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Hôpitaux publics : Plongée dans un univers déconcertant

Publié le mercredi 20 septembre 2017 à 23h09min

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Hôpitaux publics : Plongée dans un univers déconcertant

Le droit à la santé est reconnu pour tous les Burkinabè et il est de la responsabilité de l’Etat de le promouvoir, nous dit la Constitution en son article 26. Malgré tout, se soigner convenablement reste une équation à plusieurs inconnus pour bon nombre de citoyens burkinabè. Ouagadougou, la capitale dispose du plus grand plateau technique du pays, avec des hôpitaux de référence comme les Centres hospitaliers universitaires Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) et Pédiatrique Charles De Gaulle, ainsi que le Centre Hospitalier National Blaise Compaoré (CHN-BC). A ceux-ci, il faut ajouter désormais le nouvel hôpital du district sanitaire de Bogodogo, et les Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA) (Pissy, Kossodo, Paul VI). Cependant, ces centres de santé publics rencontrent d’énormes difficultés dans l’accomplissement de leur mission publique d’offre de soins. Capacités d’accueils insuffisantes, pannes récurrentes des appareils biomédicaux et ruptures de réactifs sont, entre autres, les difficultés qu’ils rencontrent. Qu’en est-il exactement ? Constat sur le terrain

Dimanche 17 juillet 2017, selon le récit d’un citoyen sur sa page Facebook, une patiente avec une éviscération aurait été refoulée au niveau des urgences de l’hôpital national Blaise Compaoré. Selon ses explications « la patiente a été amenée d’abord au CMA Paul VI le dimanche aux alentours de 23h d’où, elle a été évacuée à l’hôpital Yalgado. Mais le bloc viscéral n’étant pas fonctionnel, l’ambulance a continué au nouvel hôpital de Bogodogo où il a été dit que le bloc n’est pas non plus fonctionnel. L’ambulance a fait un détour au CMA de l’ex secteur 30 où il a été signifié que toutes les interventions sont suspendues jusqu’à nouvel ordre sauf les césariennes. L’ambulance a dû donc aller à l’hôpital Blaise Compaoré, et il était 1h30. Là-bas, on a refusé de recevoir la patiente, soit disant qu’ils sont débordés et qu’il n’y a plus de place malgré le fait qu’ils ont été mis au courant que les autres blocs ne fonctionnent pas ».

La patiente finalement sera hospitalisée dans une clinique privée de la place. A l’hôpital Blaise Compaoré, les responsables disent ne pas savoir exactement ce qui s’est passé ce jour. Les services ont fait état d’un patient de sexe masculin refoulé mais n’ont pas eu connaissance du malade de sexe féminin. Néanmoins, le directeur général, Alexandre Sanfo, a indiqué que les faits relatés coïncidaient avec la période où seul son hôpital disposait d’un bloc opérationnel sur le plan de la chirurgie viscérale. Et à l’en croire, les urgences étaient submergées de patients.

« La chirurgie viscérale était pleine et nous avons même négocié des lits au niveau de la traumatologie pour caser les autres malades. Ce qui a fait que les traumatologues avaient arrêté d’opérer parce qu’on ne peut pas mélanger les deux types de malades (…). La chirurgie traumatologique est une chirurgie propre alors que celle viscérale est sale. Si nous mélangeons les deux types de malades, il y a un risque d’infection (…) Pour donc éviter ce risque d’infection, nous avons suggéré de réorienter les gens ailleurs jusqu’à ce qu’on libère des lits » dixit Alexandre Sanfo.

Pour ce dernier, compte tenu de l’affluence, les services concernés ont même réduit le temps de convalescence de 5 à 2 jours de sorte à libérer progressivement des lits afin de prendre en charge les autres patients dans l’attente. Hors mis le cas de la patiente concernée et d’un autre qui aurait été refoulé au niveau du portail, l’hôpital assure qu’aucun autre n’a été éconduit.

Cette situation réelle d’absence de bloc opératoire en matière viscérale au niveau des centres de santé publics démontre la réelle difficulté que rencontrent les patients dans leur quête de soins de qualité. L’absence quasi généralisée des différents blocs en ce qui concerne la chirurgie viscérale serait due à la non-disponibilité de l’éphédrine, un précurseur anesthésique, sur toute l’étendue du territoire national. L’absence de ce produit a été causé par les problèmes managériaux qu’a connus la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels Génériques et des Consommables médicaux (CAMEG) au cours de fin 2016 et premier semestre de 2017.

Ledit produit est devenu disponible à partir du 26 juillet dernier. Indisponibilité des appareils biomédicaux, ruptures récurrentes de stocks de réactifs et pannes de matériels de diagnostic sont entre autres les difficultés que rencontrent l’essentiel des hôpitaux publics.

IRM hors service à Blaise Compaoré

Tout hôpital de référence dispose d’un équipement biotechnologique destiné à aider le diagnostic et le traitement de problèmes médicaux. Ces appareils sont utilisés dans le domaine du diagnostic (imagerie médicale, laboratoire), du thérapeutique (pompes à perfusions et lasers médicaux), de l’urgence (ventilateur médical).

Ces différents appareils aident le praticien dans son diagnostic ou dans les soins du patient. Au niveau des hôpitaux publics, la disponibilité de ces appareils fait souvent défaut obligeant le personnel soignant à orienter les patients vers des structures sanitaires privées.

A notre passage à l’hôpital National Blaise Compaoré, le lundi 31 juillet 2017, la plupart des examens médicaux au niveau de l’imagerie médicale étaient faits à l’exception de l’IRM (l’imagerie par résonance magnétique). L’IRM est non fonctionnelle à cause du volume insuffisant de l’hélium, gaz indispensable à la mise en route dudit appareil. Selon les explications de la direction, ce gaz doit être ajouté pour que l’appareil puisse fonctionner. Et c’est dans le but d’ajouter l’hélium que l’IRM a été stoppée. Pendant ce temps, les patients sont réorientés principalement vers l’hôpital confessionnel de Saint Camille.

Par ailleurs, l’hôpital dit disposer de contrat de maintenance pour la majeure partie des appareils. A ce niveau, la difficulté essentielle réside dans le temps d’acheminement des pièces en cas de panne et des délais de mise en route.

Selon le responsable, pour les appareils dont la maintenance peut se faire localement, les délais de mise en route vont de un à dix jours. En ce qui concerne les deux appareils de l’imagerie médicale, le scanner et l’IRM, leurs pièces doivent venir des Pays-Bas. Par conséquent en cas de panne, il faut attendre que les pièces quittent l’Europe pour venir, ce qui rallonge naturellement le temps de mise en route des équipements.

Selon une source de l’hôpital, les lenteurs administratives sont légion surtout dans la transmission des pièces. Comme exemple, le CHN-BC a mis une fois huit mois pour obtenir l’autorisation d’acquérir de l’hélium pour l’IRM, alors que comme précédemment indiqué, sans ce gaz, l’IRM ne saurait fonctionner.

Pour le principal syndicat dudit hôpital, le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (Syntsha), les pannes récurrentes des appareils, l’insuffisance du personnel sanitaire et la rupture en consommables et en réactifs constituent les principales difficultés qui empêchent le CHN-BC d’accomplir convenablement sa mission publique d’offre de soins.

« Yalgado est dépassé… »

La situation est plus préoccupante au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), le plus grand centre hospitalier du pays. L’on se rappelle que lors de la visite du Premier ministre Paul Kaba Thiéba, le 6 juin dernier, le scanner était en panne et il fallait la somme de plus de 188 millions de F CFA pour le réparer. Et ce jour, le directeur général Robert Sangaré s’est voulu on ne peut plus clair : « Nous fonctionnons avec certains vieux équipements qui nécessitent des interventions fréquentes de maintenance. Et les maintenances sont aussi protégées et soumises à des contrats avec les fournisseurs. Par exemple, la maintenance du scanner se fait par la Sogemab (la Société de gestion de l’Equipement et de la Maintenance Biomédicale, Ndlr).

Maintenant, la Sogemab dit qu’elle n’a pas eu les moyens que l’Etat devrait mettre à sa disposition pour nous accompagner. Cela nous l’avons posé à qui de droit. La réparation du scanner nécessite 188 millions de F CFA, somme que nous n’avons pas. Il faut que le ministère de la Santé et l’Etat interviennent exceptionnellement pour nous permettre de réparer le scanner ».
Après ce cri de cœur, le scanner avait été réparé mais malgré tout, d’autres appareils continuent d’être hors services. Selon une de nos sources au sein de l’hôpital, Yalgado est tout simplement dépassé.

« Les équipements sont vétustes sinon inexistants. Les consommables et les réactifs sont le plus souvent en rupture. Actuellement (l’interview a été réalisé le 7 aout 2017, Ndlr) la bactériologie ne fonctionne pas depuis plusieurs semaines parce qu’il n’y a pas de réactifs. Pour un CHU, c’est vraiment impensable » tel est le triste constat dressé par Hamadi Konfé, le responsable de la sous-section du Syntsha à Yalgado Ouédraogo.

Pour ce dernier, le tableau est sombre à telle enseigne qu’il manque même de tensiomètres dans certains services de l’hôpital. Ce qui lui fait dire que tous les services du CHU-YO marchent au ralenti. Pour corroborer ses propos, une autre source interne à l’hôpital nous a indiqué que le bloc viscéral est fréquemment inopérant et il ne fonctionne que grâce à « des caracollages ».

Problème de toilettes et de scialytique (système d’éclairage utilisé dans les salles opératoires), insuffisance de moniteurs de surveillance générale, insuffisances de masques et lunettes à oxygène et panne récurrente des aspirateurs médicaux qui sont utilisés pour dégager les voies aériennes en cas d’encombrement ou d’obstruction … tel est le triste constat au sein du « plus grand hôpital » du pays.

A en croire le syndicaliste Hamadi Konfé, tout le fonctionnement du CHU laisse donc à désirer : « ces différentes pannes freinent le fonctionnement de l’hôpital et compliquent la prise en charge des malades. Les CMA et les CHR évacuent leurs malades chez nous. Donc en venant ici, c’est pour avoir une prise en charge correcte. Quand on vient ici et on est obligé de se balader, ce n’est pas agréable » regrette M. Konfé.

Pour le directeur général de l’hôpital, Robert Sangaré, la résolution des problèmes de Yalgado devrait venir de son redéploiement sur deux pôles. Cependant a-t-il précisé, cette option a été abandonnée au profit de la mise en place du nouvel hôpital du district sanitaire de Bogodogo : « la solution qui consistait au redéploiement de l’hôpital sur deux pôles, nous y avons travaillé mais il y a eu une autre option qui a été prise par les autorités.

Ce qui a rendu intacts les problèmes qui existaient puisque le redéploiement sur deux pôles avait pour mission de résoudre les problèmes d’infrastructures et d’équipements de Yalgado. Nous ne sommes plus responsables de la remise en question de cette option qui avait été acceptée et travaillée depuis quatre ans. (…) Maintenant la conséquence de cette option, il faut que le gouvernement assume cette conséquence en donnant les moyens à l’hôpital Yalgado sur son site actuel pour se rééquiper et réhabiliter ses infrastructures ».

De l’avis de la section Syntsha de Yalgado Ouédraogo, la création de ce nouvel hôpital n’est pas mal en soi, mais il revient plutôt à l’Etat de mettre tout en œuvre pour équiper conséquemment les hôpitaux publics tout en ne délaissant pas l’un au profit de l’autre.

Pas de scanner à Charles de Gaule

A la pédiatrie Charles De Gaule, l’absence de scanner constitue entre autres le principal handicap selon l’une de nos sources sur place. Manque qui complique la prise en charge des enfants hospitalisés. Ce qui déplait aux responsables syndicaux de la structure sanitaire.

« Nous n’avons pas de scanner alors que c’était quelque chose qui était prévu et budgétisé. Finalement par manque de locaux, l’appareil n’a pas été acquis et l’argent a été utilisé pour autre chose. Alors que s’il faut trimbaler les enfants pour aller faire les examens ailleurs, ce n’est vraiment pas bien » nous a révélé Emmanuel Zongo, responsable syndical à la pédiatrie Charles de Gaule.

Une planification impérative

Les Hôpitaux publics en général rencontrent à peu près les mêmes difficultés comme les pannes récurrentes des appareils biomédicaux et la rupture régulière de réactifs. Tous les acteurs rencontrés conviennent qu’il faut injecter plus de moyens financiers au niveau desdits hôpitaux tout en assainissant leur gestion.

Pour le directeur général du CHN-BC, Alexandre Sanfo, en dépit des moyens financiers, la mutualisation des services de différentes structures sanitaires s’avère nécessaire.

« Ce n’est pas exceptionnel. Même en Europe, les hôpitaux mutualisent. Tous les hôpitaux n’ont pas tous les équipements. La stratégie est de dire que quand on n’a pas tous les équipements, on développe le transport. C’est-à-dire pour un examen donné qu’un hôpital n’arrive pas à faire, on transporte le malade dans l’ambulance pour aller faire l’examen en question. Cela est très simple pour le patient » explique-t-il.

Mais pour les syndicalistes, pour éradiquer la question épineuse des pannes récurrentes, il faut plutôt de la planification : de la commande des équipements jusqu’à la livraison et en n’omettant surtout pas le suivi.

« Il faut prévoir dès le début un plan de maintenance pour les appareils qui doivent être commandés. Ensuite, il faut former les maintenanciers locaux à la maintenance préventive, ce qui n’est pas toujours évident. Une fois l’appareil livré, il faut aussi former les utilisateurs car les pannes sont souvent causées par une mauvaise utilisation des appareils » estime pour sa part, Salif Yaogo, représentant du Syntsha à l’hôpital Blaise Compaoré.

Au vu de ce constat, il urge de trouver des solutions idoines afin de rendre disponibles et de manière continue les services de soins pour les patients. Et pour ce faire, les budgets alloués au secteur de la santé doivent être revus à la hausse. A ce sujet, les parlementaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Mauritanie et du Tchad qui étaient réunis à Ouagadougou du 20 au 22 juillet dernier, avaient pris l’engagement de faire les arbitrages nécessaires au niveau des projets de budgets étatiques de sorte à obtenir des accroissements annuels d’au moins 2% des budgets alloués à la santé avec en perspective l’atteinte de 15% d’ici 2030.

Il est également temps qu’un regard citoyen bien veillant suive la gestion de nos centres hospitaliers pour s’assurer de l’utilisation rationnelle des ressources et le respect du droit à la santé.

Par Paul Yaméogo (avec l’appui du RAME)

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Vos commentaires

  • Le 20 septembre 2017 à 23:58, par Ferdinand BADOLO En réponse à : Hôpitaux public : Plongée dans un univers déconcertant

    Ça fait pitié . A quand la fin de soit disant pays pauvre. Qui paie les v8 ? on va toujours s’accuser.

    • Le 21 septembre 2017 à 09:52, par Intrigué En réponse à : Hôpitaux public : Plongée dans un univers déconcertant

      2SET ou si vous préférez SECURITE, SANTE, EDUCATION, TRANSPORT sont les 4 piliers d’une nation.
      Si ces 4 domaines fonctionnent correctement, le reste suit le mouvement. Vraiment, on fait pitié. Oui, pitié. La saleté dans nos hôpitaux,
      le manque de matériel, le matériel toujours en panne. Le manque d’effectif, les infirmières plus préoccupées par la protection de leur verni à ongle, les réactifs toujours en rupture comme si il n’y a aucun bon gestionnaire de stock dans ce pays. OU VA-T-ON ?

  • Le 21 septembre 2017 à 00:01, par verité no1 En réponse à : Hôpitaux public : Plongée dans un univers déconcertant

    Si Blaise est fatigue de manger kedjenou de poisson ou attieke, il peut se deplacer vers le Togo ! Il sait que le pouvoir d’Allassane tire vers sa fin, donc il faut chercher des solutions !
    Dites la verite a Blaise, il ne peut pas venir, c’est trop facile !
    En posant des actes, chacun doit reflechir mille fois avant d’agir !
    Bande de

  • Le 21 septembre 2017 à 00:33, par Docteur House En réponse à : Hôpitaux public : Plongée dans un univers déconcertant

    Nos journaleux et autres reporters télé sont des plaisantins et avec eux ceux qui ignorent tout du système de santé si ce nè ce que leur ordinateur leur montre.Le gouvernement a abandonné la santé, mais il ya pire,les Burkinabè eux meme ne savent pas quelle est leur première richesse sinon ce ne serait pas les agents de santé qui manifesteraient mais les citoyens ou des osc.
    Je demande a une equipe de journalistes d’entrer en immersion comme dans enquete exclusive.Allez poser vos cameras pour un reportage pendant 24heures aux urgences de Yalgado afin de faire l’etat des lieux et voir la souffrance du corps medical et des patients et après on pourra echanger...Trop de choses a l’envers dans ce pays....

  • Le 21 septembre 2017 à 08:39, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Hôpitaux publics : Plongée dans un univers déconcertant

    - Chers amis, il y a le PNDES qui va tout régler et remplacer tout le matériel défaillant. Oui, le PNDES du PM PKT et du président RMCK va tout mettre en ordre.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 21 septembre 2017 à 08:59, par lecoco En réponse à : Hôpitaux publics : Plongée dans un univers déconcertant

    Sincèrement la situation de nos hôpitaux publiques, notamment celles des hôpitaux régionaux à travers le pays, font simplement la honte de notre gouvernement. Du manque de matériel au manque de personnel en passant l’insalubrité et la mauvaise gestion, c’est la totale.

  • Le 21 septembre 2017 à 10:00, par Citoyen Lambda En réponse à : Hôpitaux publics : Plongée dans un univers déconcertant

    Messieurs ,les syndicalistes ,ajoutez aussi que la grande majorité des tensiomètres et autres appareils et instruments de travail des agents de santé achetés par les hôpitaux publics se retrouvent emportés dans les cliniques privées par vos propres militants et vous le savez .Arrêtez donc de duper le peuple car vous avez votre responsabilité dans la mauvaise situation de nos hôpitaux publics ,

    • Le 21 septembre 2017 à 11:27, par kato En réponse à : Hôpitaux publics : Plongée dans un univers déconcertant

      C’est un pays à l’envers, où ceux qui critiquent sont souvent ceux qui sont à la base des problèmes. Comment dans un hôpital public, l’ Etat dote des matos et équipements, qui se retrouvent du jour au lendemain dans les cliniques privées ? j’ ai toujours dit que la démocratie ne peut permettre le décollage d’un pays. si c’était au temps du CNR c’est même les agents qui allaient de temps à autres se cotiser pour acheter des tensiomètres. En fait, les gens ont raison, parce que ceux qui sont dans la commande publique pour équipements empochent les 20 % et les agents de santé, voient tout cela, donc à leur tour aussi ils détournent le peu qui reste.

  • Le 21 septembre 2017 à 10:48, par Evariste En réponse à : Hôpitaux publics : Plongée dans un univers déconcertant

    C’est vraiment déplorable. Et le comble, c’est qu’il reste encore d’autres domaines qui rencontre les mêmes niveaux de difficultés. Pays émergent ! Quand est ce que nous allons émergé enfin ?

  • Le 21 septembre 2017 à 11:21, par Drissa En réponse à : Hôpitaux publics : Plongée dans un univers déconcertant

    Les faits sont parlants. Depuis l’inondation historique du 1er septembre 2009 qui a beaucoup endommagé des équipements médicaux au CHU Yalgado, les différents gouvernements qui se sont succédé, passent le temps à chanter le même refrain de reconstruction de cet hôpital, sans y mettre résolument les moyens. Dans le plan de construction d’hôpitaux à travers le système de Partenariat Public Privé(PPP), il n’est pas non plus fait cas de la reconstruction de Yalgado. A défaut de la reconstruction, il serait judicieux que l’on remette au CHU Yalgado,la part d’équipements qui lui revient de droit ,dans le cadre du matériel acquis pour juste répartition entre Yalgado et l’hôpital de Bogodogo, conçu initialement pour servir de second pôle de Yalgado. Comment comprendre que les gouvernants délaissent jusqu’à ce point cet hôpital de référence, dernier recours pour les patients au plan national ?

  • Le 21 septembre 2017 à 14:34, par poognééré En réponse à : Hôpitaux publics : Plongée dans un univers déconcertant

    Le comble c’est aussi le CSPS. Là c’est devenu un vrai commerce.
    Figurez-vous pour vous placer une perfusion, l’acte est facturé à 500 F. Un certificat médical : moitié d’une feuille normale qui de surcroit est photocopié vous coute 200 F. Tant de bénéfices qui ne profitent pas aux usagers

  • Le 21 septembre 2017 à 15:51, par citoyen En réponse à : Hôpitaux publics : Plongée dans un univers déconcertant

    Voyez-vous,nos hôpitaux publiques ne vont jamais bien marcher tant,que les professeurs qui y officient sont pour la plupart des promoteurs de cliniques privées.ces braves monsieur vont dans le public uniquement pour rabattre les malades vers leurs cliniques et le pire,c’est que se sont eux qui ont les plus gros salaires.
    En Europe,un professeur ne travaillera jamais dans le public tant qu’il n’a pas fini son programme du public,ici au Faso,c’est tout à fait le contraire,pourtant le contribuable a souffert à vos formations.

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