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Insécurité au CHU-Yalgado Ouédraogo : Un élève Commissaire de police livre les résultats de ses travaux

Publié le samedi 17 juin 2017 à 19h44min

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Insécurité au CHU-Yalgado Ouédraogo : Un élève Commissaire de police livre les résultats de ses travaux

“L’insécurité dans les grands centres sanitaires : cas du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou". C’est le thème du mémoire défendu par l’élève Commissaire Ouédraogo Windélanéba Moïse à l’Académie de Police et qui lui a valu la note de 16/20.

Traditionnellement lorsqu’on parle de sécurité dans un centre de santé, les populations font référence à la qualité des soins ou des installations. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas car, les hôpitaux censés être des lieux d’hospitalité et de paix enregistrent malheureusement ces dernières années plusieurs cas d’infractions notamment des vols, menaces et agressions. Le dernier en date est l’agression d’agents de santé du CHU-Yalgado Ouédraogo survenu après le décès d’un jeune homme. En réplique, le syndicat des agents de santé de l’hopital avait décrété 24h de grève.

Conscient donc de la récurrence des actes malveillants dans les hôpitaux, l’élève Commissaire Ouédraogo W. Moïse estime qu’il faut renforcer la surveillance policière au CHU-Yalgado Ouédraogo qui compte 1406 agents et accueille quotidiennement près de 5000 visiteurs.C’est l’une des recommandations à court termes qu’il a faites dans son mémoire soutenu face à un jury présidé par Dr. Zouré Emmanuelle, médecin spécialiste en santé publique.

Sur les 270 individus (clients, soignants et personnes ressources ) enquêtés au sein du CHU-YO, seulement 21% ont répondu avoir le sentiment d’être "parfaitement" en sécurité, 9% se disent être en insécurité contre 69% qui se sentent un peu en sécurité. Le reste (1%) a le sentiment d’être "très en insécurité". Pour ce qui est de la peur d’être victime d’insécurité, 67% disent avoir peur contre 33%.

Parmi les infractions commises entre mars 2016 et mars 2017 l’on retrouve 75% qui disent avoir été victimes de 78 infractions tels que les vols, les injures, les menaces, les cas de corruption et les agressions physiques. Rappelons-le, la sécurité au sein de l’hôpital est assurée par des vigiles.

Au cours de ses recherches, l’impétrant dit avoir découvert une bizarrerie : Commettre une infraction au sein d’un hôpital n’est pas une circonstance aggravante alors que ça l’est lorsque l’infraction est commise par exemple dans un véhicule de transport de voyageurs. Que dit le Code pénal en son article 453 ? "Est puni de l’emprisonnement à vie, tout individu coupable de vol commis sur les chemins publics ou dans les véhicules servant au transport des voyageurs, des correspondances ou des bagages ou dans l’enceinte des gares, aéroports, quais de débarquement ou d’embarquement lorsque le vol a été commis avec l’une au moins des circonstances visées à l’article précédent. S’il en est résulté des blessures ou la mort, la peine est la peine de mort".

Selon l’élève commissaire, la loi doit avoir la main lourde pour ce qui est des infractions commises dans les centres de santé et il recommande que cela soit pris en compte dans la relecture du Code pénal.Cela permettra, pense-t-il, de dissuader les candidats aux crimes dans ces lieux.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 18 juin 2017 à 07:33, par Mafoi En réponse à : Insécurité au CHU-Yalgado Ouédraogo : Un élève Commissaire de police livre les résultats de ses travaux

    C’est donc à cause de ce vide juridique que les personnels des hôpitaux se permettent de racketter en toute impunité.C’est triste mais c’est la réalité.Ensuite quant à votre suggestion de mettre des policiers dans les hôpitaux,elle est trop mauvaise car elle ne réglera rien

  • Le 18 juin 2017 à 13:58, par Boss En réponse à : Insécurité au CHU-Yalgado Ouédraogo : Un élève Commissaire de police livre les résultats de ses travaux

    Félicitation et bonne recommandation.

    Cependant, il faut rappeler au personnel soignant de faire preuve de professionnalisme et de respecter les malades (le minimum).

  • Le 19 juin 2017 à 06:39, par Parfait En réponse à : Insécurité au CHU-Yalgado Ouédraogo : Un élève Commissaire de police livre les résultats de ses travaux

    L’historique de l’idée d’implantation de la police au CHU Yalgado remonte à l’année 2012 où l’administration hospitalière avait estimé cela nécessaire pour mieux faire face aux vols de bébés, de voitures et divers larcins. Une telle mesure sécuriserait également le personnel de santé contre d’éventuelles agressions. Cependant, certains agents de santé :se sont opposés à la présence policière à l’hôpital. Il a fallu qu’advienne l’agression d’ agents de santé en 2017 par des accompagnants de malades pour que le personnel admette la pertinence de la présence des forces de l’ordre(police, gendarmerie) pour sécuriser l’hôpital. Dans des lieux publics de grande affluence comme le CHU Yalgado qui enregistre en moyenne 3000 visiteurs par jours, la présence de la police est nécessaire pour la sécurité publique. Actuellement à Ouagadougou, c’est le dispositif quotidien de policiers dans les principaux carrefours routiers qui permet de faire respecter les feux tricolores et limiter des accidents. Ouagadougou est une ville où pour une moindre altercation, des taximètres brandissent des machettes pour menacer certains citoyens. Il existe des vigiles à Yalgado mais ce ne sont pas des officiers de police judiciaires comme les policiers et gendarmes. En cas de troubles à l’ordre public, un policier est habilité à s’interposer, à faire un constat ou un procès verbal qui a valeur d’éléments préalables pour une suite judiciaire. Par conséquent, la présence de la police dans le plus grand hôpital national va de l’intérêt de tous, personnel de santé comme malades et accompagnants. Cela rappelle à tous, ses devoirs de bien accomplir son travail en respectant la règlementation hospitalière mais aussi d’avoir droit à des soins de qualité.

  • Le 19 juin 2017 à 08:40, par TANGA En réponse à : Insécurité au CHU-Yalgado Ouédraogo : Un élève Commissaire de police livre les résultats de ses travaux

    Bravo mon commissaire.
    Il fallait quelqu’un pour y penser. Seulement, il faut pousser la réflexion jusqu’au bout.
    Qu’en est il d’un soignant qui ne sait pas s’adresser à un patient ou à un accompagnant ?
    Comme vous le savez, l’agressivité est le mal le plus contagieux qui puisse exister ; alors devons nous nous en prendre à ceux là qui forment nos soignants ou aux soignants eux même dans beaucoup de cas ? Car il faut reconnaitre que ’’la mal cause’’ est à la mode chez beaucoup de soignants et sans compter les vols de produits par certains soignants.
    A la mise en œuvre d’un système de sécurité dans les centres de santé, il faut adjoindre une bonne formation des soignants à l’accueil des patients. Si non, même si le soignant est protégé à l’hôpital, il ne l’est pas dehors et les problèmes arrivent à tout le monde et restera à prouver que nos problèmes sont lié à nos boulots.

  • Le 19 juin 2017 à 11:37, par Pol En réponse à : Insécurité au CHU-Yalgado Ouédraogo : Un élève Commissaire de police livre les résultats de ses travaux

    En plus de la présence des forces de l’ordre il faudrait penser à mettre un centre de vidéo-surveillance dans les grands centres de santé.
    juste une contribution !!!

  • Le 19 juin 2017 à 13:25, par Moi meme En réponse à : Insécurité au CHU-Yalgado Ouédraogo : Un élève Commissaire de police livre les résultats de ses travaux

    Ça vole pas haut vos thèmes pour des commissaires.

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