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« Land der Integren », vous avez dit hommage au Faso et à ses femmes !

Publié le mardi 10 octobre 2017 à 16h00min

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 « Land der Integren », vous avez dit hommage au Faso et à ses femmes !

Dans la soirée du mardi 3 octobre 2017 s’est déroulée, à Amerlinghaus, Stiftgasse 8 à Vienne, la présentation du livre de M. Günther Lanier, Economiste-Ethnologue autrichien vivant au Burkina Faso. Le titre de l’ouvrage, « Land der Integren : Burkina Fasos Geschichte, Politik und seine ewig fremden Frauen », pourrait se traduire en français par « Pays des Intègres. Histoire, Politique et les éternelles étrangères du Burkina Faso ». La cérémonie a connu la présence de nombreux Autrichiens et des Burkinabè vivant à Vienne.

Le livre, publié par la Maison d’édition autrichienne « Guernica » compte 551 pages. Selon son auteur, il est un hommage rendu au Burkina Faso et à la femme burkinabè. Günther Lanier est un fonctionnaire de l’UNICEF en poste au pays des Hommes intègres. Il donne dans la première partie de son ouvrage un aperçu historique qui va du 19è siècle à 2017. Il y traite de questions relatives à la résistance des peuples burkinabè au joug colonial français, à la monétisation, au travail forcé et à l’immigration vers des pays comme la Côte-d’Ivoire.

M. Günther Lanier, présentant le contenu de son ouvrage

Pour Günther Lanier, une partie importante du livre est accordée aux régimes successifs et à l’insurrection populaire de fin 2014. La deuxième moitié de l’ouvrage est consacrée à la femme burkinabè dans son quotidien : enfantement, dur labeur au foyer, contribution à l’équilibre de la famille et à l’économie. Le livre souligne également les pesanteurs socio-économiques et culturelles qui plombent encore l’épanouissement de nombre de femmes des villes et des campagnes du Burkina.
Devant l’assistance, que la salle avait du mal à contenir, Günther Lanier a fait un exposé sur le contenu de son livre en passant en revue les différentes ethnies du Burkina Faso, leur organisation sociale avec un focus sur des figures comme la Princesse Yennenga, Guimbi Ouattara … Il a également évoqué des questions de religions, de polygamie et de natalité ainsi que la situation d’ensemble de la femme et de l’enfant. Il a, par ailleurs, évoqué la contribution des femmes lors des événements qui ont mis fin au régime Compaoré.

A l’issue de la présentation, plusieurs personnes ont pris la parole, qui pour poser des questions d’éclaircissement, qui pour apprécier positivement l’initiative et qui enfin pour apporter des critiques et suggestions.

Pour les premiers intervenants, composés surtout de Burkinabè vivant à Vienne, le titre de l’ouvrage peut porter à confusion dans la mesure où l’auteur indique que les femmes burkinabè dont il parle demeurent étrangères chez elles. (« Femmes toujours étrangères chez elles »). En outre, ils ont souligné que si la problématique de l’excision, du mariage forcé et des différentes autres formes de violence ainsi que des questions comme le combat pour une éducation pour tous et une planification familiale sont une réalité, force est de reconnaitre que des efforts sont faits pour y remédier.

Aussi, les femmes du Burkina Faso, scolarisées ou non, des villes comme des campagnes ont compris la nécessité de se battre pour leur émancipation et leurs différents droits, ont-ils soutenu. En dépit donc de toutes les difficultés, l’autre moitié du ciel au Burkina Faso essaie de sortir petit à petit de ce qui est considéré à tort par certains analystes non avisés comme de la fatalité.

De nombreuses personnes ont répondu à l’invitation de l’auteur

Des intervenants ont félicité l’auteur pour s’être intéressé au Burkina Faso à travers cette explication qui est faite aux Germanophones ainsi que l’hommage qu’il souhaite rendre au Burkinabè et plus particulièrement aux femmes.

« Land der Integren : Burkina Fasos Geschichte, Politik und seine ewig fremden Frauen » a le mérite de mettre en avant la détermination d’hommes et surtout de femmes à vaincre les difficultés et les pesanteurs de divers ordres. Cette ouverture du Burkina Faso à tous les pays qui ont l’allemand en commun devra également contribuer à une meilleure connaissance des différents peuples et au raffermissement des relations de coopération avec les Etats concernés.

En attendant, il faut souhaiter que dans un deuxième livre de l’auteur, l’on ait une photographie de femmes burkinabè dont le regard sera moins interrogateur, la mine plus réjouie et le sort autrement plus enviable. Parce qu’elles auraient fait des avancées significatives dans le combat pour leur plein épanouissement. En attendant, plus que de la pitié et de la compassion, il faut espérer que le présent ouvrage contribue à susciter plus de solidarité envers ces hommes et femmes d’Afrique en quête légitime de bonheur. Car comme l’a si bien indiqué une intervenante autrichienne, le plus important, c’est quelle contribution les uns et les autres pourraient et devraient apporter pour aider les Burkinabè dans leur quête d’un mieux-être.
Pour sa part, elle a déjà donné le ton avec un certain nombre de personnes avec qui elle œuvre dans le domaine de l’éducation au Burkina Faso en parrainant des enfants et en soutenant des familles.

Un autre pari qu’il faut souhaiter à Günther Lanier, ami du Burkina Faso, de gagner, lui qui se bat déjà au sein de l’UNICEF pour le bien-être de la mère et de l’enfant, est celui d’aider les Africains à sortir de certains préjugés et stéréotypes qui ont la peau dure en Occident !

Simon YAMEOGO

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Vos commentaires

  • Le 11 octobre 2017 à 07:06, par Jean-Pierre Jacob En réponse à : « Land der Integren », vous avez dit hommage au Faso et à ses femmes !

    Le monsieur pourrait faire un effort pour publier en français, ça serait la moindre des choses pour mettre son analyse à la portée (critique) de tous. En publiant en allemand, il est un peu près sûr de n’être lu par personne dans le pays.

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