LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

FILEP 2017 : Emmanuel Maya, le meilleur journaliste d’investigation

Publié le lundi 13 novembre 2017 à 01h09min

PARTAGER :                          
FILEP 2017 : Emmanuel Maya, le meilleur journaliste d’investigation

Pour cette 7e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP), le Sebgo d’or, la prestigieuse récompense du prix international Norbert Zongo du journalisme d’investigation, a été remportée par le journaliste nigérian Emmanuel Maya. C’était dans la nuit du vendredi 10 novembre 2017, une soirée au cours de laquelle, a été désignée la meilleure journaliste burkinabè, Habibata Wara de Carrefour africain.

Sur 37 dossiers réceptionnés, ce sont exactement 22 dossiers de journalistes issus du Burkina, du Togo, de la Côte d’ivoire, du Niger, du Bénin, du Cameroun, du Nigeria, de l’Ouganda, du Lesotho, du Kenyan et du Zimbabwe, qui ont été retenus après présélection. « Le jury a conclu que la participation n’a pas connu l’engouement attendu. Il y a toujours lieu de faire un travail de vulgarisation à travers le continent » a noté le président du jury, Arsène Evariste Kaboré, soulignant que la mise en place de coordonnateurs régionaux est nécessaire pour la promotion du prix.

Des meilleurs, on retiendra que le lauréat du Sebgo d’or, le journaliste d’investigation nigérian, Emmanuel Maya, a également remporté le prix d’excellence dans la catégorie presse écrite. Le reporter, avec la complicité d’une taupe au sein des services de sécurité de l’Etat, a pu se procurer un document authentique sur la coordination des services de sécurité pour massacrer les séparatistes Biafrais.

Emmanuel Maya, lauréat du Sebgo d’or

Emmanuel Maya est entré en contact avec des officiels des forces de sécurité, des ONG, des personnes affectées et dans un travail de vérification, de recoupe des sources et dans un excellent travail d’écriture journaliste, il a exposé un complot qui s’apparente à un nettoyage ethnique à Onidja, fief des Biafrais. Représenté à la cérémonie, Il a reçu un trophée, une attestation, plus une enveloppe d’un million de francs CFA pour son prix d’excellence ; un trophée et une enveloppe d’un million de francs CFA pour le Sebgo d’or.

Dans la catégorie radio, le prix d’excellence est revenu à Clémence Tuina de la RTB-radio pour son œuvre traitant de l’esclavage des Bellas « Esclavage un jour, esclave toujours ? ». Aussi, si le jury a ajourné les 3 documentaires en compétition dans la catégorie télévision, il dit avoir cependant jugé les œuvres de la presse écrite de bonne facture et a donc décidé de décerner deux prix d’encouragement. Il s’agit essentiellement du Camerounais Christian Locka pour son enquête traitant du trafic d’armes, de l’exploitation et la vente illicite du diamant dans les frontières de la république Centrafricaine et du Cameroun, un marché lucratif qui alimente la guerre. Le Kenyan Patrice Mayoyo, quant à lui, a mis à nu la vétusté de la société de chemin de fer et de la nécessité de son renouvellement. Ces deux lauréats ont reçu des récompenses d’une valeur de 500 000 mille francs CA.

Habibata Wara, la meilleure journaliste burkinabè

Habiba Wara, meilleure journaliste du Burkina

Ce sont exactement 19 œuvres, dont 9 en presse écrite, 5 en télévision et 5 en radiodiffusion qui ont été soumises à l’appréciation du jury du concours de la meilleure journaliste burkinabè. Pour son œuvre « Logements sociaux de la cité de Bassinko : l’arnaque sous de bonnes intentions », le prix de la meilleure journaliste burkinabè est revenu à Habibata Wara de Carrefour africain (mensuel des éditions Sidwaya). Et si le règlement prévoit un seul prix pour ce concours, Clémence Tuina a été doublement récompensée. La journaliste de la RTB-Radio a reçu une mention spéciale du jury pour son œuvre « Esclave un jour, esclave toujours ? ». En plus de son prix d’excellence, elle repart avec une enveloppe d’une valeur de 500 000 francs CA.

Faible participation dans la catégorie photo et caricature

Clémence Tuina recevant son prix des mains de la veuve de Norbert Zongo

Dans la catégorie caricature, le jury du FILEP 2017 a reçu seulement 4 propositions, dont 3 d’une même personne. Le jury a donc décidé d’attribuer un prix d’encouragement à Hamidou Zoétaba et Christian Bassolet. « Les œuvres étaient belles, mais il n’y avait pas matière à statuer. On risquait de primer deux fois la même personne » a confié le président du jury. Quant au prix du meilleur photojournaliste, il a été attribué à Azata Kabré, une photographe indépendante, pour sa photographie présentant un agent des forces de l’ordre interdisant un caméraman de le filmer. Son prix est composé d’une attestation et d’une enveloppe de 400 000 mille francs CFA.

Félicitant les différents acteurs qui ont rendu possible cette édition du FILEP, le ministre de la Communication, Rémis Fulguance Dandjinou, est revenu sur : « cette collaboration assez impossible entre le FILEP et les Universités africaines de la communication (UACO) ». « C’est un gâchis énorme en termes de possibilités que d’avoir deux évènements aussi importants qui se tiennent à une semaine de différence et qui n’arrivent pas se joindre » a-t-il relevé. Le ministre de la communication a par ailleurs souhaité que le prochain FILEP soit une véritable commémoration de la presse africaine dans sa diversité. « Il faut éviter cette fracture qui existe encore entre le monde de la presse écrite et celui de la presse audiovisuelle privée et publique » a-t-il conclu.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

Portfolio

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Ouagadougou : Des voleurs appréhendés au quartier Somgandé