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UNDD : "Le Burkina, une province libyenne ?"

Publié le vendredi 10 juin 2005 à 07h43min

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Le bureau exécutif national de l’Union nationale pour la démocratie et le développement, nous a fait parvenir le communiqué de presse suivant relatif à sa réunion du 8 juin dernier. L’UNDD fustige notamment les propos humiliants et blessants du colonel Kadhafi qui aurait transformé le Burkina en quasi province libyenne.

Le Bureau exécutif national de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), sur convocation de son président, Me Hermann Yaméogo, s’est réuni à Ouagadougou le 8 juin 2005 à 18 heures autour de l’ordre du jour suivant :
questions nationales
questions internationales.

1. Questions nationales

1) Compte-rendu des travaux et de la conférence de la « Coalition Me Hermann Yaméogo » tenue le 31/05/05 à l’Eau Vive de Ouagadougou

Une synthèse a été faite des travaux, qui ont abouti le 31 mai dernier à la validation, par la Coalition, des rapports des Commissions Programme alternatif, Préalables pour les élections à venir, puis Stratégie électorale et mobilisation des ressources. Le BEN a été informé aussi bien de la qualité des travaux que de la conférence de presse qui a suivi. Il a félicité les participants et chargé la Direction du parti d’exprimer à tous les partenaires de la Coalition les remerciements de l’UNDD pour la marque de confiance placée en la personne de Me Hermann Yaméogo.

2) Renforcement du dialogue avec les partis politiques de l’opposition vraie et les mouvements de la société civile partisans de l’alter-gouvernance

L’organe directeur de l’UNDD, après avoir apprécié la mise en œuvre des documents adoptés dans le cadre d’« ALTERNANCE 2005 », a estimé qu’il fallait renforcer la coopération entre les partis de l’opposition vraie afin de mieux lutter, avec une cohérence renforcée, pour réunir les conditions du changement. Dans cet objectif, il a été recommandé que la Direction du parti multiplie les contacts avec ceux des différents partis d’opposition et plus particulièrement avec chaque candidat de l’opposition authentique.

Il a également été convenu, conformément au Mémorandum sur l’application de l’article 37 de la Constitution pour les élections présidentielles de 2005 du 23 février 2004, d’accélérer les concertations avec les mouvements de la société civile dans la perspective de promouvoir un large front démocratique et républicain qui rassemble les forces de la société civile et politique acquises à l’alternance.

Il. Questions internationales

1) Les déclarations du Colonel Kadhafi lors de la réunion de la CEN-SAD à Ouagadougou

Les membres du BEN ont tenu à dénoncer les allures de campagne électorale données au dernier Sommet de la CEN-SAD et dont les manifestations extrêmes ont pu être relevées dans les propos répétitifs, humiliants et blessants tenus par le colonel Kadhafi tout au long de son séjour, à l’endroit de nos institutions, de la classe politique et du peuple.

L’émotion ressentie par le BEN a été d’autant plus forte que l’hôte du président Compaoré, sans la moindre considération pour notre susceptibilité nationale et les choix souverains du peuple, a stigmatisé (devant tant de chefs d’Etat et de gouvernement) le modèle démocratique librement choisi par le Burkina Faso, condamné le multipartisme, la limitation des mandats présidentiels, exhorté les autorités à remettre en cause la forme républicaine de l’Etat en réinstaurant, comme en Libye, le système de confusion des pouvoirs.

Les membres du BEN ont estimé que le président Kadhafi slest comporté comme s’il avait affaire à un peuple obligé, sur lequel il a droit de vie et de mort ; une attitude de seigneur à féal qui l’amène tout naturellement à fouler allègrement aux pieds les principes laïcs qui fondent notre République au point d’en appeler, sur un ton comminatoire, à la conversion de tous les Burklnabè à l’Islam.

Si ces écarts de langage déstabilisateurs pour l’harmonie inter-confessionnelle propre au Burkina Faso ont pu avoir lieu en présence des plus hautes autorités du pays, notamment du président du Faso, du président de l’Assemblée nationale, du premier ministre, sans que celles-ci n’aient estimé devoir réagir, c’est parce qu’elles ont des allégeances très fortes vis-à-vis du Colonel Kadhafi qui s’en prévaut pour se comporter au Burkina Faso comme en pays conquis.

En même temps que les membres du BEN tiennent solennellement à protester contre ces manifestations d’impérialisme des plus primaires, ils prennent à témoin le peuple sur la démission des autorités burkinabè (qui jusqu’à présent sont restées stoïquement silencieuses), sur leur carence à défendre les institutions bafouées de la République et sur les graves dangers qui menacent l’indépendance nationale en raison de la quasi-transformation de notre pays en province libyenne.

2) La crise au sein de l’Union africaine (UA)

Abordant la crise qui oppose actuellement le président de l’UA au président de la Commission de l’organisation continentale, les membres du BEN ont regretté que le président Olusegun Obasanjo, qui a par le passé montré beaucoup plus d’égards pour les droits humains fondamentaux, les valeurs démocratiques et l’intégration afticaine, ait cru devoir mettre sur la place publique une contrariété qu’au demeurant, en bonne logique comme en droit, ne justifiait pas une telle prise de risque de sa part.

L’organe exécutif du parti a exprimé sa crainte par rapport aux dangers de perte de crédit de l’Union africaine que comporte ce différend sérieux et exhorté en conséquence tous les démocrates à soutenir la Commission de l’UA pour que l’organisation continentale garde le cap de la construction de l’unité de l’Afrique sur les intérêts des peuples plutôt que sur ceux des chefs d’Etat. C’est en effet là, ont conclu les membres présents, que résident les vrais enjeux de cette rupture d’harmonie entre le président Olusegun Obasanjo et Alpha Oumar Konaré.

Après avoir abordé différents points inscrits en Divers, insisté notamment sur les dysfonctionnements au sein de la CENI et la satisfaction des préalables, le BEN a levé sa séance à 20h 30.

Ouagadougou, le 08 juin 2005

Mathieu N’Do

Secrétaire à l’information et à la communication

Porte-parole

Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 10 juin 2005 à 09:11, par BURKINBI En réponse à : > UNDD...UN PARTI D’EXTREMISTES.

    Oh et voilà ce partie d’Apatride ! Incapable d’apporter une contribution concrète au développement du Burkina, jamais l’UNDD n’a proposé un projet de société, jamais une vision concrète sur l’avenir du pays...Ce parti se plait dans une stratégie de critique aveugle laissant voir une certaine animosité qui ne fait pas honneur à cette formation politique...je pense que si l’on doit faire une classification des partis politiques au Burkina, il est temps de placer l’UNDD dans l’EXTREME DROITE du paysage politique Burkinabè car l’UNDD est au Burkina ce qu’est le FN en France. De même je suis tenter de dire qu’il y a des germes de la xénophobie, de la haine et de la rancune dans l’idéal politique de ce parti...En somme, l’UNDD est un parti politique fachisant.

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