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Afrique subsaharienne : La Banque mondiale note une baisse de la qualité des politiques et institutions, en 2016

Publié le vendredi 28 juillet 2017 à 01h22min

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Afrique subsaharienne : La Banque mondiale note une baisse de la qualité des politiques et institutions, en 2016

La Banque mondiale a organisé, le 24 juillet 2017, à Ouagadougou, un forum régional sur l’Evaluation des politiques et institutions nationales. Cette rencontre avait pour objectif de présenter les résultats de l’évaluation réalisée en 2016, mais aussi et surtout échanger en vue de booster l’économie des pays africains. Selon les résultats de la dernière évaluation de l’institution bancaire, la note moyenne pour les 38 pays africains évalués a baissé à 3,1 sur une échelle de 6.

L’évaluation des politiques et institutions nationales ou Country profile and institutional assessment (CPIA), est un exercice annuel qui permet de mesurer les progrès accomplis par les pays d’Afrique subsaharienne pour améliorer la qualité de leurs politiques et leurs institutions. Depuis 1980, les notes de la CPIA déterminent l’allocation de prêts sans intérêts et de dons aux économies éligibles au soutien de l’IDA (Association internationale de développement), le fonds de la Banque mondiale pourvoyeur de financements concessionnels.

Et le lancement du rapport 2016 pour la région Afrique à Ouagadougou se veut une expression de l’hospitalité des Burkinabè, mais aussi du bon partenariat entre le pays des Hommes intègres et la Banque mondiale.

Une note moyenne de 3,1 sur 6 en 2016

En 2016, les résultats sont peu reluisants. La note moyenne des 38 pays africains concernés par l’évaluation est de 3,1%. Selon le représentant de la Banque mondiale au Burkina, Cheick Kanté, la conjoncture morose marquée par une stagnation voire une baisse des cours principaux des produits d’exportation, a eu des conséquences sur la croissance économique et le niveau de réduction de la pauvreté. Mais, l’espoir est permis pour une reprise de la croissance dès 2017. « L’augmentation des matières premières et le renforcement de la demande extérieure combinés à la mise en œuvre de réformes structurelles seront parmi les facteurs qui contribueront à la relance économique. Il est impératif que les pays africains se positionnent, à travers des réformes politiques, économiques et sociales promouvant une croissance durable, une inclusion sociale garantissant des emplois productifs pour les jeunes et les femmes et une transparence dans la gestion des deniers publics, pour pouvoir bénéficier de cette reprise », a confié Albert Zeufack, l’économiste en chef pour la région Afrique à la Banque mondiale.

Albert Zeufack, l’économiste en chef pour la région Afrique à la Banque mondiale

Le forum de Ouagadougou était donc un nouveau départ pour l’ensemble des pays du continent. Cet exercice d’évaluation des politiques et institutions se veut un baromètre de l’impact des réformes entreprises pour assurer un développement harmonieux conduisant à une réduction significative de la pauvreté. En acceptant d’abriter cet évènement, le gouvernement burkinabè marque ainsi son adhésion totale à cet exercice, a laissé entendre Adizatou Rosine Coulibaly/Sori, ministre de l’économie, des finances et du développement, par ailleurs représentant le chef du gouvernement burkinabè, Paul Kaba Thiéba à ce forum.

Notation CPIA : 16 critères dans quatre domaines

La notation CPIA évalue la qualité des politiques et des institutions des pays membres de l’Association internationale pour le développement, et les informations fournies aident à l’allocation des ressources à ces pays ; une bonne notation permettant d’accroitre l’enveloppe financière de l’IDA à accorder aux pays. Elle porte sur 16 indicateurs de développement dans quatre domaines que sont : la gestion économique, les réformes structurelles, les politiques de lutte contre l’exclusion sociale et de promotion de l’équité, la gestion et les institutions du secteur public. Les pays sont notés sur une échelle de 1 à 6 pour chaque indicateur. La note globale étant la moyenne des quatre domaines. Avec une note de 4, le Rwanda est en tête du classement. Il est suivi du Sénégal et du Kenya avec 3,8. Le Burkina, lui, s’en tire avec 3,6 et fait partie des moins mauvais élèves.

« La gouvernance sous-entend tous les secteurs dans lesquels intervient le groupe de la Banque mondiale et en dépit des petites avancées enregistrées, les pays d’Afrique subsaharienne devront mettre en œuvre ou étendre les réformes de la gouvernance et du secteur public afin de moderniser les systèmes de gestion financière, d’accroitre la corruption, de renforcer les services publics », explique Albert Zeufack, économiste en chef pour la région Afrique à la Banque mondiale.

Le Burkina se mobilise pour améliorer son score

les participants au forum régional de Ouagadougou

Ces quatre domaines de l’évaluation sont d’importance capitale pour asseoir les conditions propices au développement. Et de ce fait, ils sont classés au rang des « domaines prioritaires » pour le gouvernement de Paul Kaba Thiéba, à en croire sa représentante au forum régional. « Le Burkina s’est engagé résolument à entreprendre des réformes audacieuses dans tous les domaines économiques et sociaux, y compris les domaines couverts par les 16 critères du CPIA. Je puis vous assurer que mon gouvernement est fortement mobilisé plus que de par le passé pour le suivi des réformes dont la mise en œuvre permettrait d’améliorer sensiblement le score de 3,6 à 4 sur 6 », a assuré la représentante du premier ministre burkinabè
Au-delà de son rôle d’indicateur pour l’allocation des ressources de l’IDA, elle permet « d’entretenir le dialogue entre les pays notés et la Banque mondiale sur des questions majeures de développement », a précisé Cheick Kanté.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 juillet 2017 à 15:33, par SAE En réponse à : Afrique subsaharienne : La Banque mondiale note une baisse de la qualité des politiques et institutions, en 2016

    Monsieur Moussa DIALLO, c’est ce qu’a dit Monsieur Albert Zeufack, économiste en chef pour la région Afrique à la Banque mondiale dans son allocution : « La gouvernance sous-entend tous les secteurs dans lesquels intervient le groupe de la Banque mondiale et en dépit des petites avancées enregistrées, les pays d’Afrique subsaharienne devront mettre en œuvre ou étendre les réformes de la gouvernance et du secteur public afin de moderniser les systèmes de gestion financière, d’accroitre la corruption, de renforcer les services publics » ?
    Je crois que c’est "réduire la corruption" et non "accroître la corruption".
    Cordialement !

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