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Changement climatique : Le Réseau MARP et le consortium BRACED dans une dynamique de renforcement de la résilience des populations

Publié le vendredi 27 octobre 2017 à 00h19min

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Changement climatique : Le Réseau MARP et le consortium BRACED dans une dynamique de renforcement de la résilience des populations

A l’instar de nombre de pays sahéliens, le Burkina fait face aux conséquences du changement climatique avec son cortège de conséquences sur les populations. C’est conscients de cela que les acteurs du Réseau national de plaidoyer sur la réduction des risques de catastrophes en partenariat avec l’AGORA sur la résilience et les acteurs de mise en œuvre du programme BRACED au Burkina ont initié un atelier de plaidoyer sur la diffusion de l’information climatique pour une résilience des systèmes et populations. C’était les 23 et 24 octobre 2017 à Ouagadougou.

Formuler et proposer des recommandations fortes à l’endroit du gouvernement, en vue d’améliorer l’accès des populations à l’information climatique et accroître leur résilience, tel est l’objet d’un atelier qui a réuni le réseau national de plaidoyer sur la réduction des risques de catastrophes et les acteurs de mise en œuvre du programme BRACED au Burkina Faso.

Selon le coordonnateur du Réseau national de plaidoyer sur la réduction des risques de catastrophes, (président du Réseau MARP-Burkina), Mathieu Ouédraogo, la rencontre se veut un cadre d’échanges et de partage d’expériences multi-acteurs sur les risques de catastrophes et mécanismes de renforcement de la résilience au profit surtout des populations rurales. Cet atelier se veut également, poursuit-il, un créneau de réflexion sur l’état des services de l’information climatique et comment les acteurs étatiques et non-étatiques y contribuent.

« En cela, les conclusions pourraient enrichir les futures actions de notre plateforme de plaidoyer », a-t-il indiqué avant d’affirmer que la récurrence des catastrophes est telle qu’aucun développement durable n’est envisageable sans une maîtrise véritable des enjeux du changement climatique et risques de catastrophe auxquels les populations font constamment face.

Selon le coordonnateur, du réseau national de plaidoyer sur la réduction des risques de catastrophes, le changement climatique a pour entre autres conséquences, les inondations, les sécheresses, les dégradations de terres..., annihilant les efforts d’investissements ; tant humains, matériels que financiers dans les moyens de production. D’où une diminution du rendement de la production, des revenus monétaires et une augmentation de l’insécurité alimentaire. Pourtant, plus de 80% de la population burkinabè vivent de la pratique de l’agriculture saisonnière, tributaire de la quantité d’eau qui tombe dans l’année, soulève M. Ouédraogo.

‘’Des connaissances traditionnelles existent, mais ne suffisent pas à faire face aux changements climatiques. (...).En matière de production et de diffusion de l’information climatique au Burkina, les efforts sont faits par le gouvernement et ses partenaires techniques, mais force est de constater que le volet diffusion représente un maillon très faible, toute chose qui participe à limiter la construction de la résilience ’’, souligne-t-il. Il précise également que l’information produite par les services de la météorologie (indispensable pour planifier une certaine production saisonnière) existe, mais est inaccessible aux producteurs, tant du point de vue des coûts que du canal d’information. « Le plus souvent, elle est produite par des spécialistes pour des spécialistes et eux seuls savent lire, interpréter et comprendre le sens », a expliqué Mathieu Ouédraogo.

C’est pourquoi a-t-il salué les initiatives qui sont en train d’être développées et mises à la disposition des populations. C’est également pour venir en appui aux efforts du gouvernement dans la mise à la disposition des informations climatiques en temps réels, que des acteurs non-étatiques, réunis en consortium, mettent en œuvre le programme « BRACED » (Programme de renforcement de la résilience et de l’adaptation aux extrêmes et catastrophes climatiques) dont l’un des objectifs majeurs est d’améliorer l’accès à l’information climatique pour les producteurs.

Après plusieurs mois de travail sur le terrain, cet atelier vise entre autres donc à contribuer à la construction et/ou consolidation des alliances entre les consortia pour des actions concertées de plaidoyer, partager les résiliences récoltées en matière de fourniture de l’information climatique, présenter des résultats de recherche sur les innovations et des technologies, faire le lien entre le développement, les informations, les services climatiques et la résilience pour une bonne mobilisation des systèmes d’information climatique. Il devra permettre d’aboutir à des recommandations fortes à l’endroit du gouvernement, des partenaires techniques et financiers et autres acteurs de la résilience, au profit des populations aux fins d’accroître leur résilience.

Pour Emmanuel Seck de ENDA Energie, depuis le début de la décennie en cours, l’Afrique, en particulier le Sahel, connaît des catastrophes qui sont souvent d’ordre hydro-météorologique, exposant ainsi les pays aux conséquences néfastes des changements climatiques (désertification, sécheresse, invasion acridienne, inondations, épidémies, insécurité alimentaire, perte de la biodiversité...). D’où la nécessité de renforcer les capacités à fournir des réponses à long terme et de façon inclusive pour faire face à la situation.

A en croire Emmanuel Seck, le programme BRACED dont bénéficie le Burkina s’inscrit dans cet objectif de renforcement de la résilience et d’adaptation aux aléas climatiques afin d’améliorer les conditions de vie des millions de personnes confrontées aux effets du changement climatique.

Selon le ministre de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique, parrain de l’atelier, représenté à la cérémonie d’ouverture par son directeur de cabinet, cette initiative permettra d’améliorer l’accès des populations à l’information climatique. Pour ce dernier, la résilience apparaît aujourd’hui comme une priorité mondialement reconnue en matière d’approche de développement qui pourrait régler les questions liées au changement climatique.

Il a relevé que l’accord de Paris sur le climat mentionne la résilience comme une nécessité, une stratégie de lutte contre le changement climatique.
A en croire le mandataire du ministère de l’environnement, par le PNDES (Plan national de développement économique et social), le gouvernement du Burkina vise entre autres la production d’informations et de services technologiques climatiques fiables et diversifiés correspondant aux besoins des partenaires et utilisateurs finaux, la diffusion appropriée et l’accessibilité aux données, l’amélioration des prévisions météorologiques et climatiques (quotidiens, hebdomadiers, etc.).

C’est pourquoi a-t-il affirmé que le gouvernement, le ministre de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique en particulier, attend avec intérêt les recommandations de ce cadre d’échanges.

En rappel, cet atelier de plaidoyer sur la diffusion de l’information climatique pour une résilience des systèmes et populations a réuni les structures telles que Christian Aid, Self Help Africa, Welt hunger Hilfe, Women environnemental program, et les membres du réseau national de plaidoyer sur la réduction des risques de catastrophes au Burkina Faso.

OL
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