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Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

Publié le jeudi 7 septembre 2017 à 21h05min

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Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

Le 20 août 2017, Sa Majesté le Roi du Maroc n’a pas dérogé à son traditionnel discours marquant l’anniversaire de la Révolution Populaire de 1953. Loin d’un discours autocentré sur le courage, la détermination et la résistance du peuple marocain, le Roi s’est plutôt appesantit sur les relations du royaume avec le reste du continent. Serait-ce là, une manière de faire taire les critiques qui fusent de son pays quant à sa demande d’intégrer l’espace CEDEAO ? Ou une manière de prêcher le Panafricanisme ?

Cette brève analyse permet de mieux comprendre les enjeux de ce discours.
Les relations entre le Royaume du Maroc et le reste du continent sont séculaires, mais ont pris un tournent décisif à partir des années 60. En effet, après le succès de sa révolution du 20 août 1953 où le peuple marocain s’est dressé contre la destitution et la déportation du Roi Mohammed V par les autorités françaises. Cet élan patriotique et de liberté s’est étendu plus tard au reste du continent où le Maroc a participé, aux côtés du reste du continent, à la lutte commune pour l’indépendance.

On se souviendra entre autre de sa participation en 1960, à la première opération de maintien de paix au Congo. Le Roi du Maroc n’a pas manqué de souligner aussi que « ces efforts sincères en faveur des peuples africains furent couronnés en 1961 par la tenue de la Conférence de Casablanca, qui posa les premiers jalons pour l’avènement, en 1963, de l’Organisation de l’Unité Africaine ». Il conclut ainsi en précisant que, l’engagement de son Royaume à « défendre les Causes et les intérêts de l’Afrique est une orientation immuable héritée des Ancêtres, et que le Royaume continuera à assumer avec assurance et fierté ».

Une vision gagnant-gagnant à long terme

Aujourd’hui, les grands analystes voient en l’Afrique l’avenir en termes de potentiel important d’investissement. Cela donne lieu à des opérations de charme des puissances européennes, asiatiques et américaines pour obtenir des positions stratégiques pour mieux exploiter les ressources du continent pour leur compte sans se soucier du développement des millions de personnes qui souffrent dans ce continent. Sa Majesté rassure que « Le choix du Maroc de se tourner vers l’Afrique subsaharienne n’a pas été le fruit d’une décision fortuite. Il n’a pas été non plus dicté par des calculs conjoncturels ou des supputations éphémères. ».

Ce choix est sans doute moins intéressé que celui de ceux qui découvrent subitement que l’Afrique est l’avenir du monde et qui se permettent d’ériger des machines institutionnelles pour mieux penser leur implantation sans qu’hélas nos autorités ne puissent leur opposer une règle de jeux gagnant-gagnant.

L’Avenir de l’Afrique ne peut concerner plus les non-Africains plus que les Africains eux-mêmes, et le Maroc, malgré son appartenance au Maghreb, n’est pas moins un pays africain dont l’avenir se joue aussi dans celui du continent. L’ambition du Maroc a été énoncée clairement par le roi qui précise que « Nous avons choisi de mener une politique de solidarité à l’égard du reste des pays africains, en mettant en place, avec eux, des partenariats équilibrés, sur la base du respect mutuel et dans l’intérêt bien compris des peuples africains. En effet, le Maroc n’a jamais cherché à faire valoir l’argent comme monnaie de change dans ses rapports avec ses frères africains. Il a plutôt fait le choix de mettre son savoir-faire et son expérience à leur disposition, car nous sommes persuadé que la vraie source de profit pour les peuples n’est pas l’argent précaire, mais l’essence impérissable de la connaissance. »

Voici de quoi rassurer les plus sceptiques sur les intentions du Maroc à l’endroit du continent africain. C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants plutôt que de s’engager des relations bilatérales, mus par des intérêts purement capitalistes au détriment d’un véritable développement centré sur la personne humaine.

L’accord de principe que les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont donné au Royaume du Maroc, le 04 juin 2017, sonne comme une clairvoyance de nos dirigeants qui, même s’ils ont beaucoup hésité, donnent ainsi une occasion aux entreprises africaines ainsi qu’aux jeunes du continent une chance d’embrasser une nouvelle ère de développement et de prospérité. Et à en croire le Président de la Commission M. De SOUZA, dans la dépêche (MAP) du 29 août 2017, « les Chefs d’Etat ont donné cet accord de principe en toute souveraineté », parce qu’ils sont convaincus du caractère bénéfique de cette adhésion pour la population africaine.

Fait à Ouagadougou, le 2 septembre 2017

L’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

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Vos commentaires

  • Le 7 septembre 2017 à 23:47, par Dibi En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

    Le Maroc dans la CEDEAO, c’est le cheval de Troie Françafrique-France dans la CEDEAO. Par le Maroc, la France sous-traite sa main mise colonialiste sur la région dont les nouvelles générations commencent à bouger pour l’indépendance. C’est affligeant d’apprendre que des nègres s’organisent pour cette recolonisation de seconde main, sans aucun souci de considérations géopolitique, culturelles, humaines et historiques. Qui est derrière ses nègres qui veulent ce cheval françafricain dans la CEDEAO ? Qui les financent eux et leur association ?
    Le Maroc a sa place dans l’espace maghrebin ; et c’est comme tel que ses populations se vivent, tout comme sa classe politique et ses élites qui nous méprisent comme nègres et Kafirs que nous sommes en effet fiers d’être. Qu’allons nous faire de ce commandeur des croyants qu’est ce monarque marocain ? Je demande aux élites politiques pourries que sont les Ouattara, Maky Sall, et autres incompétents du Mali, du Niger, du Burkina-Faso de réfléchir à l’avenir de la sous-région avant de nous soumettre à ces racistes débilités d’Afrique du Nord. Vos intérêts immédiats criminels ne sauraient prévaloir sur notre avenir que vous vous apprêtez comme d’habitude à torpiller du haut de votre mépris myope des populations et de votre méconnaissance de l’histoire. Comment même peut-on oser vouloir intégrer le Maroc dans l’espace CEDEAO sans lui exiger de reconnaitre l’indépendance de la RASD ? C’est quoi cette affaire de nègres prêts à toutes les corruptions ? On a honte de vous en tant que dirigeants de peuples ! Y en a marre !
    Na an lara an sara !
    La patrie ou la mort, nous vaincrons !

    • Le 8 septembre 2017 à 04:49, par M.Idali En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

      Je ne vois dans votre commentaire qu’une haine viscérale envers le Maroc et envers tous les africains. Ce qui n’est pas étranger de la part de nos chers voisins de l’Est : Les algériens.
      Alors, vous pouvez vous cacher autant que vous voulez derrière des phrases telle que "Na an lara an sara" ou en parlant de "Ouattara, Maky Sall,..", vous n’en demeurez pas moins un algérien, et cela pour deux choses : la 1ére c’est que vous parler de nos fréres africains avec des termes insultants et racistes et il n’existe pas plus raciste que vous les Algériens, et pour preuves le traitement que vous réservez aux immigrants sub-sahariens ; la 2éme c’est que vous parler des séparatistes polisario et de la pseudo RASD alors que le monde entier est passé à autre chose y compris les africains.
      Malheureusement pour vous, La CEDEAO , le cauchemar des Algériens est là, des pays main dans la main, pour le meilleur et pour le pire. Le Maroc, La tunisie et la Mauritanie en feront partie très bientôt. La Libye sera presque obligé de rejoindre pour assurer la continuité territoriale avec la tunisie après une stabilisation politique du pays.
      A ce moment là, vous serez seuls. Est, Ouest et Sud, vous serez entourés par la CEDEAO, que vous ne pouvez rejoindre pour deux raisons :
      La première c’est que nous Marocains, nous y serons, et vous ne voulez surtout pas ouvrir les frontières terrestres ; et la deuxiéme c’est pour protéger votre marché intérieur, puisque vous ne produisez rien, des produits et des sociétés de la CEDEAO.
      Quel gâchis.

    • Le 8 septembre 2017 à 06:25, par Un observateur En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

      Bien dit Mr Dibi
      Le Maroc est le bras armé et financier de tous les coups foireux qui se déroulent dans l’Afrique francophone.
      Nos dirigeants de la CEDAO doivent bien réfléchir et refuser l’entrée du Maroc dans la CEDEAO.
      Nous avons tous vu ce qui s’est passé après l’intégration du Maroc à l’union africain.
      Tous les textes concernant la RASD ont été modifiés de tel sorte que l’UA qui reconnaissait la RASD a d’une façon indirect rejeté RASD.
      C’est un grand coup tordu que nous prépare les loups de la France-Afrique. Il s’agit d’intégrer le Maroc à la CEDAO et une fois intégrée, le Maroc va demander à intégrer l’UEMOA tout en gardant sa monnaie. Car elle n’acceptera jamais de perdre sa souveraineté.
      Tout cela dans le but de supprimer le Franc CFA et de créer une autre monnaie pire que le FCFA.
      Nos chers dirigeants, nous savons que vous tenez tous à votre longévité présidentielle, mais une fois dans votre vie soyez courageux et dignes comme comme Sankara, Gbabo et nos ancêtres du FASO. Dites NON, NON et NON}.
      Pas de dictature a plus forte raison une monarchie.

  • Le 8 septembre 2017 à 02:45, par Raso En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

    Le Maroc dans la CEDEAO, c’est la fin de la CEDEAO. Le Maroc va nous améner leurs problèmes avec les algériens et les sahrahouis. L’Union du Maghreb Arabe n’a jamais fonctionné en raison de ces querelles.

  • Le 8 septembre 2017 à 09:51, par Raogo En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

    Le Maroc et la Cedeao : une adhésion et beaucoup de questions

    Il n’y a rien à dire sur la force et l’ancienneté des liens culturels qui unissent le royaume du Maroc aux pays d’Afrique de l’Ouest.
    Rien à dire sur la nouvelle dimension prise par ces liens sous le roi Mohamed VI, qui a multiplié les voyages dans les pays de la région et qui cultive des relations personnelles très fortes avec des dirigeants d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Rien à dire sur l’articulation entre la diplomatie, la politique et l’économie dans une stratégie africaine réfléchie, pragmatique et déployée sur deux décennies par un État marocain qui a su former, attirer, mobiliser des ressources humaines de grande qualité aussi bien dans les structures publiques que dans les grandes entreprises des secteurs stratégiques.
    Il n’y a pas de doute que le royaume du Maroc a préparé son offensive diplomatique de cette année 2017 en réintégrant, de manière spectaculaire, l’organisation continentale, l’Union africaine. La demande d’adhésion à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) n’a peut-être pas été planifiée d’aussi longue date que le retour dans l’UA mais il est clair que les autorités de Rabat ont parfaitement préparé le terrain par leur activisme économique, financier et diplomatique dans tous les pays membres de la Cedeao au cours des dix dernières années.
    Outre les investissements dans des secteurs stratégiques comme les banques et les services financiers, les multiples accords commerciaux, le Maroc a cultivé des relations plus discrètes avec nombre d’acteurs politiques et militaires de premier plan dans les pays de la région, accueille gracieusement des personnalités de ces pays dans ses meilleures structures médicales et débloque parfois des situations politiques compliquées. On se rappelle, par exemple, de l’évacuation médicale en urgence au Maroc en décembre 2009 du fantasque chef de la junte guinéenne Moussa Dadis Camara, gravement blessé par balle, qui s’est transformée en un exil salutaire au Burkina Faso. Ce fut une aubaine à l’époque pour la Cedeao qui cherchait une sortie de crise en Guinée.
    les liens multidimensionnels et forts évoqués dans le communiqué de la Cedeao suffisent-ils à justifier une réponse favorable aussi rapide à une demande d’adhésion formulée en avril dernier ?
    Les services rendus par le royaume chérifien à la Cedeao et à la plupart des pays membres de l’organisation et encore davantage à leurs chefs d’Etat, ont forcément pesé lourd dans la décision du sommet de Monrovia (Liberia) le 4 juin dernier d’annoncer un « accord de principe » pour l’adhésion du Maroc à l’organisation. Mais les liens multidimensionnels et forts évoqués dans le communiqué de la Cedeao suffisent-ils à justifier une réponse favorable aussi rapide à une demande d’adhésion formulée le 24 février dernier ?
    La Commission de la Cedeao a-t-elle eu le temps d’étudier toutes les implications économiques, commerciales, politiques, sécuritaires, géostratégiques de l’adhésion d’un Etat manifestement plus fort que tous les pays membres de la Cedeao à l’exception du Nigeria, et peut-être même mieux organisé que ce dernier géant ? La Cedeao s’est-elle contentée de voir dans une adhésion du Maroc une occasion historique de renforcer son importance économique et ses capacités de financement des programmes régionaux ?
    Il ne s’agit pas d’être pour ou contre l’adhésion du royaume à la Cedeao. De nombreuses raisons plaident en faveur d’une bienveillance particulière, voire d’une reconnaissance affirmée, des quinze pays membres de l’organisation ouest-africaine à l’égard du Maroc. Les arguments économiques pour une entrée du Maroc bénéfique à la région ouest-africaine sont également plutôt solides.
    Mais la question est de savoir si une organisation qui s’est construite pendant quatre décennies sur des fondations au moins aussi politiques et sécuritaires qu’économiques peut accueillir de nouveaux membres sans que ne soit déclenchée une procédure formelle d’examen de la demande étalée sur au moins une année. Surtout quand la demande émane d’un pays dont l’appartenance à l’espace géographique ouest-africain est discutable.
    La Cedeao est une des huit communautés économiques régionales (CER) formellement identifiées par l’Union africaine comme étant les piliers de l’intégration continentale. Le Maroc fait partie de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), la CER censée renforcer l’intégration des pays d’Afrique du Nord. Si les critères géographiques ne sont plus déterminants pour l’appartenance à chacune des CER, l’architecture institutionnelle laborieusement construite au niveau de l’UA pourrait être profondément remise en cause. La Cedeao a-t-elle vocation à accueillir tous les Etats africains qui tissent des liens intenses avec ses pays membres ?
    L’organisation a de grandes faiblesses et limites mais elle a aussi des acquis remarquables à préserver et à renforcer
    La Cedeao n’est pas seulement un bloc régional commercial. Elle s’est dotée de mécanismes très élaborés dans les domaines de la sécurité collective et même de principes de convergence constitutionnelle visant à en faire aussi une zone d’intégration politique poussée, sans équivalent sur le continent africain. L’organisation a de grandes faiblesses et limites mais elle a aussi des acquis remarquables à préserver et à renforcer. Elle reste une organisation rassemblant des pays très majoritairement pauvres – quoique riches en ressources naturelles – et des États plutôt faibles et dysfonctionnels dont plus de la moitié environ a connu des conflits armés au cours des deux dernières décennies.
    L’organisation connaît une période délicate depuis que la grande puissance démographique et économique, le Nigeria, fait face à des problèmes sécuritaires internes graves incarnés par la violence de Boko Haram. Dans un tel contexte, où des réformes institutionnelles indispensables pour relancer l’organisation régionale sont repoussées depuis de nombreuses années, l’intégration, sans préparation réelle, d’un nouveau pays membre, fût-il un potentiel moteur régional, semble imprudente.
    Le Maroc n’a pas eu besoin d’être membre à part entière de la Cedeao pour établir une présence économique impressionnante dans la région en une décennie
    Beaucoup se réjouissent de la perspective d’une hausse considérable des investissements, du commerce et de l’engagement économique du Maroc dans les pays d’Afrique de l’Ouest à la suite d’une adhésion à la Cedeao. Cela est probable mais le Maroc n’a pas eu besoin d’être membre à part entière de la Cedeao pour établir une présence économique impressionnante dans la région en une décennie. Les multiples accords bilatéraux existants complétés par un accord spécifique entre le royaume et la Cedeao, conçu et négocié entre les deux parties, suffiraient à renforcer encore davantage leurs liens économiques, commerciaux mais aussi politiques et culturels.
    Compte tenu des différences évidentes entre les niveaux de structuration, de diversification, de modernisation de l’économie marocaine et ceux des économies des pays de la Cedeao, un statut particulier de partenaire stratégique privilégié accordé par la Cedeao au royaume aurait peut-être été plus approprié. Cela aurait pu ouvrir une période d’approfondissement des relations sur tous les plans avec la formation d’une vision claire, des deux côtés, des avantages espérés.
    Si les chefs d’Etat de la Cedeao avaient adopté une position très favorable à un renforcement des liens politiques, économiques et culturels avec Rabat sans pour autant donner immédiatement un accord de principe à une adhésion, ils auraient agi comme les dirigeants marocains l’ont fait en particulier au cours de la dernière décennie. En prenant le temps d’articuler une vision claire de leurs objectifs définis en fonction des intérêts de la communauté régionale et en basant les décisions politiques sur un travail approfondi préalable d’analyse et de prospective.
    par Gilles Olakounlé Yabi
    Économiste et analyste politique, Gilles Olakounlé Yabi est le fondateur de WATHI, think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest (www.wathi.org).

  • Le 8 septembre 2017 à 09:54, par Raogo En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

    Vaines gesticulations de Rabat : pourquoi le Maroc ne peut pas adhérer à la Cédéao
    Le royaume chérifien a fait en février dernier sa demande officielle d’intégration de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), où il bénéficie déjà d’un statut d’observateur. C’était la « parade » trouvée par Mohammed VI pour sortir de son isolement africain et couper notamment les ponts avec l’Union du Maghreb arabe où ses caprices ne sont pas tolérés.
    Mais, contrairement au discours rassurant des autorités marocaines, qui considèrent pour acquise cette adhésion, les choses peuvent ne pas aller de soit, comme vient d’ailleurs de le rappeler Moustapha Cisse Lo, président du Parlement de la Cédéao. « Les portes de cette organisation ne seront ouvertes au Maroc que s’il s’aligne sur les principes et fondamentaux de cette organisation. De plus, le dernier mot revient aux chefs d’Etat et chefs de gouvernement composant cette communauté. Si le Parlement est saisi pour avis, nous prendrons en considération les intérêts de nos peuples », a-t-il insisté dans un forum économique auquel il vient de prendre part.
    Les propos de Moustapha Cisse Lo laissent clairement apparaître en filigrane que de nombreux pays de la zone Cédéao ne voient déjà pas l’arrivée du Maroc d’un bon œil. Autrement, M. Cissé Lo aurait tenu un tout autre discours. Ce n’est pas tout. L’adhésion du Maroc à la Cédéao pose également des problématiques politiques et juridiques auxquelles ses membres ne veulent visiblement pas être confrontés. Les premières oppositions à l’adhésion du Maroc à la Cédéao s’expriment au Nigeria, première économie d’Afrique, où de nombreux experts craignent que la venue du royaume chérifien ait des « implications négatives » sur la région.
    Pour eux, « la Cédéao se ridiculiserait en intégrant un pays ne faisant pas partie de la région » et « provoquerait un renforcement du camp francophone ». Une perspective dont ne veut pas du tout entendre parler le président Buhari. Déjà entouré de nombreux pays francophone, Lagos refuse ainsi de prendre le risque de se voir davantage marginalisé. De plus, ces mêmes observateurs reprochent au Maroc d’avoir constamment « déployé des efforts pour entraver les relations entre le Nigeria et son allié l’Algérie ». « Le Nigeria a beaucoup à perdre d’une entrave de sa relation constructive avec l’Algérie », soutiennent-ils. Rappelant que le traité de la Cédéao ne permet pas l’admission d’un pays extérieur à l’Afrique de l’Ouest, ces mêmes observateurs de la scène économique nigériane soulignent que « le Nigeria ne doit pas permettre au Maroc de transposer son différend avec l’Algérie à la Cédéao » et que « l’adhésion du Maroc ne peut que desservir les intérêts de l’Afrique en général et du Nigeria en particulier ».
    Ce n’est pas la seule déception que le Maroc risque de connaître en Afrique de l’Ouest. Actuellement, de plus en plus de voix s’élèvent également au Nigeria pour dénoncer le mémorandum signé par le pays avec les autorités marocaines sur les fertilisants devant utiliser les phosphates du Sahara Occidental occupé. Rappelant la dénonciation par le département légal du Conseil de sécurité des Nations unies en 2002 de l’exploitation des ressources minières sahraouies par le Maroc en violation du droit international ainsi que l’inapplicabilité au territoire sahraoui reconnue par la Cour européenne de justice dans sa décision concernant l’accord de libre-échange sur les produits agricoles Union européenne-Maroc, ces voix demandent aujourd’hui l’annulation pure et simple de ce mémorandum.
    La classe politique à Lagos avertit à ce propos que par l’accord sur les fertilisants signé avec le Maroc, qui exploite et exporte illégalement les phosphates du Sahara Occidental, le Nigeria « accorde involontairement une légitimité politique à l’occupation marocaine du territoire », en contradiction avec sa position constante sur la question du Sahara Occidental. Mais il n’y a pas que cela. Mohammed VI sera surpris de découvrir dans peu de temps qu’il y a aussi des pays francophones en Afrique de l’Ouest qui ne veulent pas de lui au sein de la Cédéao.
    Khider Cherif

  • Le 8 septembre 2017 à 13:42, par Sidsoiba En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

    Le Maroc dans la CEDEAO, il faut alors changer le nom de ce ensemble. Parce que géographiquement le Maroc n’est pas en Afrique de l’Ouest. il faut être Cohérent. En ce qui me concerne, je ne souhaite pas le Maroc au sein de la CEDEAO. Je souhaite que le Maroc occupe sa place naturelle dans un ensemble en Afrique du nord, puis les deux ensembles signent un traité de collaboration et de partenariat pour créer de grands ensembles africains. Tout cela est une manœuvre pour maintenir le franc CFA et contre-carré le projet de la CEDEAO d’avoir une monnaie commune. C’est une manœuvre française. Aux peuples et à la jeunesse africains d’être vigilants.

  • Le 8 septembre 2017 à 15:24, par LePenseur En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

    Pensez-vous que les ouest africains pourront aller au Maroc qu’avec avec une carte d’identité nationale comme c’est le cas actuellement dans l’espace CEDEAO ? Je n’y crois pas ?

  • Le 8 septembre 2017 à 17:54, par COMPAORE En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

    Je ne vois pas ce que le MAROC arabe vient chercher dans la CEDEAO soyons sérieux ; Soyons sérieux. On n’a pas besoin d’eux dans la CEDEAO.

  • Le 8 septembre 2017 à 17:56, par jeunedame seret En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

    Le Maroc dans la CEDEAO, c’est l’esclavage (humain et financier) et les espaces de guerre en Afrique de l’Ouest. Jusqu’à la disparition de ces habitants ouest-africains noirs..

  • Le 8 septembre 2017 à 21:00, par COMPAORE En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

    Je ne sais pas ce qu’un BURKINABE veut en étant ami du MAROC, de l’argent ? En MOORE on dit que "quand tu veux l’or qui se trouve dans une poubelle, tu es obligé de boucher tes narines pour aller le chercher" c’est ce qu’ils font avec les NOIRS ; ils ne nous aiment pas mais ils veulent notre argent, ils veulent nous voler comme ils le font déjà avec ONATELSA, BOA et bien d’autres.

  • Le 9 septembre 2017 à 10:35, par Papa En réponse à : Volonté du Maroc d’intégrer la CEDEAO : « C’est cet esprit de construire des grands ensembles solidaires qui devrait animer nos dirigeants », estime l’Association les Amis du Maroc pour l’Intégration (A.M.I.)

    Les pays Ouest-Africains n’ont pas leur place au sein de la ligue Arabe alors pourquoi le Maroc cherche a s’integrer au sein de la CEDEAO ? Non, geographiquement le Maroc n’a pas sa place au sein de la CEDEAO , le maroc veut transporter leur bagare,Algero-Marocain dans notre milieux . Apres son echec cuisant a vouloir rejoindre l’union Europeenne , le Maroc se rabat vers la CEDEAO. Non et non le Maroc n’a pas sa place au sein de la CEDEAO.

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