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Traitement de l’information en période d’attaques terroristes : Les journalistes de la région du Centre à l’école du CSC

Publié le dimanche 30 juillet 2017 à 01h03min

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Traitement de l’information en période d’attaques terroristes : Les journalistes de la région du Centre à l’école du CSC

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a organisé une session de formation au profit des hommes et femmes des médias de la région du Centre, ce vendredi 28 juillet 2017, à Ouagadougou. Cette activité s’inscrit dans le cadre du programme d’urgence lancé le 21 avril dernier par le CSC. La cérémonie a été présidée par le vice-président, Jean De Dieu Vokouma.

Pour aider les journalistes de la région du Centre à combler des insuffisances dans la maitrise des instruments juridiques qui encadrent le secteur de la communication et les techniques de traitement de l’information dans un contexte d’attaques terroristes, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a initié une session de formation à leur endroit. C’était le vendredi 28 juillet 2017, à Ouagadougou.

Au cours de la rencontre, les participants ont alors échangé sur plusieurs thématiques, à savoir : le traitement de l’information liée aux questions sécuritaires : cas du terrorisme ; les informations à caractère stratégique ; médias et forces de défense et de sécurité : quelle collaboration pour la consolidation de la paix sociale ; médias, religion et terrorisme : pratiques et défis.

Ces différentes thématiques ont été développées par le directeur général de l’observation des médias et des études, Domontoa Jean Paul Toé, le Capitaine Bertand Dakissaga de la direction de la communication et des relations publiques des armées, le Capitaine Guy Hervé Yé de la gendarmerie nationale et l’enseignant chercheur de la faculté des sciences de l’éducation, Dr Oualilaï Kindo.

En effet, le traitement de l’information liée au terrorisme impose des réflexions continues tant les pratiques (des terroristes) et les législations évoluent. C’est pourquoi, chacun doit jouer son rôle dans le respect des textes en vigueur. « Le journaliste doit garder son sens critique par rapport à tous les acteurs de l’information. Il doit se méfier de lui-même aussi, de ses propres préjugés et garder à l’esprit que même les grandes agences de presse peuvent se tromper (…). Quant aux autorités politiques et judiciaires, elles doivent communiquer sur les attaques terroristes », a expliqué Domontoa Jean Paul Toé.

Faisant allusion à la relation entre journalistes et agents de sécurité, le directeur de la communication et des relations publiques de la gendarmerie nationale a révélé que des difficultés existent effectivement entre les deux corps. Toutefois, il est convaincu que ces différends peuvent être surmontés. « Il faut juste que de part et d’autre on tienne compte des exigences du métier de l’autre », selon le Capitaine Yé. Puis de poursuivre : « Nous avons prêté serment de vous protéger jusqu’au sacrifice suprême. A la recherche de vos informations, ne nous voyez pas comme des rivaux (…) ».

Les participants à la formation de renforcement des capacités

Interpellé sur la question de la médiatisation des auteurs des attaques terroristes, le Capitaine Yé a affirmé : « Je ne vois pas l’intérêt de lui tendre le micro parce que les raisons pour lui c’est clairement justifier son acte. Aussi, chaque fois que vous (journalistes) expliquez l’action, vous faites un peu le travail des terroristes ». Il a conclu en posant une question aux hommes des médias : « Suis-je prêt à prendre le risque, que ma non collaboration contribue à la réussite d’une action de grandes envergures qui causeraient la mort à grande échelle d’enfants, femmes et d’hommes ? ».

De quelle religion se réclament « ces pseudo-djihadistes » qui massacrent et détruisent sans distinction ? Relativement à cette interrogation, Dr Oualilaï Kindo a signifié qu’il ne devrait pas y avoir d’amalgame entre l’islam et le terroriste. « Bien que certains terroristes se proclament musulmans en entonnant en arabe des termes islamiques, tel que Allahou Akbar !, qui signifie Dieu est le plus grand, il est clair qu’ils ne respectent rien des prescriptions de l’islam en matière de guerre sainte ; ils n’en ont cure et en font fi », a-t-il fait savoir.

« Le Djihad est un combat interne que chaque fidèle musulman doit mener », dixit Dr Oualilaï Kindo.

Partant de là, Dr Kindo recommande aux hommes des médias de comprendre la nature polémique du terme djihad, djihadiste ou djihadisme pour pouvoir proposer des termes qu’il faut pour exprimer leurs propres visions. Afin d’éviter de faire l’apologie des actes des terroristes. Pour cela, il a invité les uns et les autres à apprendre la langue arabe. « On n’apprend pas forcément une langue parce qu’on l’aime, mais pour d’autres raisons plus importantes, parmi lesquelles un proverbe arabe souligne une en ces termes « Celui qui apprend la langue d’un peuple se prémunit contre sa nuisance ou son agression » », a-t-il conclu.

Tout en leur rappelant l’utilité de leur métier, le vice-président du CSC, Jean De Dieu Vokouma a demandé aux journalistes de redoubler d’efforts pour révéler les défis de la crédibilité et du professionnalisme. « Dans un contexte de floraison de l’information sur les réseaux sociaux, il est impératif que les journalistes se distinguent par un traitement plus professionnel de l’actualité », a-t-il déclaré.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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