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« Prix Macky Sall pour le dialogue en Afrique » : « Nous connaissons peu l’Afrique, il faut commencer maintenant à la connaître », jauge Déo Hakizimana du CIRID

Publié le lundi 10 juillet 2017 à 23h50min

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« Prix Macky Sall pour le dialogue en Afrique » : « Nous connaissons peu  l’Afrique, il faut commencer maintenant à la connaître »,  jauge Déo Hakizimana du CIRID

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’Extérieur, Alpha Barry, a reçu en audience ce samedi, 8 juillet à Ouagadougou, des responsables du Centre indépendant de recherches et d’initiatives pour le dialogue (CIRID). La délégation, conduite par le président-fondateur de l’institution, Déo Hakizimana, est venue présenter aux autorités burkinabè, le « Prix Macky Sall pour le dialogue en Afrique » qui se veut une distinction pour honorer et encourager toutes les initiatives de dialogue politique et social en Afrique. Instituée en juin 2016, l’initiative va désigner son lauréat en septembre prochain à Genève et parmi les nominés, le Mogho Naaba.

Le « Prix Macky Sall pour le dialogue en Afrique » se place également un message soutenu, destiné à appuyer et accompagner les efforts de l’Union africaine et des ensembles régionaux et sous-régionaux qui la composent, y compris la diaspora (sixième force géopolitique du continent, selon l’Union africaine).

« Le CIRID a particulièrement apprécié la tenue du Dialogue national que le Chef de l’Etat sénégalais a bien voulu initier et qui a regroupé l’ensemble des forces-vives, lors de cette mémorable rencontre, notamment la mouvance présidentielle, l’opposition significative, la société civile, le patronat, les syndicats, les chefs religieux et coutumiers. L’instauration d’un Haut Conseil du Dialogue Social, suivie par la tenue de cadres de concertation sur différents sujets de préoccupation nationale (…) ont donné du sens à l’innovation apportée par le Sénégal dans le contexte panafricain de ce jour. Ce fait est rare, voire inédit en Afrique, car dans la plupart des cas, les fils et filles d’un pays travers notre continent se retrouvent généralement pour discuter de l’avenir de leur nation après de sanglants conflits.

En outre, ces discussions sont souvent organisées avec l’aide de puissances étrangères. Au Sénégal, ce n’est ni l’un ni l’autre cas ! », justifient les promoteurs du prix. C’est pour présenter cette initiative aux autorités burkinabè, que la délégation a séjourné dans la capitale burkinabè (dans le cadre d’une tournée générale). Le patron de la diplomatie burkinabè, Alpha Barry, a, au nom du président du Faso, salué la vision du CIRID, incarnée également par le « Prix Macky Sall pour le dialogue en Afrique » (on note au passage que le CIRID bénéficie d’un statut consultatif des Nations-Unies).

De l’avis du ministre Alpha Barry, l’Afrique doit avoir des « solutions africaines » aux problèmes auxquels elle fait face. De ce fait, poursuit-il, un prix africain pour encourager des actions de paix et de dialogue en Afrique est quelque chose d’important qu’il faut encourager.

Le Mogho Naaba, nominé au prix … !

« C’est quelque chose qui ne pouvait bien tomber, pour la situation du Burkina, d’autant plus que le président Macky Sall, au temps où il était président de la CEDEAO, a beaucoup travaillé sur le dossier burkinabè ; lors du coup d’Etat, il est resté à Ouaga pendant des jours, au moment où sifflaient les balles. C’est la preuve d’un engagement pour l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique tout entière. Ça rejoint le sens même du prix qui porte son nom ‘’Dialogue africain’’ », a exalté le ministre avant de dire toute la disponibilité des autorités burkinabè à accompagner cette action. Informé de la nomination du Mogho Naaba au Prix, Alpha Barry, a exprimé en substance :’’ je souhaite qu’il soit le lauréat de ce prix ; parce que, s’il est choisi, ça va être non seulement quelque chose qui va nous réjouir, mais également couronner un travail fait par le Mogho Naaba, durant la crise de 2014, 2015. Il était le dernier refuse à l’époque. Au moment où les Burkinabè étaient divisés, au moment où la ville était en ébullition, au moment où c’était chaud un peu partout, son Palais demeurait une enclave inviolable. Sa sagesse faisait consensus pour tout le monde. Ce n’est pas pour rien que c’est chez lui que les accords ont été signés, une certaine nuit, pour éviter la guerre entre les putschistes et l’armée régulière’’.

Outre cette crise de 2014, 2015, poursuit le ministre, pour les Burkinabè, c’est de tout temps que le Mogho Naaba est un sage, qui fait consensus, vers laquelle on prend conseils. « Donc, nous espérons beaucoup qu’il puisse être le lauréat de ce prix, surtout le prix Macky Sall. En cela, ce sera un croisement de deux personnalités qui ont travaillé sur ce dossier pour ramener la paix au Burkina », soutient le ministre, concluant que le Mogho Naaba est un grand symbole.

L’occasion fut belle également pour le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabè de l’Extérieur pour magnifier l’axe Dakar-Ouaga. Sur ce point, il a confié que la coopération entre les deux Chefs d’Etat (Macky Sall et Roch Kaboré, qui ont été tous deux, à un moment donné, présidents d’Assemblée nationale) est au beau fixe. « Nous nous soutenons mutuellement, et récemment nous avons pu compter sur l’appui du Sénégal au Conseil de sécurité pour certains dossiers dont le plus important était celui du G5 Sahel où le Burkina est membre », a-t-il félicité.

A en croire le président-fondateur du CIRID, Déo Hakizimana, sa délégation sort de l’audience, encore plus fortifiée dans sa conviction qui sous-tend le ‘’Prix Macky Sall pour le dialogue en Afrique’’. Pour Déo Hakizimana, l’Afrique dispose de ressources humaines endogènes sur lesquelles, toutes les coopérations peuvent compter. Visiblement ému, le premier responsable du CIRID s’est dit également édifié par les échanges avec Alpha Barry. « Je sais que le choix que nous avons eu de placer le Mogho Naaba parmi les nominés est un choix absolument efficace et surtout proportionnel… », a appuyé Déo Hakizimana, se refusant tout commentaire sur les nominés et avant le travail du Comité de sélection. Pour lui, cette initiative est un produit d’exportation de la CEDEAO vers d’autres contrées de l’Union africaine. De son avis, des initiatives de résolution de crises en Afrique de l’Ouest (comme ce fut le cas en Gambie, au Burkina) peuvent être exportées vers d’autres régions d’Afrique, notamment l’Afrique orientale « où des crises sont en train de se perpétuer ».

« Le témoignage que nous avons eu hier, quand nous avons rendu visite au Mogho Naaba, est un témoignage qui nous a assurés que, finalement, nous connaissons peu l’Afrique, il faut commencer maintenant à la connaître et faire la promotion de ses capacités et je peux vous assurer, en tant que fondateur d’une organisation comme le CIRID, le nom du Mogho Naaba restera sur ma bouche pendant longtemps », s’est-il confié, ajoutant que le Mogho Naaba est une figure qui mérite d’être promue.

Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)
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