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Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

Publié le mercredi 16 août 2017 à 14h41min

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Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

Ceci est un communiqué de presse de l’Unité d’action syndicale sur les attaques terroristes des 13 et 14 août 2017 contre le café Aziz Istanbul.

Notre pays a encore subi une attaque terroriste le dimanche 13 août 2017 aux environs de 21 heures, au cœur de sa capitale Ouagadougou. En effet, c’est encore sur l’avenuewamé N’Krumah, non loin de Splendide hôtel et du café restaurant Capuccino, dont les seuls noms rappellent l’attaque du 15 janvier 2016, que les barbares ont encore frappé.

Cette attaque dont le déroulement est fort similaire à celui du 15 janvier 2016, est la Nième que subit notre pays depuis octobre 2015. Si pour la plupart, les attaques se déroulent au nord de notre pays, cette 2ème attaque de Ouagadougou peut être considérée comme une démonstration de force des extrémistes violents, pseudo-djihadistes, contre le peuple burkinabè.

Cette menace grave contre la sécurité, la paix et le développement économique et social de notre peuple et des peuples de la sous-région, voire de l’ensemble des peuples du monde, a entre autres objectifs, celui de créer un climat d’instabilité dans notre pays et dans les pays voisins, afin de piller de façon ignoble, les richesses dont regorgent nos sous-sols.

L’Unité d’Action Syndicale (UAS) condamne avec la dernière énergie cet acte odieux et inhumain. Elle présente aux familles des défunts, ses sincères condoléances ; aux blessés, elle souhaite un prompt rétablissement. Elle félicite vivement toutes les couches professionnelles qui sont de façon prompte et professionnelle intervenues dans la gestion de cette Nième catastrophe. Elle exhorte le gouvernement à mettre tout en œuvre pour permettre aux Forces de Défense et de Sécurité d’assurer au mieux, la sécurité de tous les citoyens et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national.

L’UAS appelle la population au calme, à la sérénité, à ne pas avoir peur, et à collaborer avec les Forces de Défense et de Sécurité pour démasquer d’éventuels terroristes ou complices encore présents en son sein.

Elle appelle les travailleurs à mener de profondes réflexions sur la situation de notre pays, et qui crée tristesse et désolation. Elle les invite à cultiver une solidarité plus soutenue et à redoubler de vigilance face à cette épidémie d’un autre genre.
Elle adresse ses sincères reconnaissances à toutes les organisations partenaires à travers le monde qui lui ont manifesté leurs profondes compassion et solidarité !

Ont signé :

CGT-B CNTB CSB

Bassolma BAZIE Augustin Blaise HIEN Olivier G. OUEDRAOGO
Secrétaire Général Secrétaire Général Secrétaire Général

FO/UNS ONSL USTB

Inoussa NANA Paul N. KABORE Georges Yamba. KOANDA
Secrétaire Général Secrétaire Général Secrétaire Général

Pour les syndicats autonomes :

Le Président de mois

Justes K. LOGOBANA
Secrétaire Général/SYNTAS

UNITE D’ACTION SYNDICALE (UAS)

LES CENTRALES SYNDICALES DU BURKINA FASO :
• Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B)
• Confédération Nationale des Travailleurs du Burkina (CNTB)
• Confédération syndicale Burkinabé (CSB)
• Force Ouvrière – Union Nationale des Syndicats Libres (FO- UNS)
• Organisation Nationale des Syndicats Libres (ONSL)
• Union Syndicale des Travailleurs du Burkina (USTB)

LES SYNDICATS AUTONOMES :
SAIB – SATB – SAMAE – SATEB – SBM–SNEAB –SNESS–SYNATEB– SYNATEL SYNATIC–SYNTAS– SYNTRAPOST– SYNAPAGER–SYNATIPB –SYNATRAD–SYSFMAB– UGMB

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Vos commentaires

  • Le 16 août 2017 à 15:01, par Le penseur averti En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    Bravo à vous et union de prière. Que Dieu sauve le Burkina Faso. Amen.

  • Le 16 août 2017 à 15:09, par Bill En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    Vous les syndicalistes, arretez de grever, marcher, deranger le gouvernement. Apres cet attentat, nous devons montrer un visage uni devant l ennemi. Meme s il y a des detournements et vols, ca se lave en famille. Ne sortez plus dans les journaux etaler ca sur la place publique. L ennemi terroriste lit et nous regarde.
    Tous les Burkinabe doivent s’unir de maniere sacree derriere le gouvernement au lieu de chercher des poux partout (detournements, deputes depensent sans justificatifs...).

    • Le 16 août 2017 à 17:03, par TraoreT En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

      Ça alors Bill ! Donc le problème réside dans les dénonciations et non dans les détournements, vols, dépenses sans justificatifs et autres malversations ? Parce que « L ennemi terroriste lit et nous regarde », il faut permettre la gabegie et la mauvaise gestion mais plutôt interdire la dénonciation de ces crimes ! J’imagine en même temps que vous allez demander aux journaux d’investigation d’arrêter de faire des enquêtes sur les malversations ! J’ai du mal à suivre cette logique. Etant donné que la situation n’est pas facile et que nous ayons besoin de toutes nos ressources pour les investir où il faut, je comprendrai plutôt que vous demandez aux gens d’être exemplaire, irréprochable : en ce moment personne n’aura rien à dénoncer. Attaquons-nous plutôt aux racines des maux.
      Que toutes les victimes reposent en paix ! Et prompt rétablissement aux blessés.
      Vive le Faso
      Pain et Liberté pour le Peuple

    • Le 17 août 2017 à 07:22, par Daniele Massaro En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

      Mon frère si tu n’as rien à dire aux Burkinabé tais-toi. En réalité ce sont les gens comme vous qui donnez l’impression d’aimer ce pays alors que.... En quoi les grèves ont à être mêlées avec la situation actuelle ? Ou bien as tu une preuve que le motif de cet attentat est lié à la plate-forme revendicative des travailleurs ?

  • Le 16 août 2017 à 15:31, par TANGA En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    Ca c’est un président sénégalais en Afrique !!!
    ’’L’UAS appelle la population au calme, à la sérénité, à ne pas avoir peur, et à collaborer avec les Forces de Défense et de Sécurité pour démasquer d’éventuels terroristes ou complices encore présents en son sein.’’
    Maintenant vous dites de collaborer avec les FDS ; il fallait y penser avant.
    Sans aller trop en profondeur, je puisse vous dire que votre dernière grève (celle de routiers) à FACILITE DES INFILTRATIONS DE BANDITS VU QUE VOUS AVIEZ TOUT BLOQUE DERANGEANT LES CONTROLES.
    Les OSC se sont tue et c’est vous maintenant qui dérangez. Il y a le droit de grève et autres manifestations mais vu que le pays est à un tournant, mieux vaut aller doucement.
    Puisse le tout puissant et miséricordieux accueillir les morts parmi les vertueux ! AMEN !!!

  • Le 16 août 2017 à 15:41, par Kô-tigui En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    Bonjour à tous !

    J’apprécie cette déclaration de l’UAS. C’est ce type de déclaration citoyenne que nous souhaitons de la part de l’UAS.
    Pour cette fois, félicitation pour l’union sacrée exprimée.
    Mais comme le dit Bill, les grèves sauvages sont aussi une forme de terrorisme, ou disons une source de terrorisme. Voyez la grève sauvage de l’union des routiers ! Si l’UAS avait fait comme cette fois, une déclaration pour les appeler à la retenue, la sérénité aurait permis aux FDS de mieux orienter les renseignements, et peut être que le pire aurait pu être évité.
    J’espère et je souhaite que cet esprit citoyen se perpétue ! Le PF l’a dit : tant que les débats vont être orientés sur des questions essentielles, nous serons forts et vaincrons l’adversaire.
    Toute autre chose nous conduira à la ruine.
    Courage à vous et encore félicitation pour cette fois ci !

  • Le 16 août 2017 à 15:43, par Ha En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    C’est bien de dénoncer les attaques terroristes,mais il sera plus utile pour vous d’abord de sensibiliser cesrtains syndicalistes que cest un droit la grève mais empêcher d’autres de travailler constitue une menace grave pour la Republique et ces grèves sauvages sont similaires aux attaques terroristes car plusieurs personnes meurt dans l’anonymat suites aux mouvements de débrayage total sans service minimum.

  • Le 16 août 2017 à 16:13, par SIDNABA En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    C’est très facile de condamner ces actes ignobles posés par ces criminels. Où étiez vous (UAS) quand le régime de Blaise Compaoré hébergeait ces "fous de Dieu" en provenance du Mali dans les hôtels huppés de Ouagadougou ? Tous les syndicats y compris la CGTB ont assisté en silence à cette destruction de notre patrie et aujourd’hui ils condamnent les attaques aveugles de ces "fous" de Dieu" tuant de nombreux innocents. Vous avez distrait le pays avec votre grève sauvage des chauffeurs routiers et autres sans tête ni queue de début Août 2017 qui a aidée ses criminels à réussir leur sale besogne en pleine ville de Ouagadougou. Le peuple n’a pas besoin de vos larmes de crocodiles pour affronter ces "fous de Dieu" et je vous assure que nous vaincrons ces satans et leurs acolytes internes et externes. A bon entendeur, salut !.

  • Le 16 août 2017 à 18:42, par Le Vigilent En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    Les syndicats ont l’habitude de profiter d’une certaine faiblesse du pouvoir pour monter les enchères afin de revendiquer des avantages même indus. C’est ce qui explique les grèves uxieme ins detous asymuths dont certaines s’apparentent à des manoeuvres de déstabilisation à peine voilées. Certains syndicalistes vont même jusqu’à souhaiter une deuxième insurrection croyant pouvoir en tirer des dividendes pour eux mêmes ou pour ceux qui ont perdu le pouvoir en fin octobre 2014. Il ne faut pas se leurrer. Un affaiblissent accru du pouvoir ne profitera à personne. Au contraire c’est tout le peuple burkinabe qui perdra sur les plans politique, securitaire, économique, social etc.
    L’union sacrée de tous les burkinabe est le seul moyen de renforcer la sécurité et la democratie dans et favoriser un développement économique profitable à tous.

  • Le 16 août 2017 à 20:50, par Le vigilant du Sahel En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    Je pense que beaucoup de gens ne prennent pas la peine de suivre les évènements avant de se prononcer sur les questions d’actualité. L’UAS n’est pas comptable de la grève des routiers.Les grévistes ont dit haut et fort que personne ne les a soutenus lorsqu’ils ont eu des difficultés à la frontière. Par conséquent, les conducteurs ont décidé de bloquer les activités de transport. Dans une démocratie, on ne devrait pas assister à des bastonnades de cette nature alors que les forces de l’ordre avaient d’autres moyens de faire entendre raison aux routiers. Il suffisait d’immobiliser les véhicules. A moins que les raisons ne soient autre chose que de s’acquitter d’une taxe. Nous devons comprendre que la bonne gouvernance concerne tout le monde. Du premier dirigeant au citoyen lamda. Il est inacceptable que des dirigeants qui trainent des casseroles au vu et au su de tout le monde s’érigent en donneur de leçons. Le pays réel n’est pas dupe. Si les méthodes de gouvernance ne changent pas, les réactions à cet état de fait seront de plus en plus violentes et aveugles. Chacun devrait faire attention aux actes qu’il pose pour ne pas engagé notre cher Pays dans une voie sans issue. Que les âmes de ceux qui sont tombés au restaurant Istanbul sous les balles assassines reposent en paix.

    • Le 17 août 2017 à 11:27, par Le réaliste En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

      Il faut plutot vous nommer le Non vigilant du sahel. Comment vouliez-vous que quelqu’un de conscient soutienne ces inciviques dans ce qu’ils ont fait comme désordre ? Effectivement, ils ont été recommandés par la sécurité de ranger les véhicules dans les parcs et informer leurs patrons que la taxe UEMOA était devenue obligatoire pour pouvoir franchir la barrière. Tenez-vous bien ; ils ont refusé cela catégoriquement en exigant à la sécurité d’ouvrir la barrière pour eux. Ce qui leur a été naturellement refusé dans le calme. Comme stratégie, ils ont barré expressement la route nationale avec leurs camions en interdisant le passage à quiconque. Des sensibilisations suivies de négociations furent vaines. Face à cette situation, la population locale se réunissait pour venir affronter ces chauffeurs qui l’empechaient de circuler dans sa cité, ce qui pouvait occasionner des morts. Lorsque cette information a été recoupée, il fallait disperser ces gens avant l’arrivée des autochtones de la localité également connus pour leur esprit. Comme ces frondeurs refusaient tout sauf la satisfaction de leur exigence, il ont fini par tenter un passage en force en soulevant eux meme la barrière et cela était inadmissible. Il fallait ainsi intervenir énergiquement. Monsieurs les syndicats de tous ordres, de grace, ayez pitié de Dieu et des populations misérables toujours victimes de nombreux de vos actes irresponsables. Vos greves sauvages constituent de véritables sources d’insécurité pour tous, vous y compris. Vos soit disant militants sont toujours absents dans les services ou viennent avec de longs retards sous vos yeux et vous n’avez jamais dénoncé cela ; vous n’avez pas honte d’exiger chaque jour des avantages inavoues sans travailler. C’est vraiment triste le fait que vous ne parvenez pas à faire respecter rien que le droit de greve à vos hommes. Pire encore, c’est vous qui les recommandez d’exercer des violences aux rares personnes conscientes, intègres et responsables qui viennent à décider de ne pas grever. Quelle image voulez-vous qu’on dise du Burkina Faso lorsque vous indisez meme aux véhicules étrangers de traverser notre Faso pour rejoindre leur pays. Il faut cultiver le civisme, le patriotisme et le bon sens à vos hommes et non se contenter d’exigences, exigences, exigence...., synonyme de rapacité, méchanceté, désordre etc.... Il est vrai que la plupart des dirigeants actuels ne sont pas loin de ceux d’aujourd’hui et si non les memes ; toutefois, ce n’est pas le lieu de les accompagner à insécuriser les paisibles populations sous pretexe de propos discourtois à l’encontre d’une structure non exemplaire suite à de mauvais comportements de certains de ses membres. Sensibilisez vos sujets au bon comportement d’abord et vous verez qu’il n’y aura rien comme dérives au niveau des FDS. Soyons tous réalistes. Merci à tous.

  • Le 16 août 2017 à 23:17, par ACTION En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    SYNDICAT, j’ai été sur ce site, et voici ce que j’ai trouvé. C’est certes long, mais vu l’importance du texte, il est bien de le diffuser. Bonne lecture :
    """""Lorsque les médias parlent du Sahel, c’est pour évoquer la menace terroriste sous toutes ses formes – une menace bien réelle, comme l’ont récemment montré l’attentat à Ouagadougou, le 13 août, ou les attaques contre les Nations unies au Mali, le lendemain. C’est également le cas pour les autorités françaises, qui communiquent abondamment sur le sujet afin de vanter et de justifier le déploiement de l’opération militaire « Barkhane » dans la bande sahélo-saharienne (BSS en langage militaire). Or le sujet central du Sahel n’est pas celui-là.

    Le terrorisme, ou plutôt la montée en puissance des groupes armés dans le Sahel, est la conséquence d’une grave crise de gouvernance qui touche toute l’Afrique de l’Ouest. Cette crise de gouvernancese caractérise par une disparition de l’Etat au service des populations, car l’Etat moderne est privatisé par les élites politiques à leur profit. Cette privatisation – Jean-François Bayart parle de patrimonialisation – s’est accélérée ces dernières années pour atteindre un niveau tel que, désormais dans les pays sahéliens, les populations sont livrées à elles-mêmes, plus aucune entité (Etat ou autre) n’étant chargée d’une forme d’intérêt général.

    C’est particulièrement le cas au Mali, au Niger et en Mauritanie. Ces Etats ont tous en commun un système politique miné, accaparé par une élite prédatrice dont les méthodes ont non seulement porté l’estocade à ce qu’il restait de l’Etat et de son administration, mais en plus ont fait entrer au cœur même du pouvoir le crime organisé. La conquête du pouvoir et sa conservation ne sont perçues que comme un accès à une manne intarissable. ; ; ; ;

  • Le 16 août 2017 à 23:19, par ACTION En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    SUITE :
    "....Les dégâts des ajustements structurels

    Les Etats sahéliens ont été fragilisés, dans les années 1980, par les ajustements structurels imposés par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale au nom du libéralisme doctrinaire ambiant. Il fallait « dégraisser » la fonction publique, dont les secteurs les plus « gras » étaient l’éducation et la santé. Quelle politique « visionnaire » pour une zone qui allait subir quinze ans plus tard un choc démographique sans précédent dans l’histoire de l’humanité !

    Le Niger est aujourd’hui le pays qui a le taux de fécondité le plus élevé au monde, soit plus de sept enfants par femme. Le Mali n’est pas loin derrière, avec un peu moins de sept. Ce n’est plus une bombe à retardement, c’est une bombe qui a déjà explosé et dont les dégâts sont en cours d’estimation. Serge Michailof rappelle dans son remarquable livre Africanistan que le secteur manufacturier au Niger crée 5 000 emplois par an quand le marché de l’emploi doit absorber chaque année 200 000 jeunes…

    Le secteur de l’éducation est sinistré. Les classes du primaire dans les quartiers populaires de Niamey ont des effectifs habituels proches de la centaine d’élèves, avec des enseignants si peu formés qu’une part importante ne maîtrise pas la langue d’enseignement qu’est le français. Au Sénégal, pourtant un pays qui se maintient mieux que les autres, le système éducatif est dans un tel état que le français, langue d’enseignement, recule au profit du wolof. Si la promotion des langues dites nationales est incontestablement un enjeu, aujourd’hui leur progression est d’abord le signe de la faillite du système d’enseignement.

    Que dire des systèmes de santé ? Le niveau des soins est accablant. L’hôpital de Niamey est un mouroir. L’accès aux soins est un parcours du combattant semé d’étapes successives de corruption. Les cliniques privées fleurissent dans les capitales ouest-africaines pour une clientèle privilégiée, mais le peuple doit se contenter de soins qui relèvent plus des soins palliatifs que curatifs. Il faut dire que les élites politiques n’en ont cure, elles se font soigner à l’étranger et scolarisent leurs enfants dans les lycées français (hors de prix pour le citoyen lambda, une année de scolarité pouvant représenterplusieurs années de salaire minimum) ou à l’étranger.

    Des élections grossièrement truquées

    Précisons à leur décharge qu’étant donné les dégâts causés par les ajustements structurels et la démographie actuelle, aucun Etat ouest-africain ne peut désormais relever sur ses seules ressources propres les défis de l’éducation et de la santé. Le rapport sénatorial sur la politique française d’aide au développement au Sahel (« Sahel : repenser notre aide au développement », juin 2016) rappelle un chiffre vertigineux : de 2005 à 2035, le Mali devra multiplier par 11 ses dépenses en la matière. La solidarité internationale pourrait en effet contribuer à financer ce type de dépenses, mais on butte sur le problème structurel qu’est la patrimonialisation ou la privatisation de l’Etat.

    Aujourd’hui, les budgets de l’Etat sont exécutés en dépit du bon sens avec l’aval du FMI et de la Banque mondiale, qui froncent parfois les sourcils quand les ficelles de la prévarication deviennent trop grosses (on pense à la fâcherie de six mois des institutions de Bretton Woods, en 2014, après les surfacturations massives des marchés de défense au Mali, l’aide ayant repris sans qu’aucune procédure judiciaire n’ait été ouverte ni les méthodes changées…). Quand on sait que plus de 50 % du budget d’investissement de ces Etats proviennent de l’aide publique internationale, on peut légitimement s’interroger sur la désinvolture avec laquelle la communauté internationale gère l’argent du contribuable.

    Cependant, l’irresponsabilité du système international de développement (Nations unies et coopérations bilatérales) est tel que cet argent est déversé sans aucun souci de rendre des comptes. Le critère de performance utilisé par l’Union européenne en la matière est le taux de décaissement. L’objectif est de dépenser les budgets. Savoir si cela est efficace et conforme à l’objectif fixé importe peu. Pour les autorités bénéficiaires, cette absence de responsabilité a développé un réflexe d’assistanat, le premier geste étant de tendre la main avant d’envisager quelque action que ce soit. Ensuite, c’est de se répartir la manne de l’aide, et ce d’autant plus facilement que les contrôles sur la destination finale et l’efficacité sont des plus légers.

    Les élites politiques ont depuis une vingtaine d’années fait de la prévarication le mode de gouvernance le plus répandu. La démocratisation qui a suivi la vague des conférences nationales au début des années 1990 n’a rien empêché. Nombre d’élections qui se sont tenues depuis n’ont guère été sincères, parfois grossièrement truquées (deux cas d’école parmi tant d’autres : l’élection d’Alpha Condé en 2010 en Guinée, élu au second tour alors qu’il n’a fait que 17 % au premier tour et son adversaire 40 %, et celle de Faure Gnassingbé en 2015 au Togo, durant laquelle le dépouillement était environ à 40 % quand les résultats ont été proclamés…).

    Tout cela avec l’approbation de la communauté internationale et les chaleureuses félicitations des différents chefs d’Etat français. La lettre de François Hollande adressée au président nigérien Issoufou en 2016 est un modèle du genre. Féliciter un président élu au second tour avec plus de 92 % des voix alors que son opposant principal a fait campagne depuis sa prison, c’est osé. Le monde occidental se targue d’être le défenseur de la cause des peuples en promouvant la démocratie, mais les peuples africains n’ont vu qu’une chose : ce monde occidental soutient les satrapes africains sans aucune considération pour les populations qui en subissent les dramatiques conséquences.

  • Le 16 août 2017 à 23:20, par ACTION En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    SUITE :
    "....La politique financée par le narcotrafic

    Cette situation dans le Sahel est un terreau propice au développement d’idéologies radicales et la lutte armée devient un horizon séduisant pour une partie de la jeunesse qui sait que, hors de l’émigration vers l’Europe ou de l’affiliation aux groupes armés, point de salut. L’affaissement de l’Etat dans les pays sahéliens s’est accéléré avec la montée en puissance des divers trafics en zone sahélo-saharienne et notamment avec le trafic de cocaïne en transit vers l’Europe.

    La vie politique de ces Etats s’est financée auprès de narcotrafiquants notoires qui n’ont pas hésité à prendre la place du généreux guide libyen Kadhafi. C’est ainsi qu’un conseiller du président malien Amadou Toumani Touré (2002-2012) était un trafiquant notoire, aujourd’hui reconverti au Burkina Faso. C’est aussi l’affaire emblématique du Boeing chargé de cocaïne qui se pose en 2009 dans le désert malien et dont le déchargement a été supervisé par un officier supérieur de l’armée malienne, aujourd’hui général. L’un des principaux soutiens financiers du parti du président nigérien Issoufou était Chérif Ould Abidine (décédé en 2016), dont le surnom était « Chérif Cocaïne »…

    La frontière entre l’Etat et le crime organisé s’est estompée progressivement, laissant les populations livrées à leur sort. L’islam radical s’est répandu comme un modèle alternatif à la démocratie, laquelle est perçue par une part grandissante de la population comme une escroquerie idéologique visant à maintenir en place des kleptocraties. Le réarmement moral passe désormais par l’islam dans sa version la plus rigoriste (et étrangère aux pratiques confrériques du Sahel), soutenu par une classe politique qui a utilisé la religion pour faire du clientélisme.

    Les groupes armés dits djihadistes tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ou Ansar Dine, qui eux-mêmes recourent volontiers aux réseaux et aux pratiques mafieux, évoluent désormais dans un environnement de moins en moins hostile. Quand j’entends parler de terrorisme djihadiste au Sahel, je pense souvent à un magicien qui, pour réaliser son tour, attire l’attention du public avec la main droite et réalise son tour avec la main gauche. Le terrorisme, c’est la main droite. La réalité du tour, la main gauche, c’est la grave crise de gouvernance dont personne n’ose parler.

    Les Etats sahéliens ont parfaitement compris tout le bénéfice qu’ils pouvaient tirer de notre peur du terrorisme djihadiste : Jean-François Bayart parle de « rente diplomatique de la lutte contre le terrorisme ». Moyennant un discours engagé contre le terrorisme et l’autorisation pour l’armée française d’opérer sur leur territoire, ces dirigeants ont compris qu’ils ne seraient pas du tout inquiétés pour les graves dérives de gouvernance. La communauté internationale reproduit la même erreur qu’en Afghanistan lorsqu’elle avait soutenu le régime indécemment corrompu de Hamid Karzaï, ce qui n’avait fait que renforcer les Talibans et accélérer le rejet par la population des forces étrangères.

    Rôle trouble des services algériens

    A cette cécité sur les causes profondes, ajoutons celle relative au rôle joué par les services de sécurité algériens. Comment le mouvement d’Iyad Ag Ghali a-t-il été financé ? Où se replient Iyad et ses combattants ? Comment se fait-il que Mokhtar Belmokhtar sillonne en toute impunité la zone depuis vingt ans ? Des questions qui trouvent des réponses dans la complicité d’une partie des services de sécurité algériens.

    Je me souviens d’un entretien à Bamako en 2009 avec Ahmada Ag Bibi, député touareg, à l’époque bras droit d’Iyad Ag Ghali et resté depuis lors proche du chef d’Ansar Dine. Il me disait que lorsque AQMI s’est installé en 2006-2007 dans l’Adrar des Ifoghas (Nord-Mali), Iyag Ag Ghali et ses hommes l’ont combattu. Le soutien logistique algérien dont bénéficiait Iyad Ag Ghali depuis des années s’est immédiatement interrompu. Il en a déduit que s’attaquer à AQMI, c’était s’attaquer à une partie des services de sécurité algériens. Il a donc composé.

    Ahmada Ag Bibi a conclu cet entretien en me disant que l’Algérie poursuivait au Sahel sa guerre de décolonisation contre la France. Il a ajouté qu’il ne comprenait pas comment la France n’avait pas saisi que l’Algérie la considérait toujours comme un ennemi. Au cours de ma vie de diplomate, j’ai pu constater, en effet, l’angélisme dont fait preuve la France à cet égard. C’est troublant.

    On pourrait aussi parler des autorités des pays sahéliens qui négocient des pactes de non-agression avec ces groupes armés. C’est le cas de la Mauritanie, comme l’attestent des documents saisis par les Américains lors du raid mené contre Oussama Ben Laden en 2011 au Pakistan.

    Bref, résumer la situation sécuritaire du Sahel à sa seule dimension « terroriste » est un raccourci dangereux car il nous fait tout simplement quitter la réalité du terrain.

  • Le 16 août 2017 à 23:22, par ACTION En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    SUITE ET FIN/
    "...Le destin du Sahel ne nous appartient pas

    Il ne peut y avoir d’ébauche de solutions sans un constat de vérité. Si ceux qui prétendent contribuer à la solution se racontent des histoires dès l’étape du constat, comment l’élaboration de réponses aux défis du Sahel pourrait-elle être un processus pertinent ? La communauté internationale tombe dans le même aveuglement qu’elle a savamment entretenu pendant cinquante ans sur la question de l’aide au développement.

    Refusant de regarder une réalité qui dérange, on s’obstine dans des réponses qui n’ont aucun impact durable sur les réalités. Aujourd’hui, nous pensons l’Afrique depuis des bureaux et des salons de ministères ou de grandes organisations internationales dont la déconnexion avec la réalité est effrayante. Plus grave encore, notre réflexion repose sur des postulats inconscients qui pourraient expliquernotre manque d’humilité.

    Et si la solution était que nous cessions de vouloir tout gouverner ? Quel est ce postulat intellectuel qui consiste à considérer comme admis que nous avons la solution aux problèmes du Sahel ? Pour ma part, je pense que la solution est entre les mains des peuples concernés. Il est temps de mettre les dirigeants de ces pays face à leurs responsabilités et qu’à leur obsession d’accroître leur patrimoine personnel se substitue enfin celle de s’occuper de leur propre pays.

    J’entends souvent dire que nous ne pouvons pas ne rien faire. Ah bon ? Pouvez-vous le démontrer ? Accepter que la solution puisse se mettre en place sans nous, est-ce à ce point inacceptable pour notre cerveau d’Occidental ? Des milliers d’heures de réunions dans les ministères et organisations internationales pour parler du Sahel, avec, 99 % du temps, aucun représentant de ces pays et, 100 % du temps, sans aucun point de vue des populations concernées, est-ce la bonne méthode ? Ne pourrions-nous pas accepter l’idée que nous ne savons pas ? Ne pourrions-nous pas accepter que le destin du Sahel ne nous appartient pas ?

    Ou alors, si nous estimons en être coresponsables, accordons aux pays du Sahel la même coresponsabilité sur la gestion de notre propre pays. La relation serait ainsi équilibrée. Mais sommes-nous prêts à recevoir des conseils venus du Sahel ? Les trouverions-nous pertinents ? Pas plus que les populations sahéliennes lorsqu’elles nous entendent disserter sur leur sort…

    Par Laurent Bigot (chroniqueur Le Monde Afrique)
    Le Monde"

  • Le 16 août 2017 à 23:23, par ACTION En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    cette publication est aussi sur NETAFRIQUE.NET du 16 août 2017

  • Le 17 août 2017 à 15:57, par IGNACE En réponse à : Attaque terroriste du café Aziz Istanbul : L’Unité d’action syndicale dénonce « une menace grave contre la sécurité, la paix et le développement »

    Le terrorisme étant une guerre asymétrique et un fléau des temps modernes, il importe que les forces de sécurité soient mieux outillées pour faire face à ce combat. La formation continue s’avère donc une nécessité à cet effet. Le ministre d’Etat en charge de la sécurité, Simon Compaoré a bien été inspiré pour initier une formation spéciale anti-terroriste à l’attention d’éléments de la police et de la gendarmerie pour une meilleure intervention en cas de menaces terroristes à Ouagadougou et environnants. Cette unité spéciale pouvant se déporter dans d’autres localités du Burkina en cas de besoin, cela est une bonne mesure sécuritaire à saluer. L’unité spéciale a prouvé son professionnalisme par une intervention rapide qui a permis de boucler la zone et d’abattre les 2 assaillants du restaurant Aziz Istanbul le 13 Août 2017.A la différence de l’attaque du restaurant Cappuccino et de l’hôtel splendid le 15 janvier 2016, il avait fallu l’intervention des forces armées françaises et américaines auprès de celles du Burkina, pour venir à bout des terroristes. La performance des forces burkinabè de sécurité a été reconnue pour l’opération anti-terroriste du 13 Août 2017.Le président du Faso a salué cette bravoure, de même que le chef de file de l’opposition politique(CFOP) burkinabè. Le président français a également salué cette efficacité. Ce mérite généralement reconnu, est à l’honneur du ministre de la sécurité, Simon Compaoré, qui ne ménage aucun effort pour galvaniser les forces de sécurité (police, gendarmerie), tout en veillant à leur formation et équipement. Merci à tous les partenaires techniques et financiers qui soutiennent le secteur de la sécurité au Burkina Faso. Le terrorisme est un fléau mondial et chaque pays doit s’organiser au mieux pour contrer cette menace. Le Burkina est sur la bonne voie.

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