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Mathias Sorgho à propos du Tour du Faso 2017 : « On a fait ce qu’on pouvait »

Publié le jeudi 9 novembre 2017 à 16h45min

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Mathias Sorgho à propos du Tour du Faso 2017 : « On a fait ce qu’on pouvait »

Le 30e Tour cycliste du Faso s’est déroulé du 27 octobre au 5 novembre 2017. Des coureurs d’une quinzaine d’équipes y ont pris part. Le maillot jaune a été remporté par le Marocain Mraouni Salaheddine. L’Allemand Binjamin Stauder a remporté cinq des dix étapes. Le Burkina, classé troisième, est revenu sans un maillot. Dans cette interview, Mathias Sorgho, premier des Burkinabè à cette édition, nous parle de son expérience, de l’espoir douché des Burkinabè ainsi que la débâcle de l’Erythrée.

Lefaso.net : Le Tour du Faso 2017 est arrivé à termes, comment l’avez-vous vécu ?

Mathias Sorgho : L’édition a été à la hauteur des attentes. Je dirai même que c’est l’une des belles éditions du tour. Les populations sont sorties massivement dans toutes les villes où le tour est passé pour accueillir les coureurs. En échangeant avec les Occidentaux, ils m’ont dit que c’est du jamais vu. Ils disent avoir vécu une véritable fête du vélo.

Au niveau des performances, il est vrai que l’objectif pour le Burkina était de préserver le maillot jaune. Malheureusement, nous n’y sommes pas parvenus. Mais il faut saluer le courage et la bravoure des Etalons. Le niveau de la compétition était relevé cette année avec la participation d’équipes professionnelles. Le Maroc et l’Erythrée font partie des grandes nations du cyclisme africain. Malgré la présence de tous ces professionnels, nous sommes arrivés à faire des résultats. Nous sommes à la troisième place au classement général et avons eu une victoire d’étape.

A cette dernière étape qu’est-ce qui avait été mis en place comme dispositif tactique pour remporter la partie ?

Nous savions que si le peloton venait groupé, l’Allemand allait gagner. C’était inévitable parce qu’il est très fort. Notre objectif était donc de partir dans des échappées. Ce sont des trucs que nous avons essayés, mais les équipes se sont mises ensembles pour contrôler la course. La France, le Maroc, l’Erythrée voulaient que le peloton arrive groupé parce qu’ils couraient pour le classement. Ils ont donc fait en sorte qu’on arrive groupé, l’Allemand a une fois de plus gagné. Nous avons occupé la deuxième place. Nous avons fait ce que nous pouvions.

Six cyclistes dont vous ont effectué un stage de préparation en France, mais les résultats sont en deçà des attentes. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Il est vrai que les résultats sont en deçà des attentes. Et je pense qu’il faudra revoir au niveau de la préparation. Car les deux mois de stage sont peu pour affronter les coureurs marocains et érythréens.

Je remercie le ministère pour les efforts fournis. Mais nous aurions souhaité que les préparations se passent dans des centres. C’est dans ces lieux que la formation est souvent meilleure. En France, nous logions chez des coachs qui nous amenaient pour les différentes compétitions. C’est déjà très bien. Mais ce sera mieux dans les centres. Si nous prenons le cas du Maroc, sa force réside surtout dans les centres de formation. Presque tous les coureurs marocains qui étaient là sont issus de centres de formation. Ce qui fait que leur niveau est élevé.

Nous souhaitons aussi que les autorités pensent à la création de centres de formation car avec ces centres, on pourra avoir des Burkinabè, un jour, au Tour de France.

L’Erythrée était annoncée en grande pompe, mais à l’arrivée, elle n’a pas fait forte sensation. Comment expliquer cette contre-performance ?

L’Erythrée est venue avec une équipe très jeune. Mais ils étaient en forme. Seulement le terrain plat les a aussi défavorisés. Parce qu’ils sont très forts dans les collines et les montagnes. Si le terrain était avec un relief, ils allaient faire la différence avec les autres coureurs.

Il faut aussi reconnaitre que l’équipe marocaine était plus forte que l’Erythrée. Seul l’Allemand Binjamin Stauder, dont je crois, était le plus fort du peloton, qui pouvait faire face à ces gens. Malheureusement pour lui, il n’est pas venu avec une équipe complète pour l’aider à gérer le maillot. Sinon il était le vainqueur du Tour cette année. Je félicite l’équipe marocaine. Pour notre part, je crois qu’en travaillant avec ces gens, on a appris et corrigé certaines de nos erreurs.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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