LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Eau et assainissement : Mission d’immersion des agents de la police de l’eau dans la région des Hauts-Bassins

Publié le vendredi 17 novembre 2017 à 23h48min

PARTAGER :                          
Eau et assainissement : Mission d’immersion  des agents de la police de l’eau dans la région des Hauts-Bassins

La Direction Générale des Ressources en Eau en collaboration avec la Direction Régionale de l’Eau et de l’Assainissement (DREA) des Hauts-Bassins à travers son Service Police Eau a organisé, le mercredi 15 Novembre 2017, à Bobo, une mission d’immersion avec une cinquantaine d’agents de la police de l’eau issus des 13 régions du Burkina dans le cadre de la mise en œuvre des activités de la police de l’eau.

Le niveau des ressources d’eau diminue de façon inquiétante ces dernières années à cause de certaines activités de l’Homme. Pour préserver cette eau, il existe depuis 2014 des services police de l’eau.

En effet, la police de l’eau répond à un objectif de prévention et de répression aux atteintes à l’intégrité matérielle des ressources en eau. Elle constitue l’une des réformes de l’engagement du Burkina Faso pour une approche de gestion intégrée des ressources en eau à travers la mise en œuvre de plusieurs reformes au niveau institutionnel et juridique.

Ainsi, l’application du décret n° 2008-423/PM/MAHRH/MEF/MECV/SECU du 10 juillet 2008 portant définition, organisation, attribution et fonctionnement de la police de l’eau, a permis la mise en place des Services Police de l’Eau (SPE) dans les treize directions régionales en charge de la gestion de l’eau et l’assainissement. Cependant, à l’exception du SPE de la région des Hauts-Bassins qui a été mis en place en 2014, les autres qui ont été installés 2016 et 2017 ont peu d’expérience dans la mise en œuvre de leur mission.

C’est en vue de l’opérationnalisation effective des Services Police de l’Eau (SPE) de ces douze directions régionales, que la Direction de la Règlementation et du Suivi des Organismes de Bassins Transfrontaliers (DRSOBT) a réalisé cette mission d’immersion des agents des SPE dans la région des Hauts-Bassins pour un partage d’expériences.

Cette immersion de formation qui vient renforcer les capacités de ces agents de Services Police de l’Eau nouvellement installés comprenait des exposés théoriques de communication, des visites dans la zone industrielle et de quelques sites du sous-bassin versant du Kou.

Sur le terrain, les agents apprenants devaient s’inspirer du service pilote (celui des Hauts-Bassins) pour apprendre comment faire les visites industrielles en s’intéressant aux questions de pollution de ressource en eau, la gestion des eaux usées et déchets solides, et comment s’entretenir les occupants au niveau de la bande de servitude. La bande de servitude, c’est l’espace qu’il faut laisser entre le cours d’eau et le lieu de l’activité qui est de 100 m pour ne pas nuire à la ressource en eau.

La première visite s’est déroulée dans la zone industrielle à l’huilerie Nakam. Le chef de Service Police de l’Eau des Hauts-Bassins, Florentin Garba, s’est entretenu avec le promoteur de l’huilerie Kassari Konaté sur les mesures à adopter afin de ne pas polluer l’eau avec les eaux usées jetées dans la nature. Un délai de deux mois a été convenu pour l’analyse de ces eaux usées au Laboratoire National de Santé Publique ou à l’ONEA pour savoir s’ils sont dans les normes ou s’ils doivent traiter les eaux usées avant le jet. En cas de non-respect du délai, ils encourent des sanctions financières ; si elles ne sont pas exécutées, le dossier sera envoyé en justice.

Au niveau des zones maraichers du Kou, il a été principalement été reproché aux cultivateurs de pratiquer la culture dans une forêt classée domaine de l’Etat (ce qui est illégal). De surcroît, il y a le non-respect des 100 m entre le cours d’eau et le champ pour éviter l’envasement. Il leur a donc été demandé de libérer les lieux le plus tôt possible sous peine de répression. Cependant, même si les paysans libèrent les lieux, ils seront confrontés à d’autres problèmes. Selon Sounsoun Lambert Sanou, même s’ils partent de là où ils sont actuellement, ils seront obligés de s’installer sur une autre partie de la forêt classée parce qu’ils n’ont plus de surfaces cultivables, les autres terres étant exploitées par des institutions qui s’y sont installées … Mais ils sont disposés à ne plus commettre la même infraction si l’Etat les appuie pour avoir d’autres terrains d’exploitation agricole, la culture étant leur seule source de revenu.

Quant au dernier site visité, il s’agit d’un aménagement au bord de l’eau lors des sorties de détente. A ce niveau, l’on a remarqué que des tentes étaient plantées à proximité de l’eau, chose qui a fortement déplu aux agents de la police de l’eau qui ont ordonné leur enlèvement, ce qui a été fait séance tenante. Il a été recommandé au promoteur de planter des arbres et de délimiter la partie réservée aux clients pour éviter l’avancée de l’envasement. Un délai de deux mois a été convenu entre les deux parties.

Garba florentin a fait le point sur les activités précédentes. Selon ses propos, le cours d’eau du Kou alimente l’eau potable de Bobo, mais il est présentement envasé et inonde les villages et les installations de l’ONEA. Un atelier a été tenu l’année passée (2016) suivi de sorties de terrain, d’émissions radio pour sensibiliser sur la préservation des cours d’eaux. Plus de 60 industriels ont été visités dont huit ont été sanctionnés. L’année passée, deux villages ont été accompagnés avec 1 600 plantes. Ces arbres plantés permettent de réduire l’envasement et peuvent apporter aux paysans les mêmes revenus qu’ils gagnaient en exploitant cette bande de servitude. En termes de contraintes, il est difficile de détruire certaines bandes de servitude parce qu’elles sont exploitées par le village entier. Cela nécessite la prise en compte de beaucoup de paramètres, ce qui ralentit le processus de déguerpissement. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Haoua Touré
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 novembre 2017 à 12:01, par Tengueri En réponse à : Eau et assainissement : Mission d’immersion des agents de la police de l’eau dans la région des Hauts-Bassins

    Cette question de la protection de la ressource en eau dans la région des Hauts Bassins dépasse largement les seules actions et compétence de la police de l’eau. Il faut impérativement une implication des premières autorités (gouvernement et les autorités de la région des Hauts-Bassins) pour trouver une solution idoine au déguerpissement des occupants des berges. Il faut que l’autorité de l’Etat s’affirme dans cette région. Dans quelques années, si rien n’est fait (de façon concrète) l’eau va disparaitre, on aura que nos yeux pour pleurer. Pour moi, l’Etat doit éloigner au préalable ces producteurs avant que la police de l’eau puisse réellement faire son travaille de protection. D’aucun me diront, c’est le rôle de la police de l’eau, mais tant que les autorités ne vont pas accepter être comptable des actions de cette police sur le terrain, ces actions seront vouées à l’échec. La dégradation de la conscience collective, la pauvreté, l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat ne rendront pas la tâche facile, mais avec la volonté de tous, rien n’est impossible.

  • Le 20 novembre 2017 à 06:33, par PAYSAN D’AFRIQUE En réponse à : Eau et assainissement : Mission d’immersion des agents de la police de l’eau dans la région des Hauts-Bassins

    Vous parlez de producteurs, d’ocupations par des tentes et d’unités industrielle ! OUI TOUT CA EST BON ! vOUS FAITES DES RECOMMANDATIONS ! MAIS OU EN EST ON AVEC L’AFFAIRE DE CIMASSO QUI VA DETRUIRE L’EAU POUR TOUJOURS ! CONNAISSEZ VOUS LES INSDUSTRIELS ? ON VIENS DE TROUVER LES VIEILLES BARRIQUES CACHES APRES LA FERMETURE DE LA MINE D’OR DE POURA ! CE NE SONT QUE DES DECHETS TOXIQUE QUE LES PROPRIETAIRE N’ONT TRAITE ! ICI AU FASO C’EST MILLARDS LES AUTORITES VEULLENT, TANT PIS POUR LA POPULATION.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signaux