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Zones frontalières nord du Burkina : Le gouvernement et ses partenaires dans une offensive de développement !

Publié le jeudi 29 juin 2017 à 23h27min

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Zones frontalières nord du Burkina : Le gouvernement et ses partenaires dans une offensive de développement !

Afin d’améliorer la sécurité, la stabilité et les conditions de vie dans ses espaces frontaliers, notamment dans sa partie nord, le gouvernement a, avec le soutien de l’Union européenne (UE) et la République fédérale d’Allemagne, lancé le projet de gestion intégrée des espaces frontaliers du Burkina (ProGEF). La cérémonie de lancement, qui a eu lieu ce jeudi, 29 juin 2017 à Ouagadougou, a également été marquée par la signature de conventions.

Ce projet vise à promouvoir la collaboration transfrontalière avec le Mali et le Niger, tout en mettant la protection des droits humains et des standards démocratiques au premier plan. Il s’agit de former des représentants du gouvernement et des Forces de sécurité pour leur permettre de mettre en œuvre la stratégie de gestion des espaces frontaliers de manière sensible aux conflits. Des structures seront créés afin d’améliorer les conditions de vie des populations et prévenir ainsi leur radicalisation. Approvisionnement en eau, en soins de santé, lutte contre la corruption, formation et création de postes frontaliers en vue d’améliorer le contrôle et la sécurité de la frontière sont des actions prévues dans le cadre ce projet.

« Depuis quelques années, le gouvernement allemand accompagne celui du Burkina dans plusieurs secteurs de développement, à savoir : la démocratie, l’économie, la gouvernance, le développement rural, la protection de l’environnement, etc. C’est donc dire que l’Allemagne est un partenaire de longue date du pays des hommes intègres », a introduit l’ambassadeur de l’Allemagne au Burkina, Dr. Dietrich Fritz Reinhold Pohl. Se réjouissant que ce partenariat se diversifie pour s’intéresser aux nouvelles thématiques comme celles liées à la stabilité, à la sécurité et au développement socio-économique des espaces frontaliers. « Le ProGEF rentre dans cette logique ; il vient en appui aux efforts du gouvernement burkinabè dans la lutte contre les trafics illicites, la migration irrégulière, le banditisme et le terrorisme qui constituent aujourd’hui la cause principale des souffrances des populations surtout dans les zones frontalières », a précisé le diplomate, appelant à l’implication de tous les acteurs concernés par la gestion des frontières.

Pour l’ambassadeur Jean Lamy, Chef de Délégation de l’Union européenne, le Burkina a, depuis quelques années, fait de la question de la gestion des frontières son cheval de bataille. « En témoignent l’élaboration et l’adoption en 2015, des instruments de planification de gestion des espaces frontaliers à savoir : la Stratégie Nationale de Gestion des Frontières et le Programme d’Appui à la Gestion Intégrée des Frontières (PAGIF). Nous savons tous que la crise libyenne a, entre autres, induit une dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel faisant ainsi des zones frontalières des espaces où se cristallisent des menaces pour la sécurité et le développement durable du Burkina Faso et ses pays limitrophes. La prolifération des armes, la présence de groupes armés terroristes et de réseaux criminels ont été renforcés, comme en témoignent les attentats terroristes meurtriers à Bamako en novembre 2015, Ouagadougou en janvier 2016, dans certaines localités du Nord du pays courant 2017et Grand-Bassam en mars 2016. Le Burkina Faso, au milieu du Sahel avec six pays limitrophes et une frontière qui s’étend sur 3615 Km, est particulièrement vulnérable à ces menaces. En plus, le Burkina est un pays de transit pour la migration vers l’Europe », a justifié le Chef de Délégation de l’Union européenne au Burkina, Jean Lamy.

A l’en croire, le ProGEF va, au-delà de la sécurité et du contrôle des frontières, chercher à renforcer la présence de l’Etat dans les espaces frontaliers en soutenant les fonctions régaliennes et les services sociaux de base dans des zones reculées. « Le budget total du ProGEF s’élève à 30 000 000 EUR et La contribution de l’UE est de 25 000 000 EUR, 5 000 000 EUR venant directement de l’Allemagne. Le projet sera mis en œuvre par la coopération allemande à travers la GIZ, pour une durée de quatre (04) ans. Une contribution complémentaire du Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, et plus particulièrement celle du Secrétariat Permanent de la Commission Nationale des Frontières, des forces de Sécurité, bref de tous les acteurs impliqués dans la gestion des frontières est attendue. Ce projet est d’abord un appui au programme burkinabè d’appui à la gestion intégrée des frontières (PAGIF) ; ce n’est donc pas un projet de l’UE et de l’Allemagne, mais c’est votre projet, un projet qui s’inscrit parfaitement avec le nouveau Plan d’Urgence pour le Sahel que votre Gouvernement vient d’adopter », a-t-il précisé.

Selon le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Siméon Sawadogo, par le PAGIF qui consacre l’opérationnalisation de la stratégie nationale de gestion des frontières, le gouvernement entend relever les grands défis du domaine, tels que la maîtrise des limites territoriales du pays, la sécurisation des frontières et espaces frontaliers, l’amélioration de la présence de l’Etat dans ces zones, le renforcement de la coopération transfrontalière, la réalisation d’infrastructures socio-économiques et culturelles au profit des populations de ces zones. A en croire le ministre, la mise en œuvre de ce projet est en ce moment un impératif au regard de la situation sécuritaire des frontières. Cette initiative, prévue pour durer quatre ans, vient en appui au programme d’urgence pour le Sahel, qui vient d’être adopté par le gouvernement burkinabè.

Remise des clés de deux véhicules au Ministre Siméon Sawadogo par le chef de délégation de de l’UE, Jean Lamy (à droite) et l’ambassadeur de l’Allemagne, Dr. Dr. Dietrich Fritz Reinhold Pohl.

Pour une mise en œuvre opérationnelle sur le terrain, un comité de pilotage sera mis en place et la contribution des acteurs est sollicitée pour son déroulement efficace. Selon Siméon Sawadogo, un secrétariat chargé des frontières existe et travaille déjà sur l’ensemble des frontières du pays. La GIZ (Coopération allemande) va donc travailler avec cette structure, pour dérouler le programme sur la partie concernée (notamment, la partie avec le Mali et avec le Niger).

Le dernier acte de la cérémonie de lancement a consisté en la signature de trois accords. Il s’est agi d’abord de l’accord d’entente spécifique entre l’Union Européenne et le Ministère de l’administration territoriale et la décentralisation, ensuite entre le Ministère de l’administration territoriale et la décentralisation et la GIZ et enfin, un protocole pour la remise de deux véhicules 4X4 pour le Secrétariat Permanent de la Commission nationale des Frontières (SP/CNF).

O.L.O
Lefaso.net

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