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Lutte contre la drogue : Jadis pays de transit, le Burkina ‘’se dope’’ maintenant !

Publié le vendredi 7 juillet 2017 à 00h35min

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Lutte contre la drogue : Jadis pays de transit, le Burkina ‘’se dope’’ maintenant !

La drogue continue de faire des ravages. Comme une hydre, elle étend ses tentacules dans toutes les classes sociales. Plus inquiétant encore, en milieu scolaire. La communauté internationale commémore chaque 26 juin, la journée mondiale de lutte contre la drogue. A Ouagadouou, l’ONG Sagle Taaba (conseillons –nous), qui œuvre dans le domaine depuis des décennies a organisé une série d’activités dans le cadre de la sensibilisation. Elle a tenu une conférence de presse le 30 juin 2017 dernier à son siège à cet effet.

« On entre facilement dans l’univers de la drogue, mais on en sort difficilement ». C’est la conviction des acteurs de la lutte contre la consommation de la drogue. « Sur 100 gosses qu’on envoie en cure, un ou deux seulement s’en sortent », précise Ousséni Touré, fondateur et administrateur général de l’ONG Sagle Taaba qui est engagée dans la lutte depuis maintenant deux décennies. Fort de son expérience dans le domaine, il insiste : « Il faut empêcher les enfants d’y toucher par tous les moyens ».

Pour rêver quelques temps en pensant donner un sens à sa vie, par la consommation de la drogue, on en vient à cauchemarder toute sa vie, et à en mourir. C’est en ces quelques mots que Ariane Monvert de Action de formation en éthique au Burkina, partenaire de l’ONG, résume les débuts et la fin d’un toxicomane.
Pour elle, il ne s’agit pas de lutte contre ceux qui en consomment, mais plutôt contre les réseaux à qui profite ce phénomène. « La répression augmente le phénomène », a-t-elle poursuivi.

La sensibilisation sur les conséquences de la consommation de la drogue est donc ce qui tient à cœur l’ONG Sagle Taaba. Elle l’a réitéré ce 30 juin 2017. Le phénomène a pris de l’ampleur ces dernières années au Burkina Faso. Aucun secteur n’est épargné. Sur les sites aurifères, à la périphérie des grandes villes, dans les universités, les lycées et collèges…la drogue est consommée.

« La consommation de la drogue frappe à tous les niveaux de classe sociale mais particulièrement les jeunes parmi les populations pauvres des bidonvilles qui s’installent en bordures des grandes villes, les travailleurs des sites aurifères, les détenus et les étudiants… », a expliqué le fondateur de l’ONG.

L’ignorance de l’ampleur du phénomène, les dangers de la dépendance et les questions de prise en charge des personnes dépendantes ont été abordés par les conférenciers.

Le Burkina qui était un pays de transit des drogues de toutes sortes, fait face maintenant à une augmentation de la consommation. Au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le pays a une position vulnérable qu’utilisent les passeurs. La porosité des frontières aidant, ces substances ne font plus que passer, mais trouvent de plus en plus des consommateurs sur place.

Ousséni Touré

Ousséni Touré et ses camarades ont également noté avec regret que « parallèlement au marché d’héroïne et cocaïne qui transite par le Burkina, la vente sauvage de médicaments appelés « médicaments de rue », ne faiblit pas ».

A travers des séances de sensibilisations dans les quartiers de la ville de Ouagadougou, une journée portes ouvertes, des messages dans les médias et bien d’autres activités, l’ONG Sagle Taaba à sensibilisé la jeunesse sur l’importance de cette journée. Il a été rappelé au public, les conséquences liées à la consommation des drogues licites comme illicites.

Les conférenciers ont surtout regretté l’absence de réponse conséquente et de soutien au niveau central, ce qui risque d’aggraver la situation, car, ont-ils indiqué, la seule répression ne peut résorber le fléau. Malgré les textes réglementaires, la répression, la drogue continue de briser des vies, souvent si jeunes. Il faut donc des initiatives et des actions courageuses de prévention, de prise en charge des toxicomanes. La formation des acteurs qui œuvrent dans la lutte au niveau central, décentralisé et des acteurs de la société civile, est également une piste non négligeable dans la croisade contre la drogue.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 juillet 2017 à 20:13, par Substance Grise En réponse à : Lutte contre la drogue : Jadis pays de transit, le Burkina ‘’se dope’’ maintenant !

    Belle initiative
    Comment vous l’avez dit la meilleure facon C’est de ne meme pas essayer d’y gouter.
    Aussi trouver les moyens d’empecher sa presence sur le marche car la pluspart du temps on a ces grands patrons caches derriere ce trafic et qui s’appellent operateurs economiques sous d’autres visages.
    A -t-on le courage au Burkina de les secouer quand ils sont souvent les parains de beaucoup d’evenements de toute sorte.
    Courage Mr Toure

  • Le 6 juillet 2017 à 20:30, par BROO En réponse à : Lutte contre la drogue : Jadis pays de transit, le Burkina ‘’se dope’’ maintenant !

    « Sur 100 gosses qu’on envoie en cure, un ou deux seulement s’en sortent », il ne suffit pas d’envoyer les gosses en cure et espérer des résultats ; il faut les accompagner et les suivre sur le long terme. le traitement d’une personne qui est en contact avec la drogue doit associer la prise en charge médicale, sociale et psychologique. les facteurs associés à la consommation de la drogue sont de plusieurs ordres qu’il faut identifier et apporter la solution.
    il existe des stratégies probantes, les acteurs de la lutte doivent régulièrement mettre à jour leurs connaissances : par exemple, au cours des séances de sensibilisation dans le cadre de la prévention (chez les jeunes surtout), il faut non seulement évoquer les méfaits de la consommation de la drogue, mais aussi les bienfaits dans la vie d’un jeune qui n’a aucun contact avec la drogue. chez les adolescents, la répression et l’incarcération ont montré ses limites

  • Le 6 juillet 2017 à 21:19, par sawadogo salam En réponse à : Lutte contre la drogue : Jadis pays de transit, le Burkina ‘’se dope’’ maintenant !

    article très interessant. j’ai tout lu et j’ai vraiment aimé. merci bcp

  • Le 7 juillet 2017 à 10:10, par kwiliga En réponse à : Lutte contre la drogue : Jadis pays de transit, le Burkina ‘’se dope’’ maintenant !

    LA DROGUE, et puis voilà, c’est dit, on a fait un bon gros amalgame, on a stigmatisé et puis c’est terminé.
    Pensez-vous réellement que c’est en restant dans les préjugés et la caricature, dans la diabolisation que l’on parviendra réellement à une meilleure compréhension du phénomène.
    On apprend ici que le "marché d’héroïne et cocaïne _qui_ transite par le Burkina"...?
    La cocaïne est produite en Amérique du sud et passe donc effectivement par certains port Africains. On veut bien croire qu’elle va donc partiellement transiter par le Faso.
    L’héroïne, quant-à elle provient de l’Asie du sud. Pourquoi donc devrait-elle transiter par le Faso pour rejoindre les marchés ?
    Encore une fois, on démontre qu’on n’y comprend rien, on pousse les hauts cris, sans être foutu d’aligner deux chiffres.
    Combien de consommateurs, quel type de consommation en fonction de l’age, de la CSP,...
    Pour l’instant, le fléau qui me préoccupe le plus, c’est l’alcoolisme de tout un pays, qui pour adoucir ses souffrances, l’empêche de regarder la vérité de sa misère et d’évoluer vers son émancipation.

  • Le 7 juillet 2017 à 12:22, par Enavant En réponse à : Lutte contre la drogue : Jadis pays de transit, le Burkina ‘’se dope’’ maintenant !

    Luttez plus contre le chômage des jeunes et vous allez voir que la drogue va diminuer. C’est les stress du chômage qui font fumer certains. Si non, quelqu’un qui est bien éduqué qui est occupé par un travail et gagne sa vie, qu’est-ce qu’il va foutre avec la drogue. Mais tu as le savoir et plein d’énergie et il te manque de soutien pour un projet. Si tu n’est pas solide.......... Il y a certains aussi que leurs âges dépassent les concours et ils ne savent plus que faire avec les diplômes. Si cette personne n’a pas la foi où encore s’il n’est pas entouré, y a zarab dit le mossi. Il y a aussi une autre catégorie de drogués : les enfants des gourous dans les lycées et écoles chers. Ils sont tellement gâtés avec l’argent qu’ils ne saventplus quoi faire et comme c’est de l’argent qui ne vient pas de la sueur de leurs parents, Satan les orientent vers le zarb dit les mossi. Allez dans les écoles chères c’est les enfants des papa et maman qui possèdent la drogue par ce qu’ils ont les moyen de se procurer.

  • Le 7 juillet 2017 à 16:32, par zimm En réponse à : Lutte contre la drogue : Jadis pays de transit, le Burkina ‘’se dope’’ maintenant !

    Touré,
    Tout d’abord félicitations pour toutes tes bonnes actions depuis des années, mais il faudra aussi individuellement collectivement réfléchir au pourquoi et comment en est-on arrivé là, càd poser le bon diagnostic et ensuite traiter le problème.

  • Le 7 juillet 2017 à 22:21, par le changement En réponse à : Lutte contre la drogue : Jadis pays de transit, le Burkina ‘’se dope’’ maintenant !

    AVEC LE REGIME MPP C’EST SEULEMENT QUI EST LA SOLUTION

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