Pourquoi avoir choisi de visiter le centre médical Saint-Camille et que peut-on retenir de cette visite ? Et M. Paul Wolfowitz de répondre : "Je repars avec une très forte impression. Il s’agit de la santé, de l’engagement du ministère et de cette formation sanitaire à œuvrer pour la santé des populations. Il s’est agi pour moi aussi de voir la santé comme un tout. Dans ce centre, j’ai constaté qu’il y a plusieurs volets. Il y a la prise en charge de la mère pendant la grossesse, au moment et après l’accouchement.

Tout cela doit être vu comme un continium, une chaîne qui doit être prise en compte. J’ai enfin eu une rencontre très fructueuse avec l’équipe du traitement médical et j’en suis très ravi dans la mesure où nous avons pu discuter. Nous avons pensé à la recherche de voies et moyens pour rendre le traitement moins onéreux. Ainsi les moustiquaires imprégnées les coûts de la prise en charge médicale doivent être pris en charge et nous en avons discuté".

Telles sont les impressions du présent du groupe de la Banque mondiale à l’issue de sa visite. Une visite qui l’a conduit dans plusieurs services du Centre médical Saint-Camille : le laboratoire, la SMI (santé maternelle et infantile), le centre de récupération nutritionnelle, (CREN) l’unité de fabrique de farine pour enfants. Ce qui lui a permis de découvrir des unités d’immunologie, d’hormonologie, de chambre froide, de prévention de la transmission mère-enfant du VIH/Sida et le service de counselling. M. Wolfowitz s’est surtout intéressé à la santé maternelle et infantile. Avec quelques bribes en mooré il a échangé avec les femmes qui attendaient nombreuses dans ce service.

La question du dépistage volontaire et du counselling a été aussi abordée. Selon la directrice de la santé et de la famille Mme Jocelyne Conombo, le problème du VIH reste toujours sensible et certaines femmes refusent de faire découvrir leur statut sérologique, bien que cela soit anonyme et confidentiel.

La visite de M. Wolfowitz lui a permis de voir la réalité de ce que les écrans de télévision montrent, c’est-à-dire ces enfants en difficulté et le centre de récupération nutritionnelle, tel un camp de réfugiés en est l’exemple. Là-bas il a vu des enfants plus jeunes que leur âge.

A. Verlaine KABORE

Biographie : Paul Wolfowitz, président du Groupe de la Banque mondiale

La nomination de M. Paul Wolfowitz comme 10e président du Groupe de la Banque mondiale a été approuvée à l’unanimité par le Conseil d’administration de l’institution le 31 mars 2005.

Avant sa nomination, M. Paul Wolfowitz a été pendant plus de trois décennies fonctionnaire, ambassadeur et professeur d’université. Il a notamment travaillé 24 ans dans l’administration américaine sous 7 présidents. Son expérience dans le monde du développement comprend 3 années au poste d’ambassadeur des Etats-Unis en Indonésie, ainsi que les travaux qu’il a réalisés à Washington sur les affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique.

M. Wolfowitz a également exercé de hautes fonctions dans l’enseignement supérieur. De 1994 à 2001, il a occupé le poste de doyen et de professeur de relations internationales à la Paul H. Nitze School of Advanced International Studies de l’université Johns Hopkins. Auparavant, il avait été professeur de Sciences politiques à l’université de Yale. M. Wolfowitz a publié de nombreux ouvrages sur la politique étrangère, la diplomatie et la sécurité nationale et a été membre du Conseil consultatif des Affaires étrangères.

Au sein du gouvernement, M. Wolfowitz a été, pendant trois ans, sous le secrétaire d’Etat George Shultz, ambassadeur en Indonésie, le quatrième pays le plus peuplé du monde et le plus grand de l’espace musulman. Tout au long de son séjour dans ce pays, l’ambassadeur Wolfowitz s’est distingué pour sa détermination à atteindre tous les segments de la société et pour son plaidoyer en faveur de la réforme et de l’ouverture politiques. Sous sa direction, l’ambassade des Etats-Unis à Jakarta a acquis officiellement la réputation d’être la mission diplomatique américaine la mieux gérée dans le monde.

Auparavant, M. Wolfowitz a été, pendant 2 ans, à la tête du bureau de la planification des politiques du département d’Etat américain et a assumé 3 ans durant les fonctions de sous-secrétaire d’Etat pour les affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique, fonctions qui lui ont permis de travailler directement avec les dirigeants de plus de 20 pays. A ce poste, M. Wolfowitz a joué un rôle déterminant dans l’appui à une transition pacifique vers la démocratie aux Philippines en 1986. Il a, par ailleurs, œuvré en vue de l’amélioration des relations entre les Etats-Unis et la Chine et en vue du renforcement des alliances avec le Japon et la Corée et il a su, par la suite, jeter les bases d’une transition démocratique en Corée.

En 1989, le président George H. W. Bush a nommé M. Wolfowitz au poste de sous-secrétaire d’Etat à la Défense chargé des politiques, et, à ce poste, il a contribué à la planification de la libération réussie du Koweit, notamment en organisant des collectes de fonds qui ont permis de mobiliser 50 milliards de dollars EU au titre de l’aide multilatérale. M. Wolfowitz a, en outre, participé à l’initiative de réduction des armements nucléaires lancée par l’administration américaine en septembre 1991. De 2001 à 2005, en tant que sous-secrétaire d’Etat à la Défense sous le président George W. Bush, M. Wolfowitz était, entre autres, chargé de surveiller le processus budgétaire et le développement des politiques destinées à répondre aux attaques terroristes du 11 septembre 2001.

M. Wolfowitz est titulaire d’un diplôme en Mathématiques de l’université Cornell d’Ithaca dans l’Etat de New York et d’un doctorat en Sciences politiques de l’université de Chicago. Il a très tôt manifesté un intérêt pour les questions liées au développement notamment dans sa thèse de doctorat, en 1972, sur le dessalement des eaux au Moyen-Orient, ainsi que dans son premier document au sein de l’administration écrit en 1966 pour le Bureau du Budget et portant sur les subventions agricoles.

Source Banque mondiale

Sidwaya