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Transmission mère-enfant du VIH au Burkina Faso : Réduire à 2% d’ici à la fin 2020

Publié le vendredi 27 octobre 2017 à 00h30min

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Transmission mère-enfant du VIH au Burkina Faso : Réduire à 2% d’ici à la fin 2020

Ce jeudi 26 octobre 2017, le président du Faso, Roch Kaboré a procédé au lancement officiel du Plan d’urgence 2017-2018 pour l’accélération de la réponse au VIH et du plan d’élimination de la transmission mère-enfant du VIH (2017-2020). A cette occasion, la première dame, Sika Kaboré a été désignée ambassadrice de bonne volonté par le directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé.

« Je voudrais en cet instant solennel, en présence du directeur exécutif de l’ONUSIDA, de l’ambassadrice de bonne volonté et des acteurs de lutte contre le VIH-Sida et les IST, déclarer officiellement lancé le Plan d’urgence pour l’accélération de la réponse au VIH et du plan d’élimination de la transmission mère-enfant du VIH », a signifié le président du Faso, Roch Kaboré, lors d’une cérémonie organisée le jeudi 26 octobre 2017, à Ouagadougou. A cette occasion, le ministre de la santé, Pr Nicolas Méda a, dans son intervention, affirmé que la riposte à l’épidémie du VIH/SIDA a enregistré des résultats satisfaisants, au cours des dernières années. Selon le rapport ONUSIDA 2016, la prévalence de l’infection est passée de 7,17 % en 1997 à 0,80 % en 2016. Ce qui amène le pays d’une situation d’épidémie généralisée à une situation d’épidémie mixte.

Le présidium de la cérémonie

Malgré ces progrès, l’infection au VIH demeure un problème de santé publique au Burkina Faso. C’est dans cette dynamique que le secrétariat permanent du comité national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST) en collaboration avec l’ONUSIDA pays et l’UNICEF, ont élaboré le Plan d’urgence pour l’accélération de la réponse au VIH. L’objectif général de ce plan d’urgence, dont le coût total est de 10 992 753 815 F CFA, est de contribuer à l’accélération et au rattrapage des gaps de la réponse nationale face au VIH au Burkina Faso d’ici 2018, selon le ministre de la santé. Plus spécifiquement, le plan vise à dépister 23 163 nouvelles personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dont 5% d’enfants d’ici à la fin 2018, de mettre sous traitement 25 659 PVVIH (dont 5% d’enfants) d’ici à la fin 2017, de mettre 100% des femmes enceintes séropositives vues en consultation prénatale sous traitement anti rétroviraux etc.

Des stratégies de lutte

Une vue de l’assistance

L’atteinte de ces résultats passe nécessairement par quatre axes stratégiques que sont l’intensification du dépistage, la résorption des gaps en matière de mise sous traitement, l’élimination de la transmission du VIH de la mère-enfant et la mise en place d’un système performant d’approvisionnement en intrants VIH. Pour ce faire, le ministre Méda estime qu’il « faudra rendre effective la délégation des tâches pour le traitement des PVVIH adultes et enfants, la décentralisation de la mesure de la charge virale plasmatique dans les districts sanitaires ». Outre cela, ces résultats requièrent une sécurisation de la chaîne d’approvisionnement en intrants VIH et une appropriation et responsabilisation des acteurs du secteur de la santé pour la mise en œuvre du plan d’urgence y compris la formation sur l’évaluation des besoins.

Sika Kaboré s’engage à relever le défi

Au Burkina Faso, l’épidémie de l’infection au VIH touche particulièrement les femmes, les enfants et les jeunes. Et l’un des défis majeurs à relever est la réduction de la transmission résiduelle mère-enfant (TME) du VIH de 8,2% à 2% à l’horizon 2020. La nouvelle ambassadrice de bonne volonté, Sika Kaboré, en fait son cheval de batail. « La tâche ne sera pas facile, mais mon devoir est de mettre tout en œuvre pour contribuer à l’élimination de la TME du VIH. (…) et de créer une synergie d’action entre tous les acteurs de la lutte contre le VIH-Sida », a-t-elle avancé. Séance tenante, la première dame a signifié qu’un travail est en cours avec l’agence d’ONUSIDA pour la mise en œuvre d’un projet de prévention de la TME dans le district de Kombissiri. Ce projet pilote est placé sous l’égide du ministère de la santé. « Si ça se passe bien, nous allons progressivement étendre cela à l’ensemble de notre territoire », a-t-elle laissé entendre.

Plus de financement pour lutter efficacement contre la pandémie du VIH

Le parrain, Michel Sidibé a, pour sa part, félicité le gouvernement et l’ensemble des Burkinabè pour les progrès réalisés dans la lutte contre le fléau du Sida. « Il y a moins de trois enfants qui naissent avec le VIH chaque jour au Burkina Faso. Je suis persuadé qu’en mettant l’accent sur les grandes villes, on peut déjà contrôler plus de 50% de cette transmission », poursuit le directeur exécutif de l’ONUSIDA.

En marge de cette cérémonie de lancement, il a animé une conférence de presse au cours de laquelle, il a prévenu que si la baisse de financements des pays donateurs se poursuit, il risque d’y avoir un rebond de l’épidémie. « On arrive à mobiliser 20 milliards de dollars mais on a 7 milliards de déficit. Et sur ces 20 milliards de dollars, 57% proviennent des ressources domestiques », a fait savoir M. Sidibé. Pour la pérennisation de la réponse nationale, il recommande fortement « une solidarité globale agissante et une responsabilité partagée ».

C’est dans cette optique que la délégation d’ONUSIDA s’est rendue à l’hémicycle dans l’après-midi. Le directeur exécutif a mis à profit la séance de plénière sur le budget de l’Etat pour plaider en faveur de l’adoption de lois et de budget conséquents. Ceci, en vue de protéger les plus démunis en général et la jeunesse en particulier. « Tout cela n’est pas loin du Sida parce qu’à partir du moment où vous êtes vulnérable, pris en otage par la pauvreté, il est difficile pour vous d’avoir accès à l’information, aux services de santé et de vous protéger. Et pour moi, le parlement est le mieux habilité pour nous aider à aller vers cette transformation en profondeur en faisant en sorte que des lois protègent, créent des espaces pour permettre aux uns et aux autres de s’exprimer et faire consolider une démocratie », a-t-il soutenu.

Aïssata Laure G. Sidibé
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