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Reconstitution de la Haute-Volta : Quand le passé pose les bases de l’Etat-Nation

Publié le mercredi 6 septembre 2017 à 10h46min

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Reconstitution de la Haute-Volta : Quand le passé pose les bases de l’Etat-Nation

Que vous rappelle la date du 4 septembre 1947 ? LeThink Tank Burkina International se souvient de cette date si importante pour le Burkina, à travers un film documentaire baptisé « Devoir de mémoire et repères pour la construction de l’Etat -Nation au Burkina à partir de la reconstitution de la Haute Volta, le 4 septembre 1947 ». En revisitant l’histoire de l’ex colonie de la Haute- Volta, ce film documentaire, tout en dévoilant les entraves à la construction de l’Etat -Nation, propose des pistes de solutions. Ce lundi 4 septembre 2017, la célébration de cette journée a été marquée par la projection -débat du film documentaire.

En 52 minutes, l’historienne Elyse Thiombiano, le chercheur et politologue Domba Jean Marc Palm, le Ouidi Naaba (ministre du Moogho) et le Pr Luc Marius Ibriga, nous relatent l’histoire de l’ex colonie de la Haute-Volta, depuis sa dislocation en 1932 et sa reconstitution en 1947.

En 1932, le colonisateur français, après avoir jugé la colonie de la Haute -Volta non rentable, a préféré la supprimer. « La Haute -Volta a été disloquée en 1932 et repartie entre trois colonies. Les cercles de Gaoua, de Ouagadougou, de Bobo Dioulasso, de Kaya, de Koudougou et de Tenkodogo, ont été rattachés à la Côte d’ivoire. Les cercles de Tougan et de Ouahigouya ont été rattachés au Soudan (actuel Mali) et les cercles de Dori, Fada N’Gourma au Niger (…) » a rappelé l’historienne Elyse Thiombiano.
Comment les populations de l’ex colonie, malgré leurs diversités, ont pu arriver à la reconstitution de leur territoire en 1947 ? Quelles leçons en tirer par les générations présentes pour la construction d’un Burkina uni ?

Pour le directeur de Burkina International Harouna Kaboré, il faut « interroger le passé, regarder ce qui se fait dans le présent, pour mieux se projeter par rapport au futur ». Et pour cela, Think Tank Burkina International refuse de jeter cette date aux oubliettes. Après avoir tiré les enseignements d’une conférence organisée l’année dernière sur ce sujet, le laboratoire d’idées revient avec la production d’un film documentaire. « Il faut partir de là pour avancer sur les questions qui divisent beaucoup la Nation, qui nous empêchent de créer l’Etat-Nation (..). Il faut avancer pour trouver des solutions sur toutes les questions qui suscitent des débats, qui réveillent des questions ethniques, régionalistes. Si nous ne partons pas du passé, on ne peut pas construire le présent » a renchéri Harouna Kaboré.

Savoir se construire face à l’adversité

Pour le ministre de la communication porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou, il faut véritablement saluer cette initiative qui nous ramène dans une commémoration que beaucoup de Burkinabè ont oubliée. Selon lui, cette date importante représente un référentiel de valeurs sur lesquelles, nous devons bâtir notre pays. Et ce, d’autant plus que le Burkina a su à chaque fois se retrouver dans l’adversité. « Aujourd’hui, nous avons des adversités différentes, celle du développement, du terrorisme et de l’intégrité de notre territoire » a-t-il noté, soulignant qu’il existe des valeurs minimales sur lesquelles, nous devons nous entendre pour notre devenir commun.

Abdoul Aziz Bamogo, le Directeur général de l’agence de communication Citécom, dit retenir de ce film, ‘’une interpellation à réunir nos forces pour privilégier ce que nous avons en commun, le Burkina, au-delà de nos différences. En dépit des péripéties que notre pays a traversées, nous devons savoir garder à l’esprit, que l’essentiel c’est de pouvoir travailler ensemble pour construire un seul et même Burkina Faso’’. Un autre cinéphile, Youssouf Alassane Compaoré, s’inscrit dans la même dynamique. De son avis, ce film documentaire est une invite à travailler ensemble pour que « le Burkina reste indivisible à partir du combat historique mené par nos élites. (…) Si de par le passé, nous avons pu surmonter les difficultés que nous avons rencontrées, nous pouvons toujours le faire » a-t-il conclu.

En attendant une large diffusion du film produit par ‘’Endogène production’’, le ministre de la communication a annoncé qu’un projet est en cours avec Think tank pour la commémoration du centenaire de la colonie de la Haute- Volta, dès mars 2018. Notons que la réalisation de ce film documentaire s’inscrit dans le cadre du programme « devoir de mémoire pour le renouveau » de Burkina International.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 septembre 2017 à 11:58, par Pakiss En réponse à : Reconstitution de la Haute-Volta : Quand le passé pose les bases de l’Etat-Nation

    Bravo a BI Think tank. Voila ce qui manque le plus au BF c est a dire la memoire collective, la patrimoine. Nous ne commemorpns presque rien. Savez-vous que le 1er cardinal noir Mgr Paul Zoungrana aurait eu 100 ans il y a quelques jours ? ou est l boulevard qui porte son nom ? ou est la nouvelle cathedrale qu on a inauguré pour son centenaire ? allez voir (si vous les trouvez bien sur) l etat des avenues Maurice Yameogo, Saye Zerbo, Lamizana. Quid des heros nationaux ? meme le monument a eux dedié est muet sur leurs vies et oeuvres. Ouezzin et Nazi Boni auraient eu 100 ans en 2019. le Moro naba Kom 2, artisan de la reconstruction est il present dans nos memoires ? bref, voila ou il faut commencer... merci BI pour le film. au moins diffussez le deja sur nos televisions.

    • Le 6 septembre 2017 à 19:17, par le divin En réponse à : Reconstitution de la Haute-Volta : Quand le passé pose les bases de l’Etat-Nation

      le Moro naba Kom 2, n’est pas l’ artisan de la reconstruction de la Haute Volta . Voila pourquoi il n’est pas present dans nos memoires.
      Au Burkina Faso ,on ne peut pas vivre ensemble . Le Grand ouest et le plateau ,sont comme l’huile et l’eau : meme quand on les met dans un meme recipient et qu’on secoue fortement ,on obtient une mixture ; mais au bout de quelque temps ,l’eau se separe de l’huile et les 2 liquides restent dos a dos dans le meme recipient . Le Burkina Faso n’a pas d’avenir . Le pays est extremement pauvre,faible et assorti d’un regionalisme severe des mossi . Je propose que ce pays soit purement et simplement supprime par referendum et chaque region prend son autonomie et se rattache a qui elle veut .

  • Le 6 septembre 2017 à 12:45, par Ous En réponse à : Reconstitution de la Haute-Volta : Quand le passé pose les bases de l’Etat-Nation

    Vraiment bien mais j’aurais préféré être dans un grand ensemble que dans un petit pays fier de je ne sais quoi sinon de son orgueil .
    Pourquoi cette reconstitution ?
    Peut être pour plaire a quelques chefs et ou timonier éclairés de l’époque 1947
    Sinon je ne sens aucune gloire a fêter la division de frère d’un même continent.

  • Le 6 septembre 2017 à 13:51, par Ka En réponse à : Reconstitution de la Haute-Volta : Quand le passé pose les bases de l’Etat-Nation

    Sauf l’âme vivante de l’histoire peut remuer la conscience d’un peuple fier de l’être, comme celui du Burkina. Qui l’aura cru quand la Haute -Volta a été disloquée en 1932 et repartie entre trois colonies : ‘’’’Les cercles de Gaoua, de Ouagadougou, de Bobo Dioulasso, de Kaya, de Koudougou et de Tenkodogo, ont été rattachés à la Côte d’ivoire, et qui est resté la Haute Cote.’’’ Merci a l’historienne Elyse Thiombiano de nous rappeler qui étions-nous au départ, qui nous sommes aujourd’hui quand je dis souvent dans mes critiques fondées que le peuple Ivoirien et celui du Burkina reste un. J’y étais, et j’aurai bien voulu que nos éminents historiens nous éclaircissent plus, surtout la jeunesse qui était dans la salle, la mission périeuse de Voulet Chamoine 1896-97 pour la conquête de la Haute-Volta qui reste notre vrai récépissé d’existante en 1919 comme colonie, suivie de cette fameuse suppression de la colonie de la Haute-Volta en 1932 et répartition de ses territoires entre la Cote d’Ivoire , le Mali, le Niger. Notre vraie indépendance, c’est cette date historique de 1947 qui est la reconstitution de la Haute-Volta. Nous devons a tout moment, réviser notre histoire, pour que la nouvelle génération, comme celle de la Cote d’Ivoire qui prenne l’Ivoirité comme une racine profonde d’une nation et qui ne l’est pas. L’existence d’une vraie nation, est comment elle a pu résisté, et continu d’existé.

  • Le 6 septembre 2017 à 14:44, par ous En réponse à : Reconstitution de la Haute-Volta : Quand le passé pose les bases de l’Etat-Nation

    j’aurai honnêtement préféré le grand ensemble aux micro-état qui se regardent comme des étrangers.
    un africain souffre moins en France qu’il ne soufre dans un autre pays voisin de son pays. pourquoi fêtez votre division par les autres ?

  • Le 7 septembre 2017 à 12:16, par bf En réponse à : Reconstitution de la Haute-Volta : Quand le passé pose les bases de l’Etat-Nation

    bravo o ministre Remi Fulgance DANDJINOU pour ce pojet en cours annoncé sur la commémoration du centenaire de la colonnie de la H.V. un evenement qui nous permettra de revisiter le passé pour bien se projeter dans le futur.

  • Le 7 septembre 2017 à 16:43, par Cheikh En réponse à : Reconstitution de la Haute-Volta : Quand le passé pose les bases de l’Etat-Nation

    Oeuvre très capitale et bénéfique, si tous les revendicateurs restent francs et sincères, quant à l’objet réel des questions qui divisent. Sinon même à court d’arguments, ces derniers trouveront toujours d’autres prétextes, pour persévérer dans leur entêtement.

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