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« Le premier bénéficiaire de l’action que nous menons aujourd’hui est bel et bien Zéphirin Diabré », député Daouda Simboro, nouveau président du groupe parlementaire UPC-RD

Publié le mardi 10 octobre 2017 à 00h34min

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« Le premier bénéficiaire de l’action que nous menons aujourd’hui est bel et bien Zéphirin Diabré », député Daouda Simboro, nouveau président du groupe parlementaire UPC-RD

Les treize députés démissionnaires du groupe parlementaire de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), ont animé une conférence de presse, ce dimanche 8 octobre 2017, à l’Assemblée nationale. Ce premier rendez-vous du nouveau groupe parlementaire de l’UPC - Renouveau démocratique(GP/UPC-RD), présidé par Daouda Simboro, a permis aux « frondeurs » de justifier leur acte et de réaffirmer leur engagement à rester dans le parti du lion pour insuffler un nouveau souffle démocratique en son sein.

Initialement prévue pour se tenir au siège de l’UPC à Ouagadougou, c’est finalement à l’Assemblée nationale, sous surveillance policière que la conférence de presse du groupe parlementaire UPC renouveau démocratique a eu lieu. Simplement par mesure de sécurité, car certains membres du groupe ont reçu des menaces de militants UPC, ces derniers les sommant de rendre leurs mandats dans un délai de 72 h, sous peine de représailles. Le samedi 7 octobre nuit déjà, les domiciles de quatre députés démissionnaires, dont ceux de Daouda Simboro et Ladji Puissance Coulibaly, ont reçu la visite des militants mécontents de leur parti.

La femme et les enfants du député de la province de la Kossi, Daouda Simboro, ont été séquestrés à cette occasion mais celui-ci reste ferme, « Aucune menace, aucune intimidation, aucune sanction ne peut, ne pourra nous empêcher de mener le combat salvateur pour la restauration, le retour aux fondamentaux de l’UPC ». Cette tension entre les treize députés (deux étaient absents lors de la conférence de presse parce que en mission), et leurs camarades est née d’un article du journal « Le courrier confidentiel » N° 139 du 10 septembre 2017 en page 5, prêtant à sept députés de l’UPC de participer à un vaste complot de création d’un grand parti de gauche et/ou d’une coalition pour soutenir feu Salifou Diallo ex-président de l’Assemblée nationale contre le Président Roch Kaboré. Pour le député Lona Charles Ouattara, cet article est simplement un « tract ». « Est-ce que j’ai l’âme d’un gars de gauche ? », questionne t-il.

Une vitre brisée par un projectile chez Ladji Puissance Coulibaly

Suite à cet article, une lettre est adressée au président du parti Zéphirin Diabré par les mis en cause, pour manifester leur mécontentement face au mutisme de la direction du parti. La réponse du président du parti à cette lettre a circulé longuement sur les réseaux sociaux. Et les « frondeurs » avancent avoir à leur tour répondu point par point à cette réaction du président du parti. « Bientôt, comme c’est devenu la mode, ou bien le choix qui a été fait par la direction du parti, vous verrez aussi cette réponse », a indiqué l’ancien président du groupe parlementaire UPC Daouda Simboro.

Absence de liberté de pensée et d’expression du député ; absence de liberté de vote du député conformément aux dispositions de l’article 85.3 de la Constitution ; absence d’équité dans le traitement des députés et parfois le manque d’égards pour certains. Plusieurs raisons ont conduit à la création de ce groupe parlementaire « bis » de l’UPC.

« Le peuple ne sera jamais trahi »

Daouda Simboro est amer. « Nous avons connu des difficultés lors du vote du budget et récemment lors du vote des PPP (loi sur le Partenariat public-privé). Vous avez vu ce qui s’est passé. Aujourd’hui si je vous disais qu’on a demandé à des députés de quitter la salle pendant qu’ils se sont battus et qu’il y a eu des manifestations pour demander la construction d’une route. Et que finalement la route a été prise en compte dans le projet qui devait être traité par PPP… », Explique t-il. Ces députés qui ont vidé la salle auraient reçu des appels de leurs populations les accusant d’être contre elles.
Le renouveau démocratique que ce nouveau groupe veut inculquer, prend ses racines dans les textes fondamentaux mêmes de l’UPC. « Le peuple ne sera jamais trahi, c’est une dynamique interne que nous voulons inverser. Mais nous vous demandons de dire au peuple que le groupe parlementaire n’est pas égal à un parti politique », a lancé Daouda Simboro. Lui et ses douze camarades comptent travailler pour insuffler un nouveau souffle démocratique à leur parti et dans les collectivités dont ils ont la gestion. Et cela ne se limitera pas à l’UPC car la démocratie va être transformée, soutiennent-ils.

Même s’ils ne savent pas quelle est l’issue de ce combat, cette nouvelle branche n’a aucune crainte pour les mandats de ses membres. Les frondeurs disent le devoir à leurs électeurs et à l’ensemble du peuple burkinabè, mais pas à l’UPC. « On est d’accord qu’étant dans une logique de parti, il y a un minimum de discipline qu’il convient d’avoir. Nous avons eu cette discipline. En créant ce groupe, nous avons informé la direction du parti. Maintenant son opinion, sa position, n’est pas contenue dans le texte qui régit la fonction de député une fois qu’il est élu, une fois que son mandat a été validé », a confié le député. Et de poursuivre : « Cette situation ne l’agrée pas forcément... Nous ne faisons pas forcément le procès de quelqu’un, nous ne sommes pas contre Zephirin Diabré ». Surtout que « le premier bénéficiaire de l’action que nous menons aujourd’hui est bel et bien Zéphirin Diabré », qui se retrouve avec deux groupes parlementaires, donc c’est à lui de prendre de la hauteur pour en tirer les bénéfices.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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