LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

"Le Congrès extraordinaire du CDP a créé la panique à l’Alternance 2005"

Publié le vendredi 17 juin 2005 à 08h57min

PARTAGER :                          

La lettre ouverte de l’Alternance 2005 à Blaise Compaoré
publiée par l’Observateur et Le Pays du jeudi 16 juin 2005
exprime une panique certaine de cette coalition de l’opposition
pour laquelle l’investiture de Blaise Compaoré par le congrès
extraordinaire du CDP constitue un échec certain pour elle.

Un commentaire de texte appliqué à cette lettre permet de
dégager trois genres d’argument : juridiques, moral et politique.

L’argument juridique :

Parlant de l’article 37, l’Alternance 2005 écrit : "Là dessus de
grands constitutionnalistes spécialistes et de nombreux
observateurs, tant nationaux qu’internationaux, sont formels :
avec la fin de votre actuel deuxième mandat présidentiel, vous
ne pouvez briguer de troisième mandat, sous peine de violer
grossièrement la Constitution".
Dans le mémorandum du 23 février 2004, l’alternance écrit :
"Pour nous, partis de l’opposition politique burkinabè , Blaise
Compaoré ne peut pas invoquer d’argument juridique solide
pour justifier une candidature en 2005.

Notre point de vue basé
sur des arguments juridiques, est conforté par les points de vue
publiquement émis par d’éminents juristes et autres
constitutionnalistes burkinabè : cf Professeur A. Loada (op cit) et
Dr Ibriga (in l’observateur dimanche n°403 du 06 au 12 février
2004".
En observation, on peut inviter l’Alternance 2005 à lire la plus
récente prise de position du professeur Loada, à l’occasion d’un
entretien accordé au journal Le Pays du vendredi 31 décembre
au lundi 3 janvier 2005.

Dans cet entretien, à la réponse à la
question suivante : "d’un point de vue juridique, peut-il (Blaise
Compaoré) être candidat ?" Le professeur affirme : "Le problème
n’est pas seulement juridique, il est aussi politique. C’est un
rapport de forces : malheureusement, ceux qui ont raison
juridiquement sont ceux qui sont politiquement majoritaires"
(souligné par nous). Pas de commentaire.

L’argument politique

Alternance écrit : "Si vous persistez à suivre les clameurs de vos
courtisans pour briguer un 3e mandat, nous vous invitons à
regarder en face sans complaisance le bilan de vos dix-huit ans
de pouvoir comme président du Faso".
En observation, on peut souligner que le "bilan désastreux" de
Blaise Compaoré favorise l’Alternance 2005. Dans cette
condition, il faut mieux laisser l’électorat arbitrer plutôt que de
vouloir empêcher sa candidature.

A moins que l’Alternance ne
soit pas convaincue que son bilan est vraiment désastreux. Et
dans ce cas, c’est ce qu’on appelle des affirmations
irresponsables.

L’argument moral

L’Alternance 2005 estime que du point de vue moral, le
président Blaise Compaoré doit être disqualifié comme
candidat. En effet, elle écrit : "un tel bilan devrait logiquement
vous conduire, pour peu que vous soyez sensible aux
souffrances de votre peuple, à céder votre place à quelqu’un
d’autre qui pourrait essayer une autre politique plus soucieux
des intérêts de l’ensemble des burkinabè".

En observation, l’Alternance 2005 est convaincue d’ores et déjà
de la victoire du candidat Blaise Compaoré malgré "son bilan
désastreux", donc il ,ne faut pas qu’il se présente. De quoi
l’Alternance 2005 a-t-elle peur : de la maturité du peuple, du
verdict des urnes , ou de sa propre situation ?

En conclusion l’on peut affirmer sans aucun risque de se
tromper, qu’après lecture de la lettre ouverte de l’Alternance
2005, on se demande si la raison de l’empêchement à la
candidature de Blaise Compaoré invoquée par l’opposition est
juridique, politique ou morale ?

Mahama Sawadogo
Député

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique