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Soutenance à Ouagadougou : « 35% des accidentés dépistés à partir d’un alcotest sont positifs à l’alcool », selon le Commissaire Seydou Ouattara

Publié le mardi 1er août 2017 à 19h12min

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Soutenance à Ouagadougou : « 35% des accidentés dépistés à partir d’un alcotest sont positifs à l’alcool », selon le Commissaire Seydou Ouattara

Pour l’obtention du Diplôme d’études approfondies en sciences d’application pharmaceutique, option toxicologie appliquée, le Commissaire principal de police Seydou Ouattara a présenté et soutenu son mémoire sur le sujet « Evaluation de l’imprégnation alcoolique au cours des accidents de la voie publique de la ville de Ouagadougou ». Un travail de recherches qui a été sanctionné par une moyenne de 16,5/20 assortie de la mention « Bien ». C’était, le lundi 31 juillet 2017, à l’université Pr Joseph Ki-Zerbo. L’enseignant en chimie analytique, Dr Issa Somé a présidé la cérémonie.

Après quatre mois de nuits blanches, le Commissaire principal de police Seydou Ouattara a soutenu, le lundi 31 juillet 2017, devant un jury composé de Dr Issa Somé, enseignant en chimie analytique ; Dr Christian Napon, Maître de conférences agrégé en neurologie et Pr Innocent Pierre Guissou, pharmacologue-toxicologue par ailleurs directeur de mémoire de l’impétrant. C’est sur le thème « Evaluation de l’imprégnation alcoolique au cours des accidents de la voie publique de la ville de Ouagadougou » qu’il a planché. En choisissant ce thème, le candidat a voulu non seulement mettre en exergue la part d’imprégnation alcoolique des accidents de la circulation, mais aussi expliquer les facteurs qui influencent les accidents de la circulation dans la ville de Ouagadougou.

Selon les résultats de la recherche, 35% des accidentés dépistés à partir d’un alcotest étaient positifs à l’alcool contre 65% qui n’avaient pas consommé de l’alcool. Ce taux d’imprégnation alcoolique vient confirmer son hypothèse selon laquelle beaucoup de personnes conduisent sous l’emprise de l’alcool. Et la frange jeune est celle qui paye la plupart du temps, le lourd tribut. En effet, « les accidentés au niveau du secondaire et dépistés positif représentent 17%, ceux ayant le niveau supérieur représentent 16% », a indiqué le nouveau diplômé d’études approfondies (DEA) en sciences d’application pharmaceutique, précisant que les accidents se produisent généralement vers la fin du mois.

Pour lui, le choix du sujet se justifie par l’absence d’études du genre au pays des hommes intègres. Une autre raison a guidé son choix. « Etant policier, j’ai vu beaucoup de cas où l’accident est lié à la consommation d’alcool, mais qui très souvent a fait polémique entre les policiers et les auteurs de l’accident. C’est ainsi que l’idée de faire une étude sur la problématique m’est venue à l’esprit ». A cela s’ajoute le manque de textes législatifs ou règlementaires appropriés et adéquats à la situation qui prévaut dans nos villes en matière de sécurité routière. « Cette étude va véritablement mettre en évidence la question de la consommation d’alcool et attirer l’attention des autorités judiciaires, et exécutives pour que quelque chose soit fait dans ce sens ».

Dans l’optique de lutter efficacement contre le phénomène qui gagne du terrain chaque jour qui passe, l’impétrant a émis le souhait de voir cette étude s’étendre à tous types de drogues, le sang, la salive et les urines chez les conducteurs impliqués dans les accidents de la route. Au titre des recommandations, il a invité les usagers de la route à éviter la conduite après une consommation d’alcool ; respecter les lois et réglementations en matière de sécurité routière. S’agissant des assureurs, il leur a demandé d’inclure des clauses qui obligent les conducteurs à prendre leurs responsabilités et à éviter de conduire en état d’ébriété. Les autorités du pays ne sont pas en reste. « Je les exhorte à encourager les études faites dans le domaine pour comprendre les mécanismes et les facteurs d’accidents au Burkina Faso et de développer ou intensifier les interventions de communication pour le changement de comportement ».

A l’issue de l’exposé du résumé, l’impétrant s’est soumis à l’épreuve des questions-réponses et des débats avec les membres du jury. Dans l’ensemble, le jury a félicité M. Ouattara pour son effort de recherches même si des éléments d’amélioration ont été relevés dans le document. Des remarques que le Commissaire principal de police a d’ailleurs promis de prendre en compte dans la version finale et corrigée. Il a donc obtenu la moyenne de 16,5/20, mention « Bien », sous les ovations bien nourries des parents, amis, collègues venus lui témoigner leur soutien.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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