également beaucoup de la Constitution de la Ve République qui va être adoptée avant la fin de cette année. « Nous espérons qu’elle a bien pris en compte la question de l’accès aux énergies propres et de la protection de l’environnement dans notre pays », a dit M. Bazié. Par ailleurs, il a fait la genèse de la JED et de préciser l’objectif poursuivi depuis sa reconnaissance légale en février 2014 qui est d’œuvrer via l’information et la communication pour l’accès des populations aux énergies propres. Le nouveau bureau de la JED a été mis en place le 8 juillet dernier. En termes de perspectives, des actions de plaidoyers sont en cours avec des responsables d’établissements techniques de la ville de Ouagadougou.

Actualité nationale oblige, le conférencier se réjoui de la visite prochaine au Burkina Faso, du président français, Emmanuel Macron. Cette visite sera auréolée par l’inauguration de la centrale de Zagtouli. « Je souhaite que la visite tant entendue conduise à une meilleure coopération entre les deux parties dans le domaine des énergies renouvelables ».

Et sur le mot d’ordre de manifestation lancé par un certain nombre d’OSC, sa position est claire : « Notre structure est indépendante. Aucune OSC ne peut nous mettre la pression. On travaille avec ceux qui partagent la même vision que nous ». Puis à Joachim Baki Batao de faire un témoignage : « Un projet mis en place par le ministère de l’énergie d’alors, avait souhaité que nous nous adossons sur eux. Mais nous avons refusé parce que nous avons voulu demeuré indépendant. Si on était adossé à eux, je pense qu’aujourd’hui, du fait que le projet est mort, la structure JED serait morte aussi ».

Au cours de la conférence de presse, M. Bazié a annoncé la tenue de la 4e édition de des Journées des acteurs de la communication sur les énergies (JACE) les 27 et 28 décembre prochain. « Rôle des acteurs de la société pour un meilleur accès des populations aux services énergétiques de qualité », tel est le thème de cette journée.

En rappel, la JED est membre de la coalition des organisations des OSC (Ndr 19 au total) pour la promotion des énergies renouvelables et l’accès à l’énergie durable du Burkina Faso.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net