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Éducation nationale : La F-SYNTER en grève de 48h

Publié le vendredi 27 octobre 2017 à 00h50min

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Éducation nationale :  La F-SYNTER en grève de 48h

Les travailleurs du monde éducatif ne sont pas contents du silence des autorités quant à la résolution de leur plateforme revendicative. Et ils l’ont manifesté à travers une marche meeting organisée ce jeudi 26 octobre 2017 répondant ainsi à l’appel de la coordination nationale des syndicats de l’éducation. C’est aussi une grève de 48h qui est ainsi entamée à compter de ce jour.

Ça grogne dans le département de Jean Martin Coulibaly, ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation. Les travailleurs du préscolaire, du primaire, du post primaire, du secondaire de l’université et de la recherche disent ne plus supporter le silence des autorités face à leur plateforme revendicative dont ils auraient transmis une ‘’version actualisée’’ au pouvoir en place le 05 octobre 2017 après que la première version transmise en 2013 au pouvoir déchu n’eut pas eu de réponse satisfaisante. A travers une marche meeting qu’ils ont organisé dans la matinée de ce jeudi 26 octobre 2017, ils espèrent donc se faire entendre.

les travailleurs en marche

De la bourse du travail, en passant par les rond-point des Cinéastes et des Nations unies, les travailleurs du monde éducatif sortis massivement ont pris d’assaut les artères de la ville de Ouagadougou pour rejoindre leur ministère de tutelle où ils ont transmis une note aux autorités en charge de l’éducation. La fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) a également annoncé un arrêt de travail de 48 à compter de ce jour.

Souleymane Badiel, SG adjont de la F-Synter

Pour le secrétaire général adjoint de la F-SYNTER, Souleymane Badiel, cette grève est une interpellation à l’égard du gouvernement pour qu’il se penche sur les préoccupations de l’éducation. « Aujourd’hui, tout comme la journée de demain, les travailleurs de l’éducation et de la recherche seront en arrêt de travail de 48h à l’appel de la coordination nationale des syndicats de l’éducation et ce, autour d’une plateforme minimale en quatre points ; plateforme minimale que nous avons extrait d’une plateforme beaucoup plus large qui a été soumise aux autorités autour de laquelle il n’y a pas eu des réponses satisfaites jusque-là. Et nous entrevoyons dans l’attitude du gouvernement une sorte de dilatoire qui ne rassure pas quant à une résolution correcte des préoccupations qui leur sont posées. Donc la grève vise essentiellement à interpeller le gouvernement pour que les préoccupations de l’éducation et des acteurs de l’éducation soient prises au sérieux, que des solutions leur soient apportées le plus rapidement possible ».

« La grève est d’envergure nationale et concerne les travailleurs du préscolaires, du primaire, du post primaire, du secondaire de l’université et de la recherche. C’est l’ensemble des structures des établissements éducatifs qui sont concernés par cette grève sur l’ensemble du territoire et ce n’est pas une catégorie de personne, c’est l’ensemble des catégories des personnels », a-t-il précisé.

Des quatre points inscrits dans la plateforme minimale revendicative

les travailleus du MENA dans la rue

Le premier point de la plateforme est relatif à l’adoption d’un statut valorisant des personnels de l’éducation. Pour la F-Synter, cette question doit connaître son règlement définitif au regard entre autres de la spécificité de l’éducation et de la recherche (missions et charge de travail), de la décision prise par le gouvernement de relever le niveau de recrutement des enseignants du primaire mais aussi au regard de la nécessité de faire en sorte que le métier ne soit pas celui de la dernière chance pour ceux qui cherchent de l’emploi.

Sur la question de l’amélioration de l’accès à l’éducation, deuxième point de la plateforme, les travailleurs restent sceptiques et se désolent quant à la vision du gouvernement d’atteindre un taux de scolarisation universelle à l’horizon 2021 avec un manque criard d’infrastrucres. A en croire la F-Synter, le rapport d’état du système éducatif national 2016 fait constater un recul du taux d’accès à l’éducation qui est passé de 3,9% en 2015 à 2,9% en 2016. Au niveau du primaire, le rapport ci-dessus évoqué fait ressortir que « sur les 126 complexes prévus, seulement 23 ont été entièrement achevés à la date du 21 février 2017 soit un taux de réalisation de 18,25% ».

les marcheurs de retour du MENA

En troisième lieu, les acteurs de l’éducation souhaitent l’amélioration de leurs conditions de travail pour un ‘’système éducatif plus efficient’’. « Le secteur de l’éducation et de la recherche reste l’un des secteurs où les agents sont obligés d’utiliser leur salaire, leurs moyens privés (engins, matériels didactiques, etc.), pour faire fonctionner les établissement et services » ont relevé les travailleurs de l’éducation dans leur message transmis aux autorités en charge de l’éducation et d’ajouter que « les plus jeunes qui embrassent le métier sont vite désillusionnés par l’état de clochardisation dans lequel on les confine des mois sans salaires ». Selon la F-Synter, ils (les travailleurs) sont encore des milliers à cette date, obligés d’engager des actions pour bénéficier de ce à quoi ils ont droit.

Venant au quatrième et dernier point de leurs revendications relatif à la revalorisation de la fonction enseignant les travailleurs ont souligné avec indignation que « ce métier autrefois adulé, respecté, sous l’effet des conditions désastreuses de vie et de travail auxquelles ses acteurs ont été soumis particulièrement avec l’application des politiques libérales, est relégué aujourd’hui au rang de métier déconsidéré ». Et pour la fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche la situation est d’autant plus grave si bien qu’« il est courant d’entendre aujourd’hui dire d’une famille que tous ses enfants ont réussi sauf un qui est devenu enseignant ».

Et pour le secrétaire général adjoint de la fédération, la grève de 48h et la marche meeting qui a connu une forte mobilisation des acteurs de l’éducation et de la recherche sont des signes révélateurs de leur détermination à engager des actions encore plus vigoureuses pour une satisfaction diligente et correcte de leur plate-forme.

Maxime Jean-Eudes BAMBARA
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2017 à 07:47, par v7 En réponse à : Éducation nationale : La F-SYNTER en grève de 48h

    SOUTIEN, CONTINUEZ CAR VOTRE LUTTE EST NOBLE. S IL Y A DE L ARGENT POUR PAUL C EST QU IL Y EN A POUR PIERRE. VOUS AVEZ LE SOUTIEN DU PEUPLE, ALLEZ JUSQU’AU BOUT, ADVIENNE QUE POURRA.

  • Le 27 octobre 2017 à 07:48, par v7 En réponse à : Éducation nationale : La F-SYNTER en grève de 48h

    SOUTIEN, CONTINUEZ CAR VOTRE LUTTE EST NOBLE. S IL Y A DE L ARGENT POUR PAUL C EST QU IL Y EN A POUR PIERRE. VOUS AVEZ LE SOUTIEN DU PEUPLE, ALLEZ JUSQU’AU BOUT, ADVIENNE QUE POURRA.

  • Le 27 octobre 2017 à 08:27, par v7 En réponse à : Éducation nationale : La F-SYNTER en grève de 48h

    SOUTIEN, CONTINUEZ CAR VOTRE LUTTE EST NOBLE. S IL Y A DE L ARGENT POUR PAUL C EST QU IL Y EN A POUR PIERRE. VOUS AVEZ LE SOUTIEN DU PEUPLE, ALLEZ JUSQU’AU BOUT, ADVIENNE QUE POURRA.

  • Le 27 octobre 2017 à 09:05, par Seydou En réponse à : Éducation nationale : La F-SYNTER en grève de 48h

    Justes revendications. Bon courage à tous les enseignants. L’avenir de la nation entière dépend avant tout de la qualité de l’éducation.
    Vous avez le soutien du peuple.

  • Le 27 octobre 2017 à 09:05, par YAMPA Boureima En réponse à : Éducation nationale : La F-SYNTER en grève de 48h

    Rectificatif : ce n’est pas la F-SYNTER qui est en grève mais la coordination des syndicats de l’Education (dont la F-SYNTER fait partie) qui est en grève. Il y a plus de 15 syndicats de l’Education qui sont signataires de cette grève. Il fallait nécessairement un représentant pour parler aux hommes de médias et celui que vous mentionnez est désigné. Merci a vous.

  • Le 27 octobre 2017 à 10:35, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Éducation nationale : La F-SYNTER en grève de 48h

    - Le MENA est incapable de gérer ce ministère sauf à bavarder et à faire de nombreux montages pour flâtter RMCK et son PM PKT. Ne pas gouverner par la ruse et les flâtteries devrait être le point focal de RMCK et le PM PKT. A cause de son bavardage intempestif et de ses embrouilles, J.M. Coulibaly a été nommé MENA, voici que la pirogue a atteint le sable. N’est-ce pas lui qui se ventait d’avoir écrit la partie concernant l’éducation dans le programme du candidat RMCK ? On comprend alors aisément pourquoi ce programme n’est tout simplement pas réaliste. le ministre J.M. Coulibaly doit avoir l’humilité de démissionner comme Tahirou Barry l’a fait sinon ’’Lorsque le crapeau attend l’évaporation des dernières eaux pour quitter la rivière,sa carcasse trainera sur la berge’’

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 29 octobre 2017 à 12:49, par Wennonga Tounsba En réponse à : Éducation nationale : La F-SYNTER en grève de 48h

    Le contenu de l’article est bon mais le titre n’est pas sérieux. Ne divisez pas davantage un monde qui souffre déjà pour s’accorder

  • Le 24 janvier 2018 à 11:47, par K. I En réponse à : Éducation nationale : La F-SYNTER en grève de 48h

    Mr Maxime Jean-Eudes BAMBARA juste pour rappeler à vous que Mr Souleymane Badiel est SG de la F-Synter actuel et non pas adjoint.

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