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« Vous n’êtes pas seuls », Simon Compaoré aux familles des victimes de l’attaque terroriste

Publié le mercredi 16 août 2017 à 00h45min

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« Vous n’êtes pas seuls », Simon Compaoré aux familles des victimes de l’attaque terroriste

Premier contact entre la commission de gestion de l’attaque du 13 août 2017 et les familles des victimes, ce mardi 15 août à l’hôtel de ville de Ouagadougou. Au cours de ces échanges, le gouvernement par la voix du ministre de la sécurité, Simon Compaoré, a livré quelques informations aux proches des victimes toujours sous le choc.

« La violence excessive est l’arme des gens moralement faibles ». Cette pensée d’Albert Einstein, Hervé Tiendrébéogo ne peut l’ôter de son esprit depuis l’annonce de la mort de son frère Marc Tiendrébéogo, Lieutenant de l’armée burkinabè tué au restaurant Istanbul lors de l’attaque terroriste du 13 août 2017. Aujourd’hui, les larmes presqu’aux yeux, il dit ne pas comprendre pourquoi la grande faucheuse a arraché son frère à la vie, seulement dix jours après son retour de Gao où il était en mission de maintien de la paix. A l’instar de Hervé Tiendrébéogo, les proches des autres victimes maudissent sans doute ce dimanche noir où tout a basculé dans leur vie. Réunis à l’hôtel de ville de Ouagadougou dans la soirée du mardi 15 août, ils ont pris part à une rencontre de la commission de gestion de l’attaque.

Une minute de silence

Hervé Tiendrébéogo, frère ainé du Lieutenant Marc Tiendrébéogo

Initialement prévue dans la salle du Conseil de la mairie centrale jugée exiguë par les organisateurs, la rencontre s’est finalement déroulée dans la salle des fêtes de ladite mairie. En l’absence du ministre Simon Compaoré dès les premiers instants, car présent à l’aéroport pour l’accueil du président malien, Ibrahim Boubacar Kéita venu témoigner sa compassion à son homologue burkinabè, c’est le Colonel Sibiri Coulibaly qui a ouvert la rencontre par une minute de silence pour les victimes de cet acte qualifié d’« ignoble et barbare » par le président du Faso.

Les trois corps identifiés

Une vue des familles des victimes

Dans son mot, l’Officier a rappelé le nombre de morts qui est de 18 pour l’instant et indiqué que parmi la vingtaine de blessés, l’on dénombre cinq éléments des forces de défense et de sécurité dont un gendarme grièvement blessé car ayant reçu une balle dans les poumons. Aux côtés du Colonel Coulibaly se trouvaient le Directeur général du CHU-Yalgado, Robert Sangaré et le 1er substitut du procureur du Faso, Arouna Yoda. Ce dernier a donné la liste nominative des victimes y compris celles qui n’avaient pas été identifiées dès les premières heures de l’attaque. Il s’agit des Burkinabè Tapsoba Ismaël, Yaro Issouf (ils portent à neuf le nombre des victimes) et de Diffalah Bilel, Canadien d’origine algérienne.

Fin de l’autopsie annoncée pour le jeudi

Quelques membres du comité de gestion de l’attaque terroriste

A son arrivée, le ministre Simon Compaoré a confié que des familles ont approché le ministère des affaires étrangère et son département pour savoir si elles pouvaient procéder à l’enlèvement des corps. Selon le premier flic, cela n’était pas possible car la police criminelle n’avait pas encore fini son job pour permettre une enquête approfondie. Aussi, le medecin légiste n’avait pas encore fini l’autopsie des corps au niveau de la morgue du nouvel hôpital du district de Bogodogo. D’ailleurs, il a indiqué qu’avant 16h (ce mardi 15 aout), neuf corps avaient été déjà examinés. Après que le ministre de la sécurité eut annoncé que les familles entreront probablement en possession des corps le mercredi dans l’après-midi, le 1er substitut du procureur du Faso, Arouna Yoda, a indiqué que le medecin légiste a souhaité que le jeudi soit considéré comme deadline.

Dispositions avant l’enlèvement des corps

Une vue de quelques ministres présents à la rencontre

Mais les corps seront enlevés suivant une procédure bien précise, a indiqué le ministre Compaoré. Après l’établissement du certificat de décès par le medecin légiste, ce sera à l’état civil d’établir l’acte décès « sans autre forme de procédure ». Le certificat d’hygiène sera également remis aux familles pour le rapatriement des corps à l’étranger. « Nous n’allons pas dire à tous ceux qui veulent enlever les corps d’attendre parce qu’il y a une cérémonie d’hommage. Il n’y aura aucun obstacle. Ceux qui veulent le faire pourront le faire », a rassuré le ministre de la sécurité avant d’annoncer que la question d’une cérémonie d’hommage est en cours de réflexion.

Soutien « ferme » de part et d’autre

« Nous ne sommes pas seuls, vous n’êtes pas seuls ». Nous sommes soutenus par le monde entier », a lancé le ministre de la sécurité aux familles des victimes en signe de consolation. Chefs d’Etat, ministres des affaires étrangères, ministres de la sécurité et maires des capitales des pays de la sous-région ont témoigné leur compassion et leur solidarité au Burkina Faso, à en croire Simon Compaoré qui n’a pas oublié de citer les formations politiques, les associations, les syndicats, les religieux, les coutumiers pour leur « soutien ferme ». Il n’a pas manqué de saluer la « dextérité » des forces de défense et de sécurité dans leur manœuvre qui a permis de sauver une quarantaine de personnes qui prises au piège des terroristes.

Quelques rectificatifs au niveau des noms

Les proches des victimes ont tenu à faire quelques rectificatifs

Notons que lors des interventions des familles, quelques rectifications ont été apportées à quelques noms des victimes soient incomplets soient mal orthographiés. Nana Kibsa Awa Victorine, c’est cette dame transportée d’urgence au CHU-Yalgado Ouédraogo mais qui n’a pu être sauvée par les médecins qui ont tenté le tout pour le tout, selon le Directeur général de l’hôpital, Robert Sangaré. Sur la liste nominative, son nom avait été orthographié « Sana Victoria ». L’autre nom rectifié est celui de Jibril Ammatou Aweni, une Nigériane d’origine burkinabè. En lieu et place de Zongo Isidore Manga, il faut désormais lire Zongo Isidore Nonga, et Kiékiéta Inoussa à la place de Kikiéta Inoussa.

Enfin pour ce qui est des véhicules et engins, la commission a invité les familles à se rendre au camp de la gendarmerie à Paspanga. Des contacts leur ont été communiqués pour de plus amples informations concernant la gestion de cette attaque dont les commanditaires doivent être immédiatement arrêtés, selon un membre de la victime Diallo Abdoulaye.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 août 2017 à 07:49, par IGNACE En réponse à : « Vous n’êtes pas seuls », Simon Compaoré aux familles des victimes de l’attaque terroriste

    Le terrorisme étant une guerre asymétrique et un fléau des temps modernes, il importe que les forces de sécurité soient mieux outillées pour faire face à ce combat. La formation continue s’avère donc une nécessité à cet effet. Le ministre d’Etat en charge de la sécurité, Simon Compaoré a bien été inspiré pour initier une formation spéciale anti-terroriste à l’attention d’éléments de la police et de la gendarmerie pour une meilleure intervention en cas de menaces terroristes à Ouagadougou et environnants. Cette unité spéciale pouvant se déporter dans d’autres localités du Burkina en cas de besoin, cela est une bonne mesure sécuritaire à saluer. L’unité spéciale a prouvé son professionnalisme par une intervention rapide qui a permis de boucler la zone et d’abattre les 2 assaillants du restaurant Aziz Istanbul le 13 Août 2017.A la différence de l’attaque du restaurant Cappuccino et de l’hôtel splendid le 15 janvier 2016, il avait fallu l’intervention des forces armées françaises et américaines auprès de celles du Burkina, pour venir à bout des terroristes. La performance des forces burkinabè de sécurité a été reconnue pour l’opération anti-terroriste du 13 Août 2017.Le président du Faso a salué cette bravoure, de même que le chef de file de l’opposition politique(CFOP) burkinabè. Le président français a également salué cette efficacité. Ce mérite généralement reconnu, est à l’honneur du ministre de la sécurité, Simon Compaoré, qui ne ménage aucun effort pour galvaniser les forces de sécurité (police, gendarmerie), tout en veillant à leur formation et équipement. Merci à tous les partenaires techniques et financiers qui soutiennent le secteur de la sécurité au Burkina Faso. Le terrorisme est un fléau mondial et chaque pays doit s’organiser au mieux pour contrer cette menace. Le Burkina est sur la bonne voie.

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