Les effets néfastes des changements climatiques se font sentir dans les pays de la sous-région ouest-africaines avec des sécheresses et des inondations, causant d’énormes pertes et dommages. Les pays du bassin de la Volta que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Togo ne sont pas épargnés. En 2012, plus de dix millions de personnes ont été touchées par les crues, lesquelles ont causé également de nombreux dégâts matériels. Le ministre en charge de l’Eau et de l’assainissement, Ambroise Niouga Ouédraogo, citant les chiffres du SP/CONASUR a souligné que pendant l’hivernage 2017, douze des treize régions du Burkina Faso ont enregistré des inondations et des vents violents détruisant ainsi 2 500 habitations, 17 écoles et cinq formations sanitaires. Ces inondations ont fait plus de 15 000 personnes sinistrées avec douze décès et plus de 1 200 sans-abris. Une situation qui n’est pas isolée dans le bassin de la Volta.

Pour donc apporter une réponse à la problématique récurrente des inondations avec leurs corollaires de dégâts dans les six pays du bassin de la Volta, l’Autorité du bassin de la Volta (ABV) a mis sur pied un Programme d’Action stratégique dudit bassin à travers l’initiative portant sur la préparation de projets de mise en œuvre de la gestion intégrée des crues (GIC).

L’atelier ouvert ce 20 novembre 2017 fait suite à la première phase de l’initiative qui a consisté à faire l’analyse des besoins de renforcement des capacités en matière de gestion intégrée des crues à l’échelle du bassin et dans chacun des six pays riverains. La dernière phase du projet consiste, elle à accompagner les partenaires de l’ABV et les pays riverains pour la formulation de projets sur la GIC susceptibles d’être financés par des mécanismes de financement climatique.

L’objectif de cet atelier régional est donc d’initier les participants aux concepts, approches, méthodes et outils de gestion intégrée des crues, ainsi qu’à la préparation et au financement de projets, en vue d’aider l’ABV et ses Etats membres à développer des approches nationales dans le cadre d’une vision coordonnée du bassin en tenant compte de la dimension transfrontalière de la gestion des crues.

En effet, comme l’a rappelé Robert Yaovi Dessouassi, directeur exécutif de l’ABV, le fleuve Volta d’une longueur de 1 850 km draine avec ses affluents, un bassin d’une superficie de 400 000 kilomètres carrés où vit une population estimée à 25 millions d’habitants. Il constitue d’ailleurs une source importante pour la satisfaction des besoins de développement de ces populations, d’où la nécessité pour les Etats de « renforcer leur dispositif de suivi des ressources en eau, notamment superficielles, en vue d’une meilleure connaissance de leur comportement dans la nature et de contribuer ainsi à une gestion efficace des phénomènes climatiques extrêmes et à la réduction de la pauvreté dans le bassin de la Volta. »

Justine Bonkoungou
Lefaso.net