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Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

Publié le mardi 4 juillet 2017 à 11h59min

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Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

De mauvaises conditions de vie, de travail et de gestion des ressources allouées au ministère des infrastructures, une politisation de l’administration, le manque de transparence dans la gestion des marchés publics. C’est ce que dénonce, entre autres, le syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés (SYTTPBHA). Les militants ont observé un sit-in ce lundi 3 juillet, pour réclamer de nouveau, la satisfaction de leur plateforme revendicative. Il s’agit notamment de l’opérationnalisation et de la consolidation du panier commun au profit de tous les travailleurs dudit ministère.

L’harmonisation et l’opérationnalisation sans délai du système de motivation des agents du ministère, en l’occurrence le panier de fond commun, est le premier point de la plateforme revendicative du syndicat qui s’articule autour de 11 préoccupations. A en croire M’Bi Yaméogo, Secrétaire général de la coordination des sous-sections du SYTTPBHA, des résolutions ont pourtant été prises après les différentes négociations à ce sujet. « Un arrêté qui octroie un certain nombre d’avantages a été pris (…) mais curieusement, à la dernière minute, certains DG ont refusé de mettre en pratique cet arrêté. Nous avons alors compris que le ministre est soit complice de cette situation ou qu’il est impuissant » a-t-il lancé.

SG du ministère des infrastructures, Paul Yaogho

Cependant, aux dires du SG du ministère, Paul Yaogho, les négociations se poursuivent entre les différentes parties afin que : « ce panier commun puisse bénéficier à tout le monde ». « Nous sommes en train d’échanger avec le personnel. Nous sommes toujours dans cette démarche, nous n’avons pas encore fini. On ne peut pas à mi-chemin, tirer une conclusion tant que le processus est engagé » a-t-il soutenu. Et Vincent Dabiré, directeur général des infrastructures routières de poursuivre qu’un comité a mis en place en vue de déterminer « dans le cadre de certains marchés, ce qui pouvait être trouvé pour alimenter ce panier commun au profit des agents du ministère en lieu et place des directions qui sont bénéficiaires ».

« Il n’y a rien qui nous bloque »

M’Bi Yaméogo, Secrétaire général de la coordination des sous-sections du SYTTPBHA

Le SYTTPBHA déplore également une mauvaise gestion du programme « 1000 km de pistes rurales » dont le fonctionnement est assuré par les reversements des entreprises. « Si les entreprises font un retard sur le terrain, cela bloque les sorties. Il y a aussi le fait que les entreprises peuvent délibérément décider ne pas reverser ces fonds. Il y a une mauvaise gestion et il faut que l’Etat s’assume. Le programme est déjà un échec » a indiqué, M’Bi Yaméogo, précisant que le syndicat exige que des unités de gestion des projets soient créées au sein du ministère.

Oumarou Bassavé, directeur général des pistes rurales pour sa part, confie que si le programme qui devait démarrer en 2016 a réellement débuté le 23 janvier 2017, il ne peut être remis en cause. « Aujourd’hui, nous disons que ce programme ne peut pas être remis en cause, puisque nous avons commencé avec 1375 kilomètres attribués à 43 entreprises qui sont toutes sur le terrain en train d’exécuter le programme. Après ces 1375 km, nous sommes en train d’attribuer 400 km. Ce qui fera au total 1800 km à exécuter dans la phase 1, 2016-2017 » a-t-il signifié.

Puis d’ajouter qu’il est question d’un programme qui se chevauche d’une année à une autre, en tenant compte de l’année budgétaire. « Puisque nous sommes en saison des pluies, nous serons obligés de faire une suspension parce qu’on ne peut pas faire certaines tâches pendant cette saison. En 2017, nous allons exécuter les 1800 km (...). Il n’y a pratiquement rien qui nous bloque pour l’exécution de ce projet ».

Au sujet des reversements, le directeur des pistes rurales a souligné que les documents précisent que ceux-ci doivent être faits normalement avant le démarrage des travaux. Mais, dit –il, pour une question de souplesse et à la demande des entreprises, le ministre a bien voulu permettre aux entreprises de ne pas procéder comme ce qui est dit dans les documents, parce qu’il y a eu des périodes où les entrepreneurs n’ont pas travaillé, mais qu’ils aillent au moins deux ou trois fois pour faire les reversements définitifs. « Là également, il y en a qui ont fini. Et ce sont ces reversements que nous utilisons pour faire le suivi, le contrôle des chantiers…. » a-t-il déclaré.

Les militants du SYTTPBHA ont en outre dénoncé l’affectation de véhicules du ministère, utilisés dans le cadre des travaux de l’échangeur du Nord. ‘’ Avant que le travail ne soit achevé, 3 véhicules ont été affectés, dont un au niveau du secrétariat du gouvernement du conseil des ministres, un à la présidence et un autre à Gaoua pour le gouverneur et pendant ce temps, nos services sont démunis. Nous leur demandons de restituer les véhicules, le ministère n’est pas le parc automobile de l’Etat » a-t-il dit.

Du côté de l’administration, on souligne qu’aucune direction générale n’a eu à se plaindre d’un problème de véhicules. « Tout ça rentre dans le fonctionnement de l’Etat. Ce n’est pas un crime en soi qu’on prenne un véhicule d’un ministère pour le donner à un autre .S’il y avait des plaintes à ce niveau, on peut comprendre. Nous ne voyons pas pourquoi on ne peut pas appuyer une structure de l’Etat, ce n’est pas un privé » a indiqué le directeur des Affaires financières, Evariste Diasso.

Quant au manque de transparence dans la gestion des marchés publics dénoncé par le syndicat, le SG du ministère, Paul Yaogho martèle : « Nous travaillons sur la base des procédures. S’il y a une entreprise qui se sent lésée, elle a le droit de passer par la loi, de se Plaindre auprès de l’ARCOP pour être entendue ».

Au-delà des revendications, le syndicat soutient qu’il existe une crise de confiance entre le ministre et ses agents. « Le ministre estime qu’il est victime d’un complot ourdi par ses camarades politiques et nous, on ne rentre pas dans ce débat inutile. Plutôt le ministre partira, mieux vaudra pour tout le monde » a-t-il conclu.


Lire aussi : Ministère des infrastructures : Les agents en sit-in illimité


Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2017 à 12:11, par SIDNABA En réponse à : Ministères des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Depuis quand un syndicat décide du départ d’un ministre ? Le gouvernement doit être plus ferme sur certaines revendications de certains syndicats qui n’honorent pas la république. Je suis tout simplement dégoutté par de tels comportements irresponsable et minables. Prenez l’exemple sur vos frères gaulois dont vous avez en héritage, le code est en train d’être révisé et aucun syndicat ne demande de relever le Ministre chargé du travail et de la fonction publique mais plutôt privilégie la négociation pour les intérêts de toute la nation. Ici nous n’avons que des syndicats mouta mouta qui envie les avantages des uns et les autres alors qu’ils ne font même pas le même travail.

  • Le 4 juillet 2017 à 12:55, par #BlackBird En réponse à : Ministères des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Pour savoir que ce syndicat n’est pas sérieux il faut lire la dernière phrase. Vous êtes qui pour décider qu’un ministre doit quitter le gouvernement ?

  • Le 4 juillet 2017 à 13:04, par GANZOURGOU BIGA En réponse à : Ministères des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Bonjour, expliquez nous un peu le contenu du panier commun bons gens du SYTTPBHA. Juste pour mon propre gouverne et question de transparence pour pouvoir vous soutenir s il le faut ?

  • Le 4 juillet 2017 à 14:35, par Samedi En réponse à : Ministères des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Vous finirez par tout mettre sur la place publique ; le licite et l’illicite. Et puis on verra que Lengha Fils (le bissa du Canada) ne racontait pas de bobards. Qui vivra verra. Quel Burkina : Les flics se partagent les recettes de services et leur ministre n’y voit aucun inconvénient ; le ministère des infrastructures rackette les entreprises attributaires de marchés publics du ministère avec la complicité du syndicat qui réclame une plus grosse part de ce gâteau.... On aura tout vu dans ce Burkina. Vivement que nous retournions à la fière Volta de nos aïeux.

  • Le 4 juillet 2017 à 15:01, par Babila En réponse à : Ministères des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Ce syndicat n’est pas sérieux. Des revendications corporatistes n’ont rien à voir avec le départ d’un ministre. Pour qui vous preniez vous ? Vous voulez construire le pays ou plutôt le détruire ? Grèves, sit in, etc. Vous passez votre temps à revendiquer au lieu de travailler ; j’ai honte de votre attitude. Qu’allez vous léguer à vos rejetons avec un tel comportement ? Chacun se lève, je veux ceci, je veux cela, êtes vous mieux que les producteurs ruraux ? Votre démarche est politique et non syndicale ! vos salaires sont régulièrement payés et vous réclamez toujours des bonus. Pour moi, si vous êtes sincères, le bonus ça se négocie tout en continuant à travailler. Un peu de respect pour les autres fonctionnaires qui n’ont pas de bonus (fonds communs). A bon entendeur salut !

  • Le 4 juillet 2017 à 15:46, par Substance Grise En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Avec un SG aussi beau comme M’bi Yameogo ; ne vous en faites pas ca va aller pour ce syndicat

  • Le 4 juillet 2017 à 16:20, par ganem En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Franchement quand je vois l’agissement de certains syndicalistes cela me dégoute vous êtes qui pour demander le départ d’un ministre, votre rôle s’est réclame de meilleurs conditions de vie et de travail c’est tout, on en marre, ya quoi même laissez les gens travailler encore pour saboter parce que la loi a été prise il faut encore les travaux, il ya anguille sous roche. Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités celui qui ne veut pas travailler qu’il reste à la maison on a forcé quelqu’un ; vous nous faites chier à la fin

  • Le 4 juillet 2017 à 17:13, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Si on comprend bien, le gouvernement a accepté qu’un pourcentage soit prélevé sur chaque marché octroyé par ce ministère pour "motiver" les agents à faire leur travail.

    Ces mêmes agents qui ont été recrutés et sont payés précisément pour faire ce travail...

    Et ces mêmes pourcentages qui entrainent des surfacturations et pour lesquels certains ministres du gouvernement Tiao sont actuellement poursuivis...

    Ces mêmes genres de "fonds communs" à la source de revendications permanentes d’augmentation incontrolées aux régies financières au détriment du trésor public et des autres agents de l’état. Et qui entrainent des grèves à répétition qui paralysent l’économie...

    Incroyable... Franchement, comment ce gouvernement croit-il qu’il va calmer les revendications tous azimuts des autres ministères en concédant de genre de privilèges à certains agents, et en usant de méthodes à la limite entre le racket des entreprises et la corruption pure et simple ?

    Sur cette base, les enseignants pourront réclamer qu’on leur donne un pourcentage des frais de scolarité, quitte à les augmenter pour cela. Ceux de la santé aussi vont vouloir qu’on impute des frais aux malades pour les motiver. Ainsi ceux du ministère du commerce, de l’énergie, des affaires étrangères, du sport, etc voudront des "fonds communs" ou de "motivation", quitte pour cela à instituer ou augmenter des frais applicables aux usagers. Ce qui signifie augmentations de tous les prix de biens et services, donc nouvelles réclamations de revalorisation, et le cercle vicieux est bouclé. Grèves sans fin, déstabilisation des équilibres budgétaires, inflation et vie chère, recul de l’économie.

    Et bien sûr finalement chute du régime. On peut même ajouter risque que l’opinion en appelle à un "régime fort" et on sait que cela signifie dans nos pays "homme fort", militaire ou militariste et dicatatorial... N’y a-t-il personne qui conseille ce gouvernement s’ils ne peuvent pas se conseiller eux-mêmes ?

    • Le 4 juillet 2017 à 18:32, par Raso En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

      Plus ça va, plus je suis convaincu que le burkinabé (voir l’africain) est simplement incapable de voir l’intérêt national au delà de son propre intérêt égoïste. On ne comprend la notion de sacrifice que s’il s’agit de l’appliquer aux autres mais pas nous. A ce rythme oublions le développement. Nous sommes simplement condamnés à moisir dans le sous-développement car aucun peuple ne s’est épanoui sans sacrifices.

  • Le 5 juillet 2017 à 07:49, par SARKO En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Le Mélenchon des transports ; tu veux quoi à la fin ? Toi même tu ressembles à un gars très louche et tu fais peur .

  • Le 5 juillet 2017 à 08:32, par kabakourou En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    hooobrou fond commun fond commun ..............nous les cireurs de chaussure on veut sa aussi.

  • Le 5 juillet 2017 à 10:52, par Bamory En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Que veut le syndicat ? pour une fois qu on a un ministre qui mouille le maillot (et peut etre empeche les deals). sinon il est le ministre qui a fait le plus d lancement de cbitumage de routes dans l histoire du BF . Dedougou-Tougan ; kongoussi-Djibo ; Didyr-Toma-Tougan ; Banfora-Frontiere de la CI ; kupela-Gounghin ; et en terre comme Poura-fara ; Dori-Sebba. il a aussi bouclé les financements de Manga-Zabre ; Ouahigouya-Djibo ; etc. svp laissez le travailler. svp.

    • Le 5 juillet 2017 à 15:59, par Sangla alidou En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

      Bien dit. je trouve que Bougouma fait du bon boulot. En afrique on n aime pas ceux qui travaillent. Un syndicat ne peut pas demander le depart d un ministre. Sinon il fait de la politique. Quelle est la procedure pour sanctionner les debrayages sauvages ? coupures de salaires ? suspension ? licencieement ? le gouvernement a interet a taper du poing sur la table... sinon ce sera trop tard dans quelques mois

  • Le 5 juillet 2017 à 11:43, par paysannoir En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Mieux vaut une conscience tranquille qu’une destinée prospère. J’aime mieux un bon sommeil qu’un bon lit.
    Victor Hugo

  • Le 5 juillet 2017 à 11:45, par paysannoir En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    Mieux vaut une conscience tranquille qu’une destinée prospère. J’aime mieux un bon sommeil qu’un bon lit.
    Victor Hugo

  • Le 5 juillet 2017 à 11:56, par Just En réponse à : Ministère des infrastructures : Le syndicat veut des solutions

    " Plutôt le ministre partira, mieux vaudra pour tout le monde" Ce qui était caché est désormais clair avec cette phrase ! C’est purement politique !

    Ce syndicat est manipulé par les politiciens et cela apparait à chacune des sorties de MBi Yaméogo !
    Honte à vous !!

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