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Issaka Kargougou, DG de la chambre de Commerce : « L’intelligence économique est une guerre, pour laquelle nos entreprises ne sont pas préparées »

Publié le mardi 12 septembre 2017 à 00h06min

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Issaka Kargougou, DG de la chambre de Commerce : « L’intelligence économique est une guerre, pour laquelle nos entreprises ne sont pas préparées »

Le Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) a organisé une conférence-débat, le 07 septembre 2017, à Ouagadougou sur le thème : « les leviers de l’intelligence économique en Afrique ». Cette rencontre avait pour but de lancer officiellement le CAVIE-Burkina et recueillir les attentes des professionnels participants pour un Master class à venir. La conférence était animée par Guy GWETH, le président du CAVIE, par ailleurs fondateur de Knowdys group, un cabinet de conseil en intelligence économique et de diligence, spécialiste des marchés subsahariens.

La question de la veille et de l’intelligence économique prend de plus en plus de l’importance dans le monde. Les entreprises et autres organisations doivent désormais inclure cette donne dans leur management pour faire face à la concurrence. Et, au niveau de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, on semble avoir pris la mesure de l’importance du sujet en développant une expertise interne. Déjà en 2011, elle avait organisé la première conférence internationale sur l’intelligence économique. Et c’est encore dans les locaux de la CCI-BF que s’est tenue cette première conférence-débat du Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE). Une conférence qui devrait être suivie dans les prochains jours par un master class. Toute chose qui permettra aux acteurs du monde économique burkinabè de mieux cerner la problématique et avoir des rudiments nécessaires pour développer sereinement leurs entreprises.

Issaka Kargougou, DG de la CCI-BF

« L’intelligence économique est une guerre, pour laquelle nos entreprises ne sont pas préparées. Je crois qu’au Burkina notamment dans le secteur des banques, les managers ne dorment plus. Parmi les instruments pour pouvoir faire face à cette guerre économique, le management a mis en place au niveau des pays développés la fonction d’intelligence économique. Nous devons protéger l’information. Et Dieu seul sait que dans nos structures, l’information n’est pas protégée. Même les stagiaires qui entrent dans nos entreprises ont accès à tout. Et si l’on veut vous attaquer, c’est facile. Nos systèmes informatiques ne sont pas non plus protégés », a rappelé, d’entrée Issaka Kargougou, DG de la chambre de Commerce et de l’Industrie du Burkina Faso.

Prévue pour une heure et demie, la conférence-débat a finalement duré plus de deux heures. Elle a connu la participation de dirigeants d’organisations publiques et privées, de cadres supérieurs occupant des fonctions d’orientation et de prise de décisions stratégiques, d’officiers de l’armée burkinabè, d’enseignants et d’étudiants. Tous ces participants évoluent sur des marchés concurrentiels et pratiquent déjà la veille stratégique et l’intelligence économique à un certain niveau de la discipline.

Guy Gweth, président de CAVIE

Le CAVIE a pour objet de promouvoir les bonnes pratiques de veille et d’intelligence économique en Afrique et leur implication dans la compétitivité. Ainsi, il vise à aider les entreprises à mieux connaître le marché africain en vue d’y développer des relations commerciales. La conférence-débat du 07 septembre a permis avant tout de présenter le Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) aux acteurs de l’économie burkinabè. « Le Centre africain de veille et d’intelligence économique est une association internationale à but non lucratif, qui se donne pour mission de promouvoir l’intelligence économique dans le but de permettre à l’entreprise d’avoir un mot à dire dans le concert des nations au plan économique notamment. Cela permet de réunir un certains nombres d’experts qui vont mutualiser leur savoir-faire pour que l’l’Afrique puisse subir moins les effets de la mondialisation et au contraire en tirer profit », a souligné Honoré Kietyeta, le représentant du CAVIE au Burkina Faso.

Honoré Kietyeta, représentant CAVIE Burkina

Ensuite, le conférencier du jour, est revenu sur l’approche africaine de l’intelligence économique (IE), essentiellement basée sur le renseignement humain. La troisième séquence de la conférence a permis de présenter les cinq surveillances de base, mais aussi quelques outils, méthodes et l’état d’esprit grâce auxquels on mobilise les moyens permettant de faire, soit la veille concurrentielle, soit la veille technologique, soit la veille environnemental. Pour contribuer à la compétitivité des entreprises dans lesquelles opèrent les participants, le conférencier a abordé aussi l’aspect influence. « On a brossé très rapidement les tenants et les aboutissants du lobbying à la fois au niveau international, et plus spécifiquement au niveau africain », a rappelé Guy Gweth.

« En termes d’intelligence économique, il y a chez nous un devoir impérieux de sensibilisations pour que cette thématique devienne centrale au sein de nos entreprises car nous sommes aujourd’hui dans une économie monde. Jamais dans l’histoire de l’humanité l’Afrique n’a été aussi courtisée qu’elle est aujourd’hui. Donc, si nous n’avons pas un système de défense par la protection de nos intérêts, je pense à la sanctuarisation de nos intérêts stratégiques, si nous ne mettons pas un dispositif de défense, mais aussi un dispositif offensif pour aller à la conquête des marchés extérieurs l’on risque de connaître ce que nous avons jadis connu c’est-à-dire une colonisation qui ne sera plus ce que nous avons connu autre fois mais plutôt dans l’angle économique. Et ce sera bien dommage qu’il en soit ainsi alors que l’on a eu tous les signaux montrant qu’il fallait fait attention et Dieu merci il est encore temps de faire attention et de prendre toutes les mesures qui s’imposent », a prévenu Guy Gweth, le président du CAVIE.

Les participants

Pour leur donner les moyens de résister à la concurrence, de protéger leur réputation, de promouvoir leur image, d’évaluer leurs forces et faibles et d’anticiper les tendances futures du marché, le CAVIE accompagne les institutions et les entreprises dans la création de cellules de veille et d’intelligence économique au sein de leur organisation.

Dans la démarche de promotion de l’intelligence économique, organiser des rencontres de ce types avec le secteur privé, échanger sur la problématique de l’intelligence économique permet donc de diffuser cette thématique au sein du secteur privé et d’accompagner le secteur privé à la mise en œuvre de démarche IE au sein de leurs entreprises.

Après la sensibilisation, l’étape suivante, c’est la formation. Et c’est dans ce cadre qu’un master class sur l’IE sera organisé dans les prochains jours par le CAVIE-Burkina.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Pour plus de précisions, voir : www.cavie.org

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Vos commentaires

  • Le 12 septembre 2017 à 07:52, par Sidbéwendé Zoungrana En réponse à : Issaka Kargougou, DG de la chambre de Commerce : « L’intelligence économique est une guerre, pour laquelle nos entreprises ne sont pas préparées »

    "Voilà une Vérité qui arrive à point nommé". C’est plus que vrai que l’Intelligence Economique est bien absente dans notre pays. Et ce qui est plus choquant, c’est que c’est des Intellectuels que les choses partent pour la plupart et surtout de leur "égoïsme". En effet, constat peut fait que, un Cadre (du Public comme du Privé) qui se voit remplacé au Poste qu’il occupe, au lieu de penser à une politique (parfois) stratégique de Développement, le/les Managers/Directeurs Généraux, soient appelés à redéployer son effectif (tout ou partie) selon la Technicité de chaque travailleur en procédant à des affectations. Ils y voient le plus souvent, soit des sanctions, soit une/des actions pour leur retirer les privilèges (s’il y en a) qu’ils semblaient y trouver. Aussi, en partant, ces Cadres/intellectuels se permettent de détruire de leurs Ordinateurs (généralement individuels et parfois personnels), des Données fortement importantes pour l’Entreprise/Service dans le simple souci de mettre leur(s) remplaçant(s) en difficultés, occultant la conséquence sur le Vie de l’Entreprise/Service. Hors, il est su de tout le monde qu’un pays, une Entreprise sans Archives est et restera une Entreprise, un pays qui n’avancera jamais. Nos Administrations et nos Entreprises, avec l’absence de Systèmes Centralisés de leurs données "Stratégiques" devant protéger l’essentiel s’exposent au pillages et autres destructions, voire sabotages volontaires. Un autre pan du problème est la malhonnêteté des travailleurs. Sur ce point précis, des travailleurs (des Dactylographes aux Intellectuels se permettent de pirater leurs Employeurs pour les vendre à d’autres personnes. C’est dire que dans notre pays, les gens réfléchissent peu et manquent d’imagination. Nous excellons plus dans le "copiage" des Entreprises (privées surtout) par ceux-là qui, disposant de moyens (dont l’acquisition est le plus souvent douteux) sans idée aucune, passent par de tels raccourcis malhonnêtes pour essayer de fructifier ou faire fructifier leurs "Avoirs". Malheureusement pour beaucoup d’entre eux, le défaut d’idées et surtout de "Art du Management" se cassent la figure et ont honte d’en parler. Le bien fondé du Thème y développé, notamment "l’absence de l’Intelligence Economique" ne saurait souffrir de réflexions. Au contraire. On devrait l’appuyer et insister sur sa nécessité pour, par des Actions répétées telles que cette Conférence, amener nos Acteurs "Acteurs Economiques et Administratifs" ainsi que nos "Cadres" à s’y départir aux fins de repositionner notre pays dans la Voie du Développement, d’un Développement citoyen.

  • Le 12 septembre 2017 à 10:23, par MAXWELL En réponse à : Issaka Kargougou, DG de la chambre de Commerce : « L’intelligence économique est une guerre, pour laquelle nos entreprises ne sont pas préparées »

    Félicitations à la Chambre de Commerce pour l’organisation de cette conférence débat. Il faudrait également mener une réflexion sur les délais de règlement des factures par les sociétés notamment les structures publiques. Les autorités devraient intégrer cette donne dans leur politique de développement. Imaginez-vous les conséquences de ces factures impayés sur la relance de l’économie. Il faut que la CCIA convie les prestataires et les payeurs pour échanger sur les voies et moyens de raccourcir le délai de paiement et surtout de faire savoir quel est le délai minimum de règlement d’une facture dans l’administration.

  • Le 12 septembre 2017 à 12:05, par Yaabi En réponse à : Issaka Kargougou, DG de la chambre de Commerce : « L’intelligence économique est une guerre, pour laquelle nos entreprises ne sont pas préparées »

    Bonne initiative, mais êtes vous certain que le DG de la CCI a dit que "l’intelligence économique est une guerre". C’est parce qu’il y guerre économique que l’intelligence économique existe par conséquent la guerre ne peut peut être l’intelligence économique en elle-même.

  • Le 12 septembre 2017 à 13:29, par Substance Grise En réponse à : Issaka Kargougou, DG de la chambre de Commerce : « L’intelligence économique est une guerre, pour laquelle nos entreprises ne sont pas préparées »

    Belle initiatiative. Mais laissez moi vous dire que cette intelliigence economique ne se fait avec beaucoup de bruits ;encore moins devant la presse qui en une minute a servi ces occidentaux de maniére inconsciente qui vont prendre le contre pied d’ un reveil de conscience.
    Alors comprennez que cette intelligence ne se trouve pas dans des doctorats.
    Aussi Ayez le courrage d’arreter la concurrence deloyale organisée par les fonctionnaires et les hommes politiques. qui non comptant de cela prennent des decisions administratives pour mettre en place des systemes de monopole empechant les autres qui ont choisi par passion de participer á developper leurs pays á travers le secteur privé.
    Tant que vous aller proteger des operateurs economiques qui n’ ont reellement pas travailler pour accumuler des milliards ; et qui n’ont aucune initiative pour faire tourner l’economie du pays ; ; vous perdez votre temps.
    Il y’ a des gens qui peuvent á partir des initiatives créer beaucoup d’emplois mais l’ administration affairiste corrompue empeche cela en protegeant ces criminels hommes d’affaires.

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