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FILEP 2017 : L’épreuve de la presse algérienne face à l’émergence du terrorisme expliquée par Zine Cherfaoui du quotidien El Watan

Publié le jeudi 9 novembre 2017 à 22h56min

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FILEP 2017 : L’épreuve de la presse algérienne face à l’émergence du terrorisme expliquée par Zine Cherfaoui du quotidien El Watan

Débutée le 8 novembre 2017, la 7e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) entend s’interroger sur le rôle et la responsabilité des médias face aux défis sécuritaires de l’Afrique. Ce jeudi 9 novembre, les festivaliers ont échangé leurs expériences au cours d’un panel : « Les Etats africains face au phénomène terroriste : regards croisés sur les situations de l’Algérie et de la Mauritanie ».

« De 1993 à 1999, près de 124 journalistes ont été froidement assassinés par les terroristes » a noté Zine Cherfaoui, directeur de publication du quotidien algérien El Watan, dans sa communication « L’émergence et la gestion de la menace terroriste en Afrique du Nord : cas de l’Algérie ». A l’entendre, la guerre de l’Afghanistan serait à l’origine de la recrudescence du terrorisme en Afrique, particulièrement en Algérie. « Lors de l’invasion de l’Afghanistan, les adversaires de l’Union soviétique sont allés à la recherche de troupes capables de combattre l’Union soviétique. Ces troupes ont été recrutées en Afrique du Nord et au Sahel. A la fin de la guerre, ces gens sont revenus (…) et c’est ainsi que dès les années 1990, les pays comme l’Algérie ont commencé à subir le contre coup du terrorisme » a-t-il expliqué.

Une guerre médiatique

Si ce fléau transnational ne date pas d’aujourd’hui, Zine Cherfaoui soutient que les journalistes et les intellectuels algériens ont payé un lourd tribut pour leur résistance à l’obscurantisme et au terrorisme. Déjà, en 1993, il confie qu’un média d’un parti extrémiste, dissous aujourd’hui, avait publié dans ses colonnes, une liste de journalistes à assassiner. Le message à l’époque étant : « Les journalistes qui combattent le terrorisme par la plume, périront par la lame ».

Aux dires du journaliste, l’Algérie a perdu le meilleur de ses intellectuels durant les années 1990. « Il y avait même un groupe terroriste, le Front islamiste du djihad armé (FIDA), qui était spécialisé dans l’assassinat des journalistes » a-t-il noté. Pourquoi cette guerre contre les intellectuels et hommes de médias ? Conscients du pouvoir de ces derniers, notamment de ceux de la plume, susceptibles de déconstruire leurs arguments, les groupes terroristes se sont lancés dans une guerre médiatique en vue de les discréditer.

De l’avis du directeur de publication du quotidien algérien El Watan, la lutte contre ce fléau ne renvoie pas à l’usage unique des armes. Il s’agit plutôt d’une guerre d’idées et cela sous-entend qu’il faut lutter contre la pauvreté et améliorer le système éducatif. « Le terrorisme ne se gère pas, il se combat. Il faut combattre ces idées extrémistes, donner le micro aussi souvent que possible aux imams qui prônent un vrai islam, qui ne sont pas des marchands de la mort, aux intellectuels » a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « Il est impossible de trouver un quelconque rapport entre la religion musulmane et l’islam (…). Il est dangereux de tendre le micro à des gens qui se présentent comme des éclairés. Il faut faire attention au concept que l’on utilise lorsque que l’on traite du terrorisme (…) ».

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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