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Santé et dividende démographique : Parlementaires de la CEDEAO et experts réfléchissent sur le financement adéquat

Publié le jeudi 20 juillet 2017 à 21h12min

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Santé et dividende démographique : Parlementaires de la CEDEAO et experts réfléchissent sur le financement adéquat

Près de 1500 femmes meurent chaque jour en Afrique subsaharienne en donnant la vie. Plus de 100 enfants sur 1000 décèdent avant l’âge de cinq ans dans la plupart de nos pays. Les épidémies de méningite, de choléra, de rougeole, de dengue sont récurrentes. Sans oublier, plus récemment l’épidémie de la fièvre de la vallée du Rift et celle de la maladie à virus Zika. A ces défis, s’ajoute le poids de la croissance démographique non maîtrisée, avec toutes les implications et conséquences désastreuses. Pire, les budgets alloués à la santé demeurent insuffisantes. Pour contribuer à inverser la donne, le parlement burkinabè et l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) organisent une rencontre de haut niveau sur la problématique du financement adéquat de la santé, du dividende démographique et des politiques de population et de développement, du 20 au 22 juillet 2017, à Ouagadougou abrite.

Réunis à Abuja au Nigéria, en avril 2001, les chefs d’Etat et de gouvernement africains avaient adopté la « déclaration d’Abuja ». Ce document traduisait leur engagement à s’unir pour faire face aux crises sanitaires dans l’ensemble du continent. Aussi, cette déclaration indiquait clairement la nécessité d’aller au-delà des discours pour prendre des mesures concrètes pour faire face aux pandémies qui minent le continent. Mieux, convaincu que le développement économique est tributaire de la bonne santé des populations, ils ont pris l’engagement d’accorder au moins 15% du total des budgets nationaux annuels au secteur de la santé. Mais, seize ans après, cet objectif n’est pas encore atteint dans la quasi-totalité de ces pays. D’où la nécessité de poursuivre et amplifier les efforts pour renforcer davantage les systèmes de santé dans ces pays.

Inscrire la santé au rang des priorités

les participants à la réunion technique

C’est dans ce cadre qu’experts et parlementaires des pays membres de la CEDEAO, de la Mauritanie et du Tchad se sont donnés rendez-vous à Ouagadougou, du 20 au 22 juillet 2017. La cérémonie officielle d’ouverture était présidée le 1er vice-président de l’Assemblée nationale du Burkina, Bénéwendé Sankara. Cette rencontre permettra de faire le point de la mise en œuvre de la déclaration d’Abuja dans la région Afrique de l’Ouest, mais également de renforcer l’engagement des parlementaires Toute chose qui permettra de plaider auprès des gouvernements respectifs pour une allocation budgétaire conséquente en faveur de la santé et du dividende démographique. « Nous devons en tant que parlementaires, inciter nos exécutifs à créer des opportunités pour le développement harmonieux et durable de nos pays respectifs grâce à un financement adéquat de la santé et une croissance maîtrisée de nos populations », a confié Bénéwendé Sankara.

Nous avons un grand rôle à jouer

« Nous avons un grand rôle à jouer. Nous devons avec davantage d’audace inscrire la question de la santé au premier rang des priorités et faire des arbitrages conséquents lors des examens de budgets soumis par les exécutifs à nos parlements respectifs pour permettre d’atteindre l’objectif de 15% prévu par la déclaration d’Abuja. Mais, nos efforts pour améliorer le financement de la santé afin d’atteindre cet objectif seront vain si nous ne trouvons pas de solutions urgentes à l’explosion démographique dans nos différents Etats », a-t-il poursuivi.

« Avec des budgets de 3 à 4%, on ne peut pas faire de la santé »

Tout en remerciant les partenaires techniques et financiers, Dr Xavier Crespin, directeur général de l’OOAS, invite les Etats africains à faire preuve de plus de solidarité avec leurs populations en investissant beaucoup plus dans la santé. « Des efforts ont été faits par rapport à cette déclaration dans tous nos pays. Mais, la réalité est qu’aujourd’hui, aucun pays n’a atteint les 15% tel qu’il a été fixé. Avec des budgets de l’ordre de 3 à 4% pour la santé par année, on ne peut pas faire de la santé. Nous disons aussi qu’il ne faut pas toujours compter sur les financements extérieurs », a lancé Dr Xavier Crespin.

« Au Burkina, l’Etat doit investir 50 000F sur chaque personne, mais il peine à mobiliser 15 000F »

les participants

Présent à la cérémonie d’ouverture des travaux, le ministre de la santé, Stanislas Medah n’a pas manqué d’apprécier positivement ce thème sur le financement de la santé. Une problématique particulièrement préoccupante pour plusieurs pays africains dont le Burkina. « Nous remercions et félicitons la représentation nationale et l’OOAS qui élève ce débat. Aujourd’hui, pour garantir que chaque Burkinabè a des soins de qualité, il faut que l’Etat investisse à peu près 50 000F sur chaque tête de Burkinabè. Aujourd’hui, le budget arrive à peine à mobiliser 15 000F. Donc, vous voyez le gap et donc la nécessité de ce genre de plaidoyer, de ce genre de mobilisation pour que les ressources permettent de combler ce gap pour que nous réalisions ce souhait que chaque Burkinabè d’ici à 2020 puisse avoir accès à des soins de qualité », a confié le ministre burkinabè de la santé.

De ces travaux de trois jours, devraient sortir des conclusions et résolutions pertinentes à même de donner plus de relief le plaidoyer des parlementaires auprès des gouvernements respectifs et des partenaires techniques et financiers pour des politiques publiques favorables à la santé et au dividende démographique.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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