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Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

Publié le mardi 1er août 2017 à 00h26min

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Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser  par l’école ?

Ceci est une tribune de Boubacar Elhadji, Inspecteur d’éducation du premier degré, en fonction à Dori.

Le sous-développement de l’Afrique, selon l’actuel président français Emmanuel MACRON, est "civilisationnel’’ ou si vous voulez, pour reprendre son frère et ancien président de la même France, Nicolas SARKOZY, le « drame de l’Afrique » vient du fait que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire. […] Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance. […] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès ».

Ces propos ne sont pas nouveaux et ne surprennent personne. Il y a une constance dans la perception de l’Afrique par l’occident et du traitement qu’il a toujours réservé au continent noir. Ces déclarations viennent juste remuer le couteau dans la douloureuse plaie ouverte dans nos chairs depuis le 7ème siècle, avec l’esclavage pratiqué d’abord par les arabes (qui castraient les noirs), puis par les européens en particulier avec la cruelle traite atlantique.

L’histoire et la littérature révèlent que l’Afrique est dans l’espace et le temps, le continent le plus maltraité au monde à travers l’esclavage, la colonisation et la néo-colonisation. L’esclavage, la colonisation et la néo-colonisation sont les trois actes d’une pièce où se joue de façon perpétuelle la tragédie de ce continent « où tout recommence toujours » en effet, en particulier l’humiliation, l’exploitation et la douleur, par la volonté de ceux qui semblent souffrir de l’existence du noir en tant qu’être humain.

La théorie de la sujétion du négro-africain nous instruit sur la volonté des autres à faire éternellement du noir un être inférieur, une créature à leur service. La première arme que les occidentaux ont utilisée contre nous était et demeure le terrorisme pendant des siècles. Ils se sont appropriés et mis en œuvre il est vrai, avec la complicité d’autres noirs, plus que quiconque l’esclavage et la colonisation qui sont des actes terroristes ayant décimé l’Afrique sur tous les plans. Les propos de l’actuel président français tout comme ceux de son prédécesseur Nicolas SARKOZY, ne sont donc qu’une suite logique, la continuité de la négation du continent et de l’homme noir.

Sans vouloir réinterroger toute notre histoire, rappelons néanmoins que c’est par la violence que l’occident s’est introduit en Afrique. L’esclavage et la colonisation étaient par excellence des approches terroristes auxquelles le monde spirituel de l’Europe a été associé probablement contre son gré, tout comme certains africains qui vendaient leurs frères et sœurs pour des broutilles. Des esclavagistes partaient en effet prendre des bénédictions là où l’on sait, avant d’aller commettre leurs bassesses contre les noirs et leur continent.

Rappelons-nous le rôle joué par un certain Nicolas V (encore un autre Nicolas) en 1455 dans la traite atlantique. Plus près de nous, résonne encore dans nos esprits, le discours indécent tenu par le roi LEOPOLD II de la Belgique, discours livré aux premiers missionnaires qui devaient ‘‘évangéliser’’ l’actuel République Démocratique du Congo (RDC). La volonté de dominer et d’exploiter l’Afrique par tous les moyens semble inscrite dans le gène de l’Europe et de quelques autres. Les africains doivent enfin se convaincre de cette réalité immuable et prendre leurs responsabilités pour se libérer en recourant à l’arme la plus redoutable utilisée contre eux pour les anéantir : l’école.

Eh oui ! L’école est de toutes les armes utilisées contre l’Afrique, la plus efficace et la plus destructrice. Par essence et par vocation, l’institution scolaire est un cadre d’appropriation de la culture quelle que soit ce qu’il faut en entendre. L’esclavage a arraché au continent noir des dizaines de millions de bras-valides, l’école coloniale a arraché à l’Afrique son âme. Les limites objectives du canon et du fouet utilisés comme moyens d’assujettissement du noir ont suggéré aux européens le recours à l’école qui, plus que toute autre approche, a coupé les africains de leurs cultures. Or, il n’y a pas de progrès véritable qui ne parte de la culture et qui n’aboutisse à la culture.

Cheik Hamidou KANE l’a si bien dit : « On commença, dans le continent noir, à comprendre que leur puissance véritable résidait, non pas dans les canons du premier matin, mais dans ce qui suivait ces canons. » Et que : « L’école nouvelle participait de la nature du canon et de l’aimant à la fois. Du canon, elle tient son efficacité d’arme combattante. Mieux que le canon, elle pérennise la conquête. » Ces vérités venant de cet autre grand de l’Afrique, dans L’aventure ambiguë, portent en elles-mêmes les réponses au drame du continent. Il s’agit de l’école, mais pas de cette école qui creuse chaque jour davantage le fossé entre l’Afrique et le reste du monde, qui pérennise la conquête.

Il ne s’agit pas de cette école qui oblige le petit BOBO, DAGARA, GOIN, GOURMATCHE, GOUROUNSI,MOSSI, PEULH, SAMO…à abandonner dans les périphéries du domaine scolaire tout ce qui fait de lui BOBO, DAGARA, GOIN, GOURMATCHE, GOUROUNSI, MOSSI, PEULH, SAMO…et qui devait pourtant servir à/pour son éducation. Il s’agit de cette école dont nos cultures seront le socle, de cette école dont nos réalités culturelles et économiques seront la sève nourricière. Il s’agit de cette école née du rêve africain et qui réservera au français, à l’anglais, à l’allemand, à l’arabe…ce que le français réserve à nos langues et aux autres langues dans nos systèmes éducatifs actuels.

C’est notre seul salut. C’est, il nous semble, pour l’Afrique, l’unique ou presque voie de libération et de prospérité. Le japonais n’est parlé qu’au Japon, l’islandais seulement en Islande (moins de 400.000 habitants), le chinois en Chine, pour ne pas dire uniquement dans les deux Chines, l’allemand en Allemagne, en Autriche, en Suisse et au Luxembourg (aussi quelque peu en Belgique, au Pays-Bas, en République Tchèque). Les pays africains trouveront les voies de l’espérance et du progrès quand ils feront de même, c’est-à-dire, en construisant un rêve africain, en reprenant leurs langues et leurs cultures tout en restant ouverts aux autres.

L’on nous rétorquera qu’il y a par exemple au Burkina Faso une soixantaine de langues. Et que, de ce fait, de cette absence d’unité linguistique que l’on brandit sans cesse, pour ne pas mettre dit-on à mal l’unité nationale, mieux vaut continuer avec la langue de ceux qui perçoivent mal notre admission dans l’humanité, de ceux qui peinent à reconnaitre notre humanité. Les langues de ceux qui n’ont de cesse de nous dominer apparaissent ainsi comme un facteur d’unité et nos langues, un facteur de division. Dramatique perception. Ainsi, pour l’Afrique, il n’y aura effectivement jamais : « de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès. » comme l’a dit le controversé NicolasSARKOZY.

Les africains, par leur entêtement à promouvoir les langues de leurs dominateurs au détriment de leurs langues, favorisent la tenue de tels propos et maintiennent consciemment les liens qui les tiennent depuis des siècles.
Le moment est venu d’engager l’ultime combat pour la liberté et le progrès par une éducation inspirée et portée par le rêve africain. Tant que l’Afrique n’aura pas un rêve, elle n’aura pas son école, c’est-à-dire une école construite sur et autour de ses valeurs. Et elle ne fera que perpétuer et renforcer notre aliénation et notre domination.

Pour paraphraser la grande royale de la famille des diallobés, dans L’aventure ambiguë, « l’école où je pousse nos enfants » tuera en eux tout ce que les autres ont semé/inoculé en nous et qui leur permet de nous maintenir dans des chaines plus subtiles certes, mais non moins destructrices, inhumaines et compromettantes de notre promotion individuelle et collective. Nous rêvons alors d’un Burkina Faso et d’une Afrique où, dans vingt (20) ans, il y aura les premières soutenances en moore, dioula, fulfulde, dagara, tcherma….

D’un Burkina Faso où dans trente (30) ans, il y aura les premières thèses dans ces mêmes langues produites par de petits burkinabè. Osons et nous verrons de petits français, anglais, espagnols… faire de même avec nos langues dans quelques décennies. Ils n’ont pas le choix, car l’Afrique a toujours été essentielle à leur existence et elle le sera davantage au 21ème siècle. Il nous suffit de le désirer, de le croire et de le vouloir pour que les générations à venir réhabilitent l’Afrique par l’éducation, la vraie éducation, celle qui part de nous, de nos réalités économiques et culturelles. De toutes les façons, cette perspective s’imposera tôt ou tard aux africains.

Espérons que l’histoire retiendra un jour, que c’est notre génération qui aura osé engager cette longue et titanesque certes, mais noble lutte pour la liberté et le progrès par la réhabilitation de nos langues et cultures que l’école que nous aurons construite se chargera de promouvoir. La Suisse-ce petit pays de sept millions (7.000.000) d’habitants- nous a indiqué la voie. Dans ce pays, cohabitent officiellement le français, l’allemand, l’italien et le romanche. Faut-il d’autres preuves pour nous décider ?

BOUBACAR Elhadji
IEPD à Dori
mail : boubacar.elhadji@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 31 juillet 2017 à 13:00, par Leicora En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    Bravo mon frère tout est dit ou presque. Si nos dirigeants pouvait construire le nombre d’écoles nécessaires, les structures de santé qu’il faut, nous pourrions transformer notre nombre en puissance. Je vois en ces enfants qui circulent dans la rue, l’échec de l’état à assumer ses fonctions régaliennes et non un quelconque surpeuplement. Macron devrait avoir le courage de dire à nos vampires locaux et bien sur à lui mème et à ces compères occidentaux qui pillent l’Afrique de mettre la richesse de notre continent à la disposition de ces enfants. Le Burkina a besoin de dirigeants consciencieux, alors nous enverrons nos 7è enfants sur Mars car nous allons nous développer...et quoi encore croyez vous que les enfants unique sont plus heureux que ceux des grandes familles ? Un père, une mère est responsable ou pas ce n’est pas le nombre de ces enfants qui va y changer quelque chose. Revenons à nos vrais valeurs , je vous suit.

  • Le 31 juillet 2017 à 13:09, par Afrique Consciente En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

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    "Si tu t’endors en disant une chose irrealisable, tu es réveillé par le bruit que fait ton voisin en la realisant" (Le rêve américain) ; voici ce qui doit soutendre toutes les entreprises des Africains dignes comme vous et " moi ici ce n’est point le moi ego, mais désigne tous ceux qui n’ont pas été suffisamment désaxés, déséquillibrés, ébranlés "et qui avons une TRES GRANDE FOIE en ce que le changement est en cours.
    Travaillons comme vous et moi le pensons et le croyons ainsi que tous ceux africains comme nous qui nourrissent le grand espoir de voir dans un futur pas si lointain que les AFRICAINS vont se reapproprier leur continent, avec toutes les valeurs d’antan.

    Je n’ai pas seulement voulu reagir par le contact email, mais le meme propos, je vais le partager avec le forum.
    Tres cordialement à tous ceux qui pensent croient et rêvent africain pas pour eux seuls tout de suite et maintenant, mais qui ont la conviction que les choses solides sont en chantier et que APRES nous nos petits enfants connaitront eux aussi la PAIX, leur place sous le solei d’AFRIQUEl.
    Cela ne passe pas autrement que par notre abnégation au travail de conscientisation et par les sacrifices que nous devons conssentir pour eux.
    Nous avons un devoir de génération envers la POSTERITE.

  • Le 31 juillet 2017 à 13:27, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    Du courage Elhaji. En tout cas, il ya tant à dire sur les causes de notre sous-developpement. A quand ton prochain article ?

  • Le 31 juillet 2017 à 15:43, par BURKINA NOUVO En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    Le problème de développement de l’Afrique est certes un problème de culture mais pas sous l’angle que M. Elhadji l’a développé. Parler le français ou l’anglais ne peut pas compromettre le développement d’un pays ou l’amener à se développer.
    L’Afrique sera développée lorsque les fils et les filles d’un même pays vont accepter ignorer leurs intérêts égocentriques et regarder dans la même direction, unir leurs forces pour promouvoir l’intérêt général.
    Ce que vous avez oublié de dire, le Blanc peut remettre une arme à un africain pour qu’il tue son propre parent et conquérir le pouvoir, mais l’inverse n’est pas possible. Lorsque nous allons vaincre la méchanceté, la haine, le népotisme, le favoritisme, l’individualisme, etc. nous sommes sur la bonne voie d’une Afrique prospère et unie.
    L’Afrique a connu combien de visionnaires depuis les indépendances ? Où sont-ils présentement ?
    Imaginez un autre Président qui viendrait de poursuivre dans la paix l’élan de croissance entamé par Alassane OUATTARA en Côte d’Ivoire.
    Le cas de l’Afrique semble être une malédiction et seule une délivrance pourrait nous sauver !

  • Le 31 juillet 2017 à 18:19, par derra En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    Vous etes un intellectuel au vrai sens du terme. et cest des gens comme vous qui devrez etre ministre de leducation nationale, pas les saprophytes comme nous voyons. personnellement lespoir est permis car le burkina a des fils valeureux comme vous Boubacar. Prions Dieu que les politiciens prennent un peu de leur temps pour vous lire et surtout commencer a engager une reflexion sur la mise en oeuvre de votre idee combien ingenieuse.

  • Le 31 juillet 2017 à 19:25, par Bikutu En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    Bonjour, merci pour votre contribution M. BOUBACAR Elhadji. Elle nous aides nous étudiants à continuer la réflexion. Je dois dire pour ma part M. l’inspecteur, que nous partageons le même combat. Pour cause un des plus grands malheurs des politiques africaines a toujours été la désolidarisation entre la base (les masses populaires) et les dirigeants (les élites africaines) parce que nous ne parlons littéralement pas la même langue.

    Votre réflexion M. BOUBACAR Elhadji, me fait penser à la célèbre phrase du Capitaine Sankara :"Je voudrais dire que nous devons accepter de vivre africain, c’est la seule façon de vivre libre et digne". C’est quoi vivre comme un africain si nous ne parlons que des langues étrangères et que nous avons du mal à nous exprimer dans nos propres langues ? Aussi vous avez raison quand vous dites que "l’Afrique n’a pas son école".
    Mais ce que j’aime encore plus avec votre contribution, c’est qu’elle ne fait pas qu’alimenter notre réflexion (Grand merci pour ça), elle alimente aussi nos espoirs (Que Dieu vous bénisse). Ainsi je dis Amen à cette prophétie : "Nous rêvons [...] d’un Burkina Faso et d’une Afrique où, dans vingt (20) ans, il y aura les premières soutenances en moore, dioula, fulfulde, dagara, tcherma….". Également reprenons cette phrase de pur bonheur contenue dans votre réflexion : "Il nous suffit de le désirer, de le croire, et de le vouloir".

    Enfin pour rajouter à votre exemple par rapport à la Suisse, je rappellerai que même sur le continent, en Afrique du Sud, c’est onze (11) langues officielles qui cohabitent ensemble (l’Anglais, l’Afrikaans, le Zoulou, le Xhosa, le Sotho du Sud, le Tswana, le Sotho du nord, le Venda, le Tsonga, le Swati, le Ndébélé du Transvaal).

    "Les derniers seront les premiers" Matthieu 20:16.

  • Le 1er août 2017 à 09:11, par bach En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    Merci, mon inspecteur pour le travail abattu. effectivement il faut qu’on se réveil, il est temps que l’Afrique prend les reines de son développement et tout développement commence par la base (l’éducation). Je ne suis pas du domaine éducatif, mais il me semble que dans les années antérieurs entre 1980 et 1988 les langues locales étaient enseignées dans les écoles, mais juste après les années 90, nous n’avons plus attendu parlé on ne sait pas pourquoi ? nos dirigeants je pense n’ont pas une réel politique de développement. seul l’enrichissement illicite au détriment de leur population les intéresse et vouloir s’accrocher au fauteuil présidentiel à vie, égoïsme et l’égocentrisme.
    longue vie à toi mon inspecteur. que cette sagesse du réel développement traverse aussi l’esprit de tous nos encadreurs pédagogiques et encadreurs éducatifs africain afin qu’on puisse trouver une solution définitive à épanouissement notre cher continent

  • Le 1er août 2017 à 12:38, par COULIDIATI Soanguipali En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    Analyse pertinente sur l’une des conditions de notre progrès. Cependant il sied de relever aussi que la volonté politique de passer à cette école dont vous avez présentée les mérites, il importe que le politique le veuille.Pourquoi le dis-je ? Parce que voyez-vous le port du faso danfani qui est de plus en plus porté par notre de burkinabé. Cela a été voulu par le politique quand bien même beaucoup de choses reste à faire dans ce domaine. Car de mon point de vue sur ce volet le gouvernement peut faire en sorte que les tenues scolaires soient confectionnées à moitié en faso danfani. Dans les programmes scolaire et académique les langues nationales occupent une très mauvaise place.

  • Le 1er août 2017 à 12:51, par Michou TOE En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    En effet, c’est avéré que la langue est le principal moteur de dialogue et d’action. Des gens unis dans leur langue réaliseront de grandes, sinon de titanesques choses. Dieu même l’a reconnu quand les tout premiers hommes s’étaient accordés avec une seule langue pour élever la Tour de Babel. Dieu même a dit, je cite : ’’ Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté.’’ (Lire Genèse 11:6 dans la Bible).
    Le multiplicité des langues africaines est aussi souvent un facteur essentiel de nos désunions (Pensons au Rwanda entre Hutu et Tutsi, en Côte D’Ivoire, Bété, Dioula, Baoulé, et même chez nous au Burkina. Mais nous nous n’allons pas arriver à des extrêmes avec l’aide de Dieu). Chacun croit qu’il est meilleur aux autres et doit s’imposer. La solution à mon sens, c’est d’arriver à un brassage de nos langues, en créant, par exemple, pour le cas spécifique du Burkina Faso, un dialecte (ou une langue) intermédiaire à toutes les langues nationales pour que chacun s’en sorte (si Thomas SANKARA était vivant il aurait cherché les voies et moyens pour y arriver), ou à rebours, imposer une langue nationale à tous. Je m’arrête ici pour dire que ce n’est pas nécessairement la langue majoritaire qui doit l’emporter. Cela peut être une langue minoritaire, mais consensuelle. A partir de là, on l’apprend ; et elle devient la langue officielle nationale. Et nous verrons si l’Occident va continuer à nous dominer, et si nous n’allons pas nous développer. La langue étrangère est criminelle. Tant que l’Afrique ne va pas arriver à cela, l’Occident va continuer à vouloir nous assujettir. Qu’on arrête nos petites guerres et conflits claniques et ethnicistes, et créons une osmose dialectique, et nous verrons que l’occident ne va pas comprendre, et va commencer à nous craindre et à nous respecter. Quand nous allons parler une même et seule langue, et qu’ils ne vont pas nous comprendre, ils vont commencer à changer leur approche à notre égard. Cela est bien possible pour peu que les Africains le veuillent.

  • Le 1er août 2017 à 17:36, par polo En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    Il me semble que les langues locales sont effectivement enseignées dans le cadre des écoles bilingues., non ?Avec 5 ans de primaire, elles obtiennent même de meilleurs résultats à l’entrée en 6ème que les écoles du système classique qui en exigent 6 ! Cependant, elles ne font pas table rase du français en CM parce qu’une langue internationale est, qu’on le veuille ou pas, indispensable.

  • Le 1er août 2017 à 21:58, par Ancien En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    Polo, c’est quoi une langue internationale ? Lis bien l’auteur qui ne dit pas de ne pas apprendre le français qui est d’ailleurs une langue qui se cherche. Tu as du te rendre compte lors de tes voyages que dans les aéroports et hôtels à travers le monde, si tu quittes les pays francophones le français devient inutile. Pour une fois essayons d’être nous-mêmes pour devenir ce que nous souhaitons..

    • Le 2 août 2017 à 11:36, par polo En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

      Ancien : je ne dis pas autre chose que ce que tu affirmes dans ta dernière phrase ! Quand ai-je mésestimé les langues de ton pays ? Est-ce que je ne loue pas ces langues nationales dans ma 2ème phrase ? Quand je dis "indispensable" j’entends "indispensable dans un pays FRANCOPHONE". Sinon, pourquoi les concepteurs des méthodes d’apprentissage des langues nationales n’ont-ils pas pensé à l’anglais exclusif en CM ?
      Autre détail : je suis l’ami personnel d’un de ces concepteurs et j’ai aidé dans un passé récent des écoles bilingues qui m’ont supplié de leur envoyer des manuels scolaires(grammaire, maths, sciences physiques entre autres) en .....français (oh horreur !)

    • Le 2 août 2017 à 11:42, par polo En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

      Ancien : j’ai oublié de préciser qu’au 9ème paragraphe de l’article, la dernière phrase de l’auteur ne laisse pas transpirer beaucoup d’enthousiasme à faire étudier une langue extra-africaine ! Une langue internationale est, pour moi, une langue qui permet d’établir des relations dans plusieurs continents et, ne t’en déplaise, le français en est une !!

  • Le 2 août 2017 à 17:43, par B. Elhadji En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

    Merci internaute Polo pour vos remarques. Entendons-nous bien cependant. Je ne ferme pas la porte au français ni à l’anglais, ni aux autres langues à travers le monde dans les systèmes éducatifs en Afrique. Je suis très au fait du système bilingue en particulier au Burkina Faso. Et je me garde bien de tirer les mêmes conclusions pour ce qui concerne le BF.
    Pour ce qui concerne le français comme langue internationale, c’est votre perception.Certainement que vous savez le rang qu’occupe le français comme langue parlée dans le monde. Certainement que vous savez aussi que le système éducatif Japonais par exemple ne souffrent pas du poids d’autres langues. Les français eux-mêmes ne connaissent pas une forte présence de l’anglais dans leur système. Mais le d’ouverture qu’ils ont à l’anglais leur permet de rester en contact avec les autres avec cette langue. En tout cas, tous les peuples qui sont partis d’eux-mêmes ont connu le progrès : japonais, juifs, islandais, grecs...Encore merci pour le soutien POLO.

    • Le 2 août 2017 à 18:56, par polo En réponse à : Et si l’Afrique décidait enfin de se construire un rêve et de le réaliser par l’école ?

      Bon courage dans votre beau métier d’enseignant et d’encadreur d’enseignants, vous en avez besoin !
      Et pour vous démontrer que je ne dénigre pas du tout les langues nationales africaines, je vous dirai que je possède dans ma bibliothèque personnelle, en France, un "d karem moore". Merci d’avoir déclaré que je vous soutiens.

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