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La marche de l’Afrique : une peinture de son excellence Idris Deby

Publié le lundi 3 juillet 2017 à 23h23min

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La marche de l’Afrique : une peinture de son excellence Idris Deby

En tapant Idris Deby Itno sur internet on découvre que le président Tchadien s’est battu aux côtés d’Hissene Habré, puis contre ce dernier qui s’est ensuite échoué devant un tribunal spécial africain à Dakar. Idriss Deby est aux commandes du Tchad depuis 1990. Le président Tchadien a pris le pouvoir il y a 27 ans à l’âge qu’a Emmanuel Macron aujourd’hui. C’est ce Monsieur connu et adulé récemment pour son engagement dans la lutte contre le terrorisme, qui a offert une interview vérité aux allures de grand déballage aux journalistes Français dimanche 25 Juin dernier. On reste difficilement impassible en écoutant cet interview, tant il suscite la compassion, puis la résignation, des questions, mais rarement l’espoir.

Idris Deby confesse ne pas aimer la guerre. Il partage sa souffrance d’y avoir perdu 17 de ses frères (de même père) et d’innombrables enfants Tchadiens. Ses nuits de cauchemars des décennies après le front. La guerre on ne l’oublie jamais. Louis Ferdinand Céline (Voyage au bout de la nuit, 1932) ou Amadou Kourouma (Allah n’est pas obligé, 2000) entre autres ont suffisamment fait l’écho de cette vérité avec beaucoup de style. Comme pour insister sur la gravité du sujet. Et Idris Deby en racontant sa « malheureuse jeunesse » (L’expression est du président lui-même), s’allie à la Cote d’Ivoire, au Congo ou au Rwanda entre autres, pour être des exemples vivants de ce que l’Afrique peut toujours apprendre pour protéger ses enfants de cette aventure qui n’est jamais justifiée.

Idris Deby avoue que le Tchad a commis des erreurs dans la gestion des ressources du pétrole. Mais il reconnaît que quand il prenait le pouvoir déjà les fonctionnaires souffraient de six mois d’arriérés de salaire (Ce que certains contestent). Et étaient payés moitié prix. Aujourd’hui encore le Tchad par la voie de son président reconnait n’avoir pas assez diversifié son économie, d’avoir mal négocier le « deal » dans le rachat d’un contrat pétrolier juste avant que le cours du pétrole sombre pour longtemps dans la dépression. Entrainant avec lui l’économie du pays, et les espoirs des salariés. Est-ce donc que le Tchad n’as pas appris de son passé ? Mais le président Tchadien n’est pas seul. La visite récente de Christine Lagarde du FMI à la CEMAC, qui a repoussé de justesse les convulsions d’une dévaluation, parle pour les autres pays de la sous-région.

On peut ne pas aimer le président Tchadien, mais on doit lui reconnaitre une certaine maitrise de ses dossiers et une connaissance du terrain. Sur le terrorisme il affirme que les états africains n’étaient pas préparés à faire face. Quoi de plus évident ? Puisque le terrorisme fait de son terreau la pauvreté et l’ignorance en ces temps de religions sans culture. Le fait que nos états ne soient pas préparés à riposter face au terrorisme les excuse-t-ils d’avoir contribué à installer ce fléau ? Certainement pas.
Son excellence monsieur le président accuse la France de l’avoir forcer à changer la constitution pour rester au pouvoir. Mais il s’en remet à Dieu désormais, lui qui est « Musulman un peu pratiquant » pour ce qui est de l’avenir de son pays. On le sait la guerre renforce rarement la foi, du moins pour ceux qui ont été au front, dans le sang et aux cotés des sacrifiés de l’humanité. Mais croire en la religion aujourd’hui dans une Afrique jeune de ses monothéismes, est un acte politique. En témoigne l’engouement du gouvernement Burkinabè lors du mois du Ramadan. Un dirigeant croyant, et mieux pratiquant fait vendre. Ce n’est pas nouveau ! Déjà en 1799 Napoléon l’empereur des Français disait en Egypte son intention de se convertir à l’Islam.

On dit que les grands hommes sont aussi grands par leurs contradictions profondes. C’est peut-être dans ce registre que s’inscrit le président qui remets à plus tard la question de sa succession, ou à Dieu. Lui qui quelques minutes plutôt relevait avec intelligence le fait que Kadhafi n’a ni construit ni gérer des institutions mais des tribus dont la cohésion s’est effondrée comme un château de carte à sa chute. Oui, on hésite à espérer quand le leader ne sait pas designer ou se situe sa retraite et ses successeurs, oublie l’action qui le fait, pour espérer le repos dans les bras de « l’avenir nous le dira » à jamais muet.

Puis on observe le Burkina et on se retrouve dans l’or en lieu et place du pétrole. On est face au Sahel qui longtemps abandonné peine à se connecter au reste du pays. Espérons que les mines d’or servent au Burkina, ce à quoi le pétrole n’a pas servi au Tchad. Mais plus encore, souhaitons que le Sahel soit rattrapable, à doses successives de programmes d’urgences. Pour que les jeunes restent au pays ce qu’ils doivent être, c’est à dire une force de construction. Emile Cioran (De l’inconvénient d’être né, 1973) écrivait : « Ce que je sais à soixante, je le savais aussi bien à vingt. Quarante ans d’un long, d’un superflu travail de vérification… » Remplaçons l’être humain par l’état Africain post colonial. On vérifie à quelques nuances près la même conclusion.

Priva KABRE.

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2017 à 11:29, par Ka En réponse à : La marche de l’Afrique : une peinture de son excellence Idris Deby

    Merci Kabré pour cette analyse : Malgré mon combat farouche pour l’alternance politique du continent Africain avec sa jeunesse, mon admiration va a Idriss Deby Itno, un Président digne, et qui n’hésite pas à reconnaître ses fautes et aussi ses erreurs avec son peuple pour la gestion des ressources de son pays. Un responsable qui assume ses erreurs est pardonné, c’est pourquoi d’ailleurs le FMI a mis son nez au Tchad. Deby n’a jamais eu peur de dire ce qu’il pense à son peuple, comme il est le seul chef d’état en Afrique centrale d’engagé ses hommes pour faire face à Boko Haram : C’est pourquoi, je conclu en disant que la valeur d’un homme ne se tient pas aux paroles, mais aux actes. C’est pourquoi les actes de Deby concernant la lutte contre le terrorisme a mis en veille nos grand bavards, les chefs d’états qui savent tout sur la théorie, mais au moment de passer aux actes, ils deviennent que des observateurs. J’ai vu au sommet du G5 Sahel ce dimanche comment le président Deby est chouchouté par ses pairs, et si un jour les punaises de terroristes du Sahel et ceux de BOKO HARAM sont éradiquées, disons chapeau a Deby et ses 1400 éléments. Tout dont le vieux Ka peut conseiller à ce président qui a quelque chose dans son pantalon, ‘’’’c’est qu’après le pouvoir, il y a une vie,’’’’ et de penser à une alternance politique du Tchad avec sa jeunesse.

  • Le 4 juillet 2017 à 12:09, par Barr En réponse à : La marche de l’Afrique : une peinture de son excellence Idris Deby

    Mr Kabré, votre article serait très intéressant s’il était plus facile à lire ou peut être moi je ne comprend pas bien français ! Mais depuis le primaire on nous a dit qu’une phrase doit toujours comporter : sujet - verbe - complément. Merci d’améliorer votre style de rédaction pour les prochaines fois (pour que tous comprennent aussi) surtout lorsqu’il s’agit de questions aussi importante et susceptible d’intéresser nombre de lecteurs.

  • Le 4 juillet 2017 à 13:52, par Moi Meme En réponse à : La marche de l’Afrique : une peinture de son excellence Idris Deby

    Pour une fois qu’un journaliste de la presse en ligne écrit bien, il faut l’encourager. Continue sur cette lancée KABRE !

  • Le 4 juillet 2017 à 15:54, par Ka En réponse à : La marche de l’Afrique : une peinture de son excellence Idris Deby

    ‘’’A Barr’’’ intervenant 2 : Vous êtes un intellectuel de pacotille qui ignore ceux qui sont destinés à devenir des hommes aux plumes d’or, Comme Norbert Zongo, C. Paré, le feu S. Kiba et tant d’autres de la société Burkinabé. Il vaut mieux d’épargner vos salades a Mr. Kabré. Même si vous en ignoriez le sens de son analyse fondée sur un chef d’état digne comme Deby, référez à votre Larousse, c’est un dictionnaire d’écolier : Quand vous aurez terminé avec ça, lisez aussi le dictionnaire analogique de la langue française, puis celui de l’académie française, pour vous amuser, et revenir ensuite sur le forum insulter les autres, que vous n’aurez même pas 1% de leur intelligence. S’il vous plait, laissez Mr. Kabré faire son travail, afin que nous puissions donné nos autos critiques fondées.

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