Peu avant 6h30, les entrées principales du Groupe scolaire international Madina grouillaient de monde. Munis chacun de son ticket, hommes et femmes attendaient dans les rangs que le véhicule de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou ne vienne décharger les milliers de kits de viande de bœuf prêts à être distribués par la Fondation de solidarité et d’aide au peuple africain (FOSAPA). Cet acte de générosité qui s’inscrit dans le cadre de la fête de Tabaski est une tradition pour l’ONG dont la structure mère est implantée en Turquie.

Entrée nord du Groupe scolaire international Madina, où des centaines de femmes attendent

Sur son tricycle, le vieux Nikièma Seydou est visiblement ému. Il vient de recevoir deux kits des mains de l’Ambassadeur de Turquie au Burkina Faso, Nihat Civaner. « C’est la première fois que je reçois ce cadeau », a-t-il confié avec un large sourire avant de demander aux donateurs de toujours perpétuer cette tradition en faveur des plus démunis qui n’ont pas toujours les moyens de s’offrir un bélier pour la Tabaski.

Nouh Sawadogo, Vice-président de la FOSAPA

A l’instar de Nikièma Seydou, ce sont près de 5000 personnes qui seront reçues par les équipes de la FOSAPA à Ouagadougou, pendant trois jours. Selon le Vice-président de l’ONG, Nouh Sawadogo, l’opération ne se limite pas qu’à la capitale et concerne toutes les treize régions du pays. Au total, 2 400 bœufs seront immolés et leur chair distribuée à plus de 48 000 personnes (1 bœuf pour 20 personnes). Des structures comme les maisons d’arrêts et de correction, les orphelinats, les centres d’aide aux personnes vulnérables seront également bénéficiaires de ces dons. Pour ceux ou celles qui ont perdu leur ticket, le comité d’organisation a rassuré qu’ils seront servis si il y a reste de kits après la distribution à ceux qui disposent du « précieux sésame ».

Remzi Seker, président de la FOSAPA

Selon Remzi Seker, la Fondation de solidarité et d’aide au peuple africain, dont il est le président, a toujours tendu la main aux personnes démunies depuis sa création en 2008. L’éducation étant l’un de ses domaines d’intervention, elle a financé cette année, en collaboration avec l’Agence turque pour le développement (TIKA), la réfection de l’école primaire publique de Nayalgue, située en face du Groupe scolaire international Madina. Ces travaux de réfection faut-il le rappeler, ont coûté près de dix millions de francs CFA. Les exploits du Groupe scolaire susmentionné n’ont pas été passés sous silence par les responsables de la fondation. L’établissement a réalisé un taux de succès de 100% au BEPC (Brevet d’études du premier cycle) et l’une de ses pensionnaires est classée 4e au baccalauréat sur le plan national.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net