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Revues de presse des radios FM : Halte au plagiat

Publié le vendredi 17 juin 2005 à 08h46min

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C’est une question de salubrité éthique, intellectuelle et
professionnelle. En effet, certains médias méritent d’être
"déparasités" et débararassés de cette pratique de journalisme
sédentaire (c’est très facile) dont les animateurs, en mal de
célébrité et de vedetteriat, confortablement installés derrière les
micros, ne connaissant pas les dures épreuves de la collecte
de l’information, piétinent le simple bon sens en ne citant pas le
nom de l’organe comme source de la nouvelle diffusée.

De grâce, certaines stations de radio FM de la place feraient
mieux de nettoyer leur crottin en se débarrassant des essaims
de mouches qui pillulent autour d’elles avant de se comporter
en pourfendeurs et moralisateurs des faits et gestes des autres
composantes de la société.

Malheureusement, si certaines
radios FM s’acquittent avec brio et professionnalisme de leur
travail lors des revues de presse, d’autres sans modestie, se
croient les inventeurs de la roue. Certes, la revue de presse est
un genre journalistique difficile.

Mais, à l’impossible, surtout en
journalisme, nul n’est tenu. Il faut préalablement aller à l’école
de l’excellence. Cela suppose qu’avant de se lancer dans cette
aventure, chaque journaliste ait l’humilité d’écouter certains
devanciers qui, chaque jour, offrent des revues de presse de
qualité.

Pratiquer le métier de journaliste, c’est constamment se
remettre en cause. Il n’y a aucune honte à s’inspirer de l’exemple
des autres en ayant l’honnêteté d’admettre que c’est le bon
exemple quand c’est vérifié. A moins de nous faire croire que
pour eux, le journalisme s’improvise et qu’ils sont forcément
des hommes omnipotents, omniscients et des espèces de
cuisses de Jupiter.

Au directeur d’un journal de renommée
internationale à qui on avait demandé si le journalisme était un
métier honnête, il avait répondu que c’était un métier honorable.
Ce qui signifie en fait la même chose, car on ne peut pas
accumuler des diplômes d’honorabilité sans être honnête.
Honnêteté d’abord envers les confrères.

Sur ce point, la charte
(française) du journaliste ou charte des devoirs du journaliste de
juillet 1918, révisée en 1939 et dont s’inspire notre code actuel
de l’information, est on ne peut plus claire. Dans cette charte, on
relève entre autres que le journaliste "ne commet pas de plagiat,
cite les confrères dont il reproduit un texte". Comme on le voit, le
plagiat est un délit, et comme tel, puni par la loi.

Si pour tout
citoyen, l’ignorance de loi ne saurait le dispenser d’être épinglé
par la justice, pour tout journaliste, cette ignorance est encore
plus répréhensible. Mais au-delà de ses aspects juridiques, le
plagiat pose un problème d’honnêteté intellectuelle. Et mieux
vaut avoir affaire à des journalistes muets comme des carpes
que d’écouter des pirates d’articles qui ne font pas d’abord
honneur à eux-mêmes.

En effet, beaucoup de médias qui
produisent des articles qui font l’objet de revues dans les
stations de radio FM, savent que c’est l’oeuvre de leurs
journalistes et non pas celle de ce que nous appelons dans
notre jargon, des journalistes sédentaires. Ce derniers ne sont
donc pas sur le terrain et ne sont donc pas les auteurs des
articles qui lisent sur les antennes.

Ne pas citer donc le nom du
journal dans lequel est paru l’article, ou son auteur est un
véritable piratage et une forme de hold-up intellectuel qui
devraient mettre celui qui les pratique dans le collimateur du
BBDA ou du CSI.

Plus grave, le citoyen lambda et celui qui n’a
pas accès aux journaux écrits pour des raisons diverses, sont
quotidiennement trompés par des journalistes qui s’approprient
frauduleusement le droit d’auteur d’un article dont ils ignorent
les conditions dans lesquelles il a été écrit. Ils font donc fi non
seulement des obligations édictées par la protection de la
propriété intellectuelle, mais décribilisent le journal d’origine de
la nouvelle.

En tous les cas, si malgré les nombreuses interpellations, nos
grands "revueurs" de presse persistent à ignorer qu’ils font des
entorses à l’éthique et à la déontologie, en un mot à la
bienséance, il faut reconnaître qu’il y a là manifestement des
signes d’anti-confraternité et de volonté de nuire à moindre frais.

En effet, on ne peut qualifier autrement de tels comportements
que le simple bon sens devrait bannir. Pourtant, ce ne sont pas
des sentinelles contre certaines dérives de la presse qui
manquent. A ce niveau, l’on a désagréablement le sentiment
que ces structures de contrôle, cette police interne ou externe
appliquent une sorte de politique de deux poids de mesures.
Le bâton pour certains organes et la carotte pour d’autres. Un
tel laxisme ou parti-pris ne saurait être un antidote contre une
certaine presse qui est entrain de descendre très bas.

Le Fou

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