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Elimination de la pauvreté : Le Burkina Faso est résolument engagé dans la lutte

Publié le mardi 17 octobre 2017 à 22h03min

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Elimination de la pauvreté : Le Burkina Faso est résolument engagé dans la lutte

A la faveur de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, le groupe de la Banque mondiale a organisé une rencontre d’échanges par visioconférence depuis Washington afin d’échanger sur les conclusions de son nouveau rapport intitulé « Mobilité éducative à travers le monde : Un progrès équitable ? ». C’est sous le thème « Répondre à l’appel du 17 octobre pour éliminer la pauvreté : Une voie vers des sociétés pacifiques et inclusives », que la journée a été célébrée ce 17 octobre 2017. Cette commémoration marque également le 30e anniversaire de l’appel à l’action du Père Joseph Wresinski, qui a inspiré cette journée.

C’est une tradition ! Chaque année, la région Afrique s’investit dans les célébrations de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté (JIEP), à travers des initiatives régionales et nationales. Une vidéoconférence organisée depuis Washington et associant 41 pays de la région (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Libéria, Malawi, Zambie, Sénégal etc.), a abordé le thème global de la mobilité. Par ailleurs, une attention particulière a été accordée à un aspect fondamental de l’inclusion sociale : comment réduire le fossé entre les riches et les pauvres, favoriser la mobilité entre les générations et permettre aux laissés-pour-compte de s’élever dans l’échelle économique et sociale ? Cet échange a été l’occasion de partager les mesures concrètes prises par les communautés, organisations de la société civile, les partenaires au développement pour améliorer le quotidien et les revenus des plus vulnérables dans différents pays.

Au titre des recommandations, les représentants du Burkina Faso ont demandé à la Banque mondiale de rompre avec le cycle de transmission intergénérationnelle de la pauvreté en intervenant surtout sur les enfants. Ils ont aussi proposé que les personnes handicapées, qui ne sont pas forcément des enfants, soient intégrées aux différents programmes de la Banque mondiale (BM). « Au Burkina Faso, nous sommes déjà en train d’y réfléchir dans le cadre du passage à l’échelle nationale du projet filets sociaux ». Du côté du Libéria, proposition a été faite à la BM de veiller à la réinsertion sociale des filles qui étaient touchées par la maladie à virus Ebola, la formation des femmes et la scolarisation des jeunes filles. « Nous contribuons également à permettre l’inclusion des réfugiés dans l’éducation car le gouvernement fournit une aide à l’éducation uniquement aux citoyens de la Zambie », ajoute les représentant de la Zambie.

Pour leur part, les bloggeurs de la Côte d’ivoire ont suggéré que la mise à l’échelle des projets filets sociaux productifs se fasse avec plus de moyens. Ils ont aussi prôné la multisectorialité au niveau des acteurs gouvernementaux dans le cadre de là plateforme intégrée de protection sociale. Il a en outre invité la BM à examiner les questions de subventions au niveau des interventions locales des bénéficiaires mais également rechercher une inclusion des groupes spécifiques qui sont confrontés à des questions humanitaires et particulièrement les enfants en conflit avec la loi. Enfin, ils ont souhaité que les synergies puissent accompagner la mobilisation pour la communication y compris en milieu rural via la téléphonie mobile.

La BM soutient les efforts du gouvernement burkinabè dans les domaines de l’éducation, la santé et la protection sociale. C’est dans cet élan qu’elle lui a octroyé un crédit à travers l’IDA pour le financement du Projet filets sociaux (28 milliards de F CFA). L’objectif de développement du projet est d’améliorer les conditions de vie des 40,1% des Burkinabè qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon le représentant résident de la BM, Cheick Kanté. En dépit des avancées enregistrées dans les années antérieures au titre de l’amélioration du niveau de pauvreté, des difficultés persistent. En effet, « 7 millions de Burkinabè vivent toujours en dessous du seuil de pauvreté ». Une telle situation recommande des actions fortes. C’est pourquoi, le représentant résident de la BM a plaidé auprès du gouvernement et des partenaires pour que des fonds supplémentaires soient injectés dans le projet. Ceci, en vue d’atteindre les populations les plus vulnérables. Séance tenante, il a réitéré l’engagement de son institution à augmenter ses appuis dans les domaines sociaux. « Nous sommes en train de préparer notre nouvelle stratégie pays pour les quatre prochaines années. Elle sera en parfait alignement avec les priorités du Programme national de développement économique et social », poursuit-il.

Le représentant du Programme alimentaire mondial, David Bulman s’inscrit dans cette dynamique et soutient qu’ils mettront tout en œuvre avec la Banque mondiale et surtout avec le gouvernement burkinabè pour atteindre cet objectif de finir avec la pauvreté et la faim. Afin de permettre aux agriculteurs de récolter les fruits de leur travail, M. Bulman a annoncé une stratégie novatrice : « Le PAM achète beaucoup de vivres ici au pays parce que nos bailleurs nous donnent de l’argent. Pour le producteur, on peut lui donner une garantie que nous allons acheter chez lui à un certain prix et avec le soutien des partenaires, on peut augmenter la production », avant d’avouer : « La malnutrition est plus compliquée que la production. On peut avoir les choses à manger mais ce n’est pas forcement ce qu’un petit enfant peut manger. Un enfant qui a 5 ans, ne peut pas manger n’importe quoi. De ce fait, nous avons besoin d’une concentration sur les causes de la malnutrition ».

Cette célébration de la JIEP a été aussi l’occasion pour procéder au lancement du nouveau concours sur les héros de l’inclusion sociale. Cette activité qui s’inscrit dans le cadre de la campagne Africacan, vise à promouvoir des initiatives originales et efficaces engagées par des hommes et des femmes (extra)ordinaires partout dans le monde pour faire avancer l’inclusion sociale.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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