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Le monde de la communication en deuil : Décès et inhumation de Hubert Bakari Paré, promoteur de la Radio Wassa

Publié le vendredi 3 novembre 2017 à 23h51min

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Le monde de la communication en deuil : Décès et inhumation de Hubert Bakari Paré, promoteur de la Radio Wassa

Rappelé à Dieu dans la nuit du mercredi 1er novembre 2017, Hubert B. Paré, promoteur de la radio Wassa la voix du Sourou et par ailleurs l’un des « pionniers » du Conseil supérieur de la Communication, a été conduit dans sa dernière demeure ce jeudi 02 octobre 2017 au cimetière municipal de Gounghin.

La grande faucheuse a encore frappé dans la grande famille de la communication. M. Hubert Bakari Paré n’est plus. Fondateur de la radio Wassa la voix du Sourou, ancien secrétaire général du Conseil supérieur de l’information(CSI) aujourd’hui Conseil supérieur de la communication(CSC), membre de l’Association des retraités de la communication et de l’information(ARCI), telles sont les responsabilités, entre autres, que Hubert Bakari Paré a assumé de son vivant. Sa disparition est difficile à supporter pour ses collègues, amis, parents et surtout sa famille nucléaire. Cet après-midi du jeudi 02 novembre 2017, il a été conduit à sa dernière demeure au cimetière de Gounghin.

Qui est Hubert Bakari Paré ?

L’épouse et les enfants de monsieur Paré

A entendre les discours funèbres des porte-paroles, de l’association des retraités de la communication et de l’information, du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) dont il fut militant, du conseil supérieur de la communication, l’on se rend compte du long et riche parcours de l’homme. Monsieur Paré est né en 1953 à Yaba dans la province du Nayala. Après avoir obtenu son baccalauréat au lycée Philippe Zinda Kaboré de Ouagadougou, il est passé successivement par l’école nationale d’administration où il obtint son diplôme d’aide comptable, l’institut africain et mauricien de bilinguisme pour son initiation à la traduction de l’anglais et l’institut supérieur de presse de l’Entente à Lomé au Togo où il obtint la maitrise en science et technique de la communication en 1982.

De 1982 à 1996, feu Paré fut respectivement rédacteur et chef de desk nation à la direction générale de la presse écrite, attaché de presse auprès du ministère des Relations extérieures, attaché de presse auprès du ministère de la Communication et de la culture, président de la commission presse aux éditions 1992, 1994 et 1996 de la Semaine nationale de la culture(SNC), directeur de la presse et des relations publiques au ministère de la Communication et de la culture, coordonnateur national de la commission communication au sein du Comité national de lutte contre la drogue.
Il fera son entrée au Conseil supérieur de la communication alors conseil supérieur de l’information le 21 avril 1997 au poste de chef de département documentation et archives.

Hema Dramane, DRH au CSC

L’homme sera très tôt distingué pour son application, son sérieux et ses compétences. Ce qui lui vaudra d’être nommé le 02 septembre 1997, seulement quatre mois après son entrée, au poste de département autorisation, étude, analyse et contrôle cumulativement avec ses fonctions de chef de département de la documentation et des archives. Ses qualités dont il a toujours su faire montre le porteront à la tête de l’administration de l’institution par sa nomination au poste de secrétaire général du Conseil supérieur de l’information.

Du 08 février 2002 au 31 décembre 2013, date de son admission à la retraite, M. Paré a occupé le poste de chargé de mission au cabinet des présidents successifs du conseil supérieur de la communication, en l’occurrence Luc Adolphe Tiao et Béatrice Damiba. Des distinctions honorifiques, l’homme en a reçus. En effet, il a été fait chevalier de l’ordre national en 1999, officier de l’ordre national en 2008 et chevalier de l’ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication en 2009.

En plus de ses attributions de chargé de mission, Hubert Bakari Paré sera désigné président du comté institutionnel de lutte contre le SIDA et les MST (Maladie Sexuellement Transmissible) du CSC, mais aussi membre du conseil de l’ordre à la grande chancellerie des ordres burkinabè au titre du conseil supérieur de la communication, fonction qu’il assurera jusqu’à sa cessation définitive de service. C’est véritablement le 01 janvier 2014 que monsieur Paré prendra sa retraite bien méritée mais sans repos dans la mesure où il s’investira dans son projet de création de la radio Wassa FM la voix du Sourou à Yaba, son village natal.

« Je pense vraiment que c’est l’un des pionniers de la régulation au Burkina Faso » Luc Adolphe Tiao

Luc Adolphe Tiao, ancien président du CSC et ancien ministre de la communication

Des souvenirs et surtout de bons, les promotionnaires, collègues et amis de M. Paré en gardent de lui. C’est le cas de Luc Adolphe Tiao, Baba Hama et Cheick Karambiri.
« C’est vraiment un promotionnaire. Nous avons commencé à travailler plus ou moins à la même période. C’est un grand frère. Nous avons travaillé à Sidwaya, au Carrefour africain. On s’est retrouvé au CSC, mais on n’avait jamais perdu le contact. Ce que je garde de lui, c’est vraiment l’image de quelqu’un de très serein, de très courtois, d’une personne qui aime se donner, qui est volontaire, qui est toujours prête à se sacrifier.

Et il a beaucoup fait. Il y a des gens dont on ne parle pas beaucoup dans la presse, mais Paré a beaucoup fait pour la régulation. Et quand j’arrivais au Conseil Supérieur de la Communication, il m’a beaucoup guidé. J’ai beaucoup apprécié la connaissance qu’il avait de cette institution et la régulation et je pense que le monde de la régulation doit vraiment lui rendre un hommage. Je pense vraiment que c’est l’un des pionniers de la régulation au Burkina Faso. Ça ne m’a pas étonné après que j’ai appris qu’il a créé une radio. On sait vu il y a à peu près une semaine et j’étais loin de douter qu’il s’en irait aussi vite », a confié l’ancien président du CSC, Luc Adolphe Tiao.

Baba Hama, collègue journaliste de monsieur Paré

A la suite de M. Tiao, Baba Hama l’ami, le collègue de M. Paré témoigne : « J’ai connu Hubert B. Paré parce que c’est comme ça que j’aimais beaucoup le taquiner en insistant sur le B qui veut dire Bakari dans le cadre bien sûr de la profession du journalisme. Moi, j’étais au niveau de la radio et lui il était au niveau de la presse écrite. C’est vrai que j’étais de loin son cadet, mais le journalisme, c’est un métier où on fraternise très rapidement. Ensuite, nos chemins se sont véritablement croisés lorsqu’il était au cabinet du ministre feu Hien et nous avons fait partie de l’équipe qui devait à l’époque réfléchir sur les textes portant création du Conseil Supérieur de la Communication.

Nous avons véritablement beaucoup collaboré et bien sûr on ne s’est jamais lâché. On est même devenu des amis sociaux parce que la dernière fois que je l’ai rencontré c’était au cours d’un évènement social. Je garde de lui en tout cas un homme affable, un homme très ouvert, je pense que comme disent les gens on l’a rarement vu énervé, on l’a rarement vu fâché et vraiment c’est un esprit de rassembleur. De ce point de vue vous aurez constaté que malgré la retraite, il était activement impliqué dans la vie de l’association des retraités de la communication et de l’information. C’est dire vraiment le caractère social de l’homme. Et vraiment tous ceux qui l’ont connu, tous ceux qui l’ont approché, tous ceux qui ont eu l’occasion de travailler avec lui pleurent aujourd’hui un homme d’exception. Nous ne pouvons souhaiter que la terre lui soit légère ».

Cheick Karambiri, Conseiller au CSC

Et Cheick Karambiri, conseiller au Conseil supérieur de la communication et journaliste sportif à la RTB de renchérir : « C’est un ainé. J’ai beaucoup appris à ses côtés avec Justin Coulibaly qui vient de partir aussi et le regretté Bamouni. On est arrivé tout jeune et on a vraiment beaucoup appris à leur côté. C’est vraiment ce que je retiens, et surtout sur le plan professionnel, il nous a appris à être humble ; c’est ça aussi le journaliste. C’est très important. Et vraiment je ne regrette pas d’avoir travaillé à ses côtés ».

Parti à l’âge de 64 ans Hubert Bakari Paré laisse dernière lui une veuve et trois enfants et toute la grande famille de la communication éplorés. Requiscat in pace !

Maxime Jean-Eudes BAMBARA
Lefaso.net

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