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VIème TAC : Vers la création de Fonds de financement de la Femme et de la jeunesse ?

Publié le jeudi 13 juillet 2017 à 19h40min

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VIème TAC : Vers la création de Fonds de financement  de la Femme et  de la jeunesse ?

C’est parti pour la session 2017 du Traité d’Amitié et de coopération entre la Côte d’Ivoire et le Burkina-Faso (TAC), avec l’ouverture, ce matin à Ouagadougou, de la réunion des experts des deux pays. Pour donner des détails sur cette rencontre qui sera marquée par la tenue, les 17 et 18 juillet 2017, du Conseil des ministres conjoint et du Sommet des deux Chefs d’Etat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’extérieur a animé une conférence de presse dans la matinée de ce jeudi, 13 juillet 2017 au sein de son département à Ouagadougou.

D’ores et déjà, une soixantaine d’experts ivoiriens, et autant de Burkinabè, sont en réflexion depuis ce matin à Ouagadougou. Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, est attendu dans la capitale burkinabè dans la matinée de lundi, 17 juillet 2017. Un Conseil des ministres conjoint va se tenir le même jour (présidé par les deux Premiers ministres), suivi le 18 juillet du Sommet avec les deux Chefs d’Etat. Ouaga 2000 sera l’épicentre des travaux du VIème TAC.

Les principaux points projetés à l’ordre du jour concernent les infrastructures routières et ferroviaire ; la fourniture d’électricité et d’hydrocarbures ; la question de facilitation du commerce, u transit et du transport sur le corridor Abidjan-Ouagadougou ; la mise en place de nouvelles structures de coopération, d’échanges et d’appui aux populations ; les questions de défense et de sécurité.

« Côté burkinabè, nous avons en projet, 24 accords qui vont être discutés entre experts des deux parties et si elles s’accordent sur le contenu, on devait pouvoir les signer à l’issue du Sommet », a dévoilé le ministre Alpha Barry. On retient que parmi les projets d’accord en discussions, il y a le jumelage entre écoles militaires (celles de Bingerville et de Zambakro en Côte d’Ivoire et le PMK et l’académie Georges Namoano de Pô au Burkina), la lutte contre les mutiliations génitales féminines dans les frontalières. Des projets de création de structures sont également sur la table des experts et visent la mise en place de deux Fonds : un pour financer la femme et la jeune fille et un autre Fonds pour financer les activités de jeunesse. « Les discussions sont en cours, les projets sont-là, de part et d’autre. Si les experts arrivent à s’entendre, normalement, à l’issue de ce TAC, on devrait pouvoir mettre en place ces deux Fonds », a-t-il souhaité, insistant qu’il s’agit d’abord de projets (stade de réflexion).

Sur le projet de construction de l’autoroute, la Côte d’Ivoire est à un stade avancé et le Burkina pense que dans la dynamique du partenariat public-privé (PPP), le processus va être boosté, de sorte que dans le premier trimestre de 2018, les travaux puissent démarrer. « Côté Burkina, ça travaille aussi. La Côte d’Ivoire a pris une avance sur nous, mais on n’est pas en reste », a relevé le ministre Barry, informant que l’étude du tronçon Ouaga-Bobo est déjà terminée.

Selon le patron de la diplomatie burkinabè, Alpha Barry, les fruits du TAC sont-là, à commencer par la fourniture de l’électricité au Burkina par la Côte d’Ivoire (sur 80 mégawatts demandés au dernier TAC, la Côte d’Ivoire a atteint à ce jour 83 mégawatts). La satisfaction porte également sur les accords entre les Universités en matière de recherche (et actuellement, les réflexions sur la possibilité pour les étudiants burkinabè de s’inscrire dans les Universités publiques ivoiriennes dans les mêmes conditions que leurs frères ivoiriens, les modalités de retrait des diplômes des Burkinabè ayant bossé en Côte d’Ivoire, etc.), le fonctionnement du corridor, le projet de construction de l’autoroute (qui, selon le ministre, devient une contrainte sur chacun des Etats).

Sur les aspects qui méritent un accent, on liste le projet de réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouaga-Kaya et son prolongement à Tambao (des discussions ont même démarré ce jour entre les trois parties, à savoir les deux Etats et le groupe Bolloré qui doit construire l’infrastructure).

La collaboration entre la SIR (Société Ivoirienne de Raffinage) et la SONABHY (Société nationale burkinabè d’hydrocarbures) sera aussi un point des discussions, notamment en ce qui concerne les coûts d’importation des produits d’hydrocarbures. ‘’ Le Burkina importe environ 1 200 tonnes d’hydrocarbures par an. Sur ce volume, 175 mille sont importés de la SIR. En fait, il y a une disposition en Côte d’Ivoire qui stipule qu’on ne peut pas importer de l’international via la Côte d’Ivoire, il faut forcement passer par la SIR (prendre avec la SIR). C’est une disposition pour protéger donc sa société nationale, qui est la SIR. En clair, pour passer par la Côte d’Ivoire, il faut prendre l’hydrocarbure avec la SIR. Alors qu’avant, vous pouviez importer et passer par une société qui s’appelle la GESTOCI (donc, c’est le transit juste pour venir au Burkina). Ce qui n’est plus possible, il faut passer par la SIR. Les prix proposés par la SIR sont élevés que les coûts que nous avons par Lomé (Togo), Cotonou (Bénin) et par Accra (Ghana). C’est cela qui fait que seulement moins du sixième de nos importations proviennent de la SIR. Donc, il y a des discussions qui sont en cours…

Après le TAC de Yamoussoukro (juillet 2016, ndlr), les deux ministres chargés du commerce ont beaucoup discuté, avec également les départements chargés de la gestion des hydrocarbures. Mais, jusque-là, on n’est pas encore tombé d’accord, les discussions que nous avons eues l’autre jour avec la délégation ivoirienne conduite par le Premier ministre ont montré qu’on n’était pas loin l’un de l’autre (les prix que nous obtenons au niveau international et le prix pratiqué par la SIR). On pense que si on pousse un peu plus loin, on devrait pouvoir s’entendre », a détaillé le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry.
Ce TAC était aussi celui avec le secteur privé. « Donc, il était prévu un forum des hommes d’affaires ivoiriens et burkinabè », a confié le ministre avant d’annoncer que ce cadre, qui avait été annoncé pour lundi, n’aura malheureusement plus lieu ; les choses n’étant pas totalement ficelées à tous les niveaux. D’où son renvoi à l’an prochain.

Plusieurs points sont donc inscrits à ce rendez-vous et pour le conférencier, ce n’est pas non plus le seul cadre pour discuter des questions qui concernent les deux pays, les deux Chefs d’Etat se rencontrent régulièrement et tout sujet important peut être abordé à tout moment.

Oumar L. Ouédraogo
oumarpro226@gmail.com
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 juillet 2017 à 08:31, par Élève de maternelle En réponse à : VIème TAC : Vers la création de Fonds de financement de la Femme et de la jeunesse ?

    Le TAC doit appréhender Ie transport de manière globale ( routier, maritime, ferroviaire, aérien ) nous n’avont de port mais avont des aéroports et des compagnies aériennes logiquement l’avenir de Air Burkina et Air Côte d’Ivoire doit être abordé dans le TAC. Pourquoi ne pas fusionner les 2 Compagnies pour créer Air Burkina Côte d’Ivoire comme Air France KLM entre la France et les Pays Bas celà créera une synergie qui pourrait attirer d’autres pays de la sous-région qui n’ont pas de compagnie Aérienne.
    S’agissant de la SIR il faut souligner que la Haute-Volta avait 5% des actions de ladite société à sa création ; qu’en est il aujourd’hui ?.
    Le journaliste doit revoir son propos " Le Burkina importe environ 1 200 tonnes d’hydrocarbures par an. Sur ce volume, 175 mille sont importés de la SIR." qui est incompréhensible.
    Le TAC c’est encore l’œuvre de Blaise l’enfant terrible de Ziniaré s’il était encore aux affaires la coopération avec la Côte d’Ivoire de ADO allait connaître des avancées notables. On attend de voir l’oeuvre de l’enfant jovial de Tuiré en matière de diplomatie : un TAC avec le Togo de ses beau-parents ou avec le puissant Ghana la deuxième économie de la CDEAO après le Nigeria ?

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