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Médias : Justin Coulibaly repose désormais au cimetière de Gounghin

Publié le lundi 2 octobre 2017 à 23h54min

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Médias : Justin Coulibaly repose désormais au cimetière de Gounghin

Décédé ce vendredi 29 septembre 2017, à l’âge de 65 ans, des suites de maladie, à l’hôpital Yalgado Ouédraogo où il était interné depuis quelques jours, le journaliste Justin Coulibaly a été inhumé dans l’après-midi de ce lundi 2 octobre. Famille, amis, collègues et camarades de lutte n’ont pas marchandé leur mobilisation pour accompagner le défunt dans sa dernière demeure, au cimetière de Gounghin à Ouagadougou.

Une fois de plus, la mort a frappé le monde de la presse burkinabè. Justin Coulibaly, journaliste retraité des médias publics, est mort le 29 septembre 2017 dans sa 65ème année. Il n’a pas pu vaincre la maladie qui lui avait valu d’être interné à l’hôpital Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou. Ce mardi 2 octobre 2017, parents, amis et connaissances ont accompagné le défunt à sa dernière demeure au cimetière de Gounghin.

Après la levée du corps à son domicile au quartier Tampouy, direction l’église Saint Jean-Marie Vianney du même quartier pour l’absoute. Là, une messe d’adieu a été dite pour le repos de l’âme du fondateur du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la communication (SYNATIC). Pour le prêtre célébrant, la mort quand elle frappe, laisse toujours le gout amer de la tristesse. Mais la foi chrétienne demande de donner une réponse ou de trouver une réponse.

Communicateur au ciel

Baptisé le 6 avril 1963 à Toussiana, c’est le 30 janvier 1999 à Kolognaba que Justin Coulibaly et son épouse ont été unis par les liens du mariage catholique. Aussi bien dans son militantisme syndical que dans sa vie de famille, le défunt a toujours placé l’intérêt commun au centre de ses actions, ont rappelé certains de ses compagnons. L’office religieux terminé, cap est mis sur le cimetière municipal de Gounghin.

Alors que le corps du Toussian Justin Coulibaly, porté fièrement, arrive au pied de sa tombe, un occupant inattendu l’y devancé. Parenté à plaisanterie oblige, le groupe ethnique Dagara-lobi exige le paiement de cinq cauris avant de libérer le tombeau. Les tractations démarrent, la médiation est en phase de décanter la situation. Mais les occupants font de la surenchère et exigent en plus un bidon de bandji (vin de palm). Après la promesse de payement faite aux Dagara-Lobi et un coup de fil que ces derniers disent avoir passé au défunt, la tombe est libérée. L’enterrement peut enfin commencer.

L’ombre de Salifou Diallo au cimetière

Au nom du SYNATIC et de l’AJB (Association des journalistes du Burkina), Siriki Dramé, SG du SYNATIC a livré un mot. Il est revenu sur la longue vie militante du défunt. Durant 27 ans (1988-2015), Justin Coulibaly a dirigé le SYNATIC en menant le combat pour la liberté d’expression et de presse, pour la démocratie. Malgré la répression, les menaces et intimidations, le défunt n’a jamais trahi ses idéaux, a laissé entendre Siriki Dramé. « Camarade SG, tu as réussi ta mission militante ! Tu laisses à la postérité un syndicat dynamique et combatif. Nous sommes la preuve vivante de la vitalité du SYNATIC et de l’AJB », a-t-il indiqué.

Et de rappeler que le défunt a été licencié de la Fonction publique pour « laxisme » en mai 1990, sous le régime du Front populaire, pour avoir laissé publier un article sur les évènements ayant conduit à l’assassinat de l’étudiant de 7ème année de médecine d’alors Dabo Boukary, alors qu’il était rédacteur en chef du journal Sidwaya. Dans ledit article du journaliste dont M. Coulibaly a autorisé la publication, il y avait cette phrase à l’origine du licenciement : « Quand Salif Diallo arriva, tout se gâta ». Réintégré quelque mois après, et parce qu’il avait son engagement intact, il est déclaré « persona non grata dans les médias » et « chassé » du ministère de l’Information. Avec une énergie débordante, il a contribué à la création et l’animation de groupes de lutte dont le Collectif syndical CGT-B (le collectif des organisations démocratiques de masses et des partis politiques (CODMPP), l’Unité d’action syndicale (UAS).

Marcus Kouaman
Lefaso.net


Curriculum vitae de Justin Coulibaly

I- Etat civil

NOM : COULIBALY
PRENOM : Idy Justin
DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 1952 à Toussiana (Houet)
SITUATION MATRIMONIALE : Marié et père de deux enfants
NATIONALITE : Burkinabè

II- CURSUS SCOLAIRE ET UNIVERSITAIRE

1982 : Diplôme Supérieur de Journalisme (DSJ) obtenu au Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) de l’Université Cheik Anta DIOP de Dakar
1974 : Baccalauréat A4 obtenu au Lycée Ouezzin COULIBALY de Bobo-Dioulasso
1970 : BEPC obtenu au Collège Tounouma Garçons de Bobo-Dioulasso
1966 : CEPE obtenu à l’Ecole primaire de Toussiana
III- PARCOURS PROFESSIONNEL
Décembre 1997 à Décembre 2012 :
Employeur : Secrétariat Permanent du Conseil National de la Population (SP /CONAPO)
Postes :
Responsable du Service IEC/population/plaidoyer
Rédacteur en chef du trimestriel sur les questions de population et de développement (BULIPOD)
Expert en communication du Projet Population et Lutte contre le Sida (PPLS) du SP/CONAPO (mars 1999 – juin 2000)
Février 1991 – décembre 1997 :

Employeur : Ministère de la Santé

Postes :
Attaché de Presse du Ministre de la Santé
Rédacteur en chef du Bulletin d’Information et de Communication de la Direction de la Santé et de la Famille (DSF)

Juillet 1989 – Mai 1990 :
Employeur : Ministère de l’Information
Poste : Rédacteur en chef du quotidien d’Etat SIDWAYA

Janvier 1983 – Mai 1990 :
Employeur : Ministère de l’Information
Poste : Journaliste rédacteur à Carrefour Africain et à Sidwaya
1990 : Enseignant vacataire au Centre de Formation Professionnelle de l’Information (actuel ISTIC)

IIII- VIE MILITANTE

Janvier 2012 - Décembre 2016 : Président du Comité Technique de délivrance de la Carte de Presse et du Laissez-passer
2009 - 2012 : Membre du Comité Technique de délivrance de la Carte de Presse et du Laissez-passer

Depuis juin 2011 : Directeur de Radio Liberté du MBDHP
12 Novembre 1988 - 14 mars 2015 : Secrétaire Général du Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC)

Depuis le 14 Mars 2015 : Secrétaire Général d’honneur du SYNATIC
Depuis 2008 : Membre de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la fraude, la corruption et pour les libertés et contre l’impunité (CCVC)

2002 - 2008 : Chargé de communication de l’Observatoire International des personnes vivant avec le VIH/SIDA de l’Union Interafricaine des Droits de l’Homme (UIDH)
Depuis 2006 : Membre fondateur et Président de la Fédération Africaine des Maisons et Centres de Presse

Depuis 2000 : Chargé de communication du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP)

Depuis 1999 : Membre du Comité de Pilotage du Centre National de Presse Norbert Zongo

Depuis Décembre 1998 : Membre du Collectif des Organisations Démocratiques de Masse et de Partis Politiques (CODMPP) créé suite à l’assassinat de Norbert Zongo
Mai 1998 : Membre fondateur du Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ)
1995 : Membre fondateur du Journalisme en Afrique pour le Développement (JADE)

Depuis 1992 : Rédacteur en Chef du Journal Liberté du MBDHP.

Portfolio

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