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Les Etalons à Kumasi : La nourriture venait d’Alaba

Publié le jeudi 9 juin 2005 à 07h46min

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Boureima Balima, l’ex-gardien de but de l’EFO et du Kadiogo, est bien connu dans le milieu sportif. Attaché de l’ambassade du Burkina à Accra depuis quelques années, c’est lui qui a été chargé de préparer l’arrivée de la délégation, repérer l’hôtel pour leur séjour et mobiliser les ressortissants burkinabè résidant à Kumasi.

Balima, qui s’est acquitté de sa tâche avec dévouement, était en fin de mission depuis le 30 mai 2005. Après le match, il a regagné Ouagadougou.

. C’est avec l’avion de la base aérienne que les Etalons du Burkina Faso ont effectué le déplacement à Kumasi. A leur arrivée le vendredi 3 juin 2005 dans le royaume des Ashanti, vers 17 heures, ils ont été accueillis à l’aéroport par la colonie burkinabè, avec à sa tête le chef des Mossi, El Hadji Ibrahim Sanfo. C’est à l’hôtel Georgia que la délégation a élu domicile, non loin du stadium de Kumasi, situé en plein centre-ville. Si vous n’êtes pas pris dans un embouteillage, cinq minutes seulement vous suffisent pour rallier le stade fétiche de l’Ashanti Kotoko.

. Pour ce déplacement à Kumasi, la Fédération burkinabè de football (FBF) a pris toutes les précautions au niveau de la restauration de l’équipe. En effet, depuis le 1er juin 2005, elle a fait partir de Ouaga deux restauratrices pour s’occuper des joueurs. C’est chez le chef des Mossi qu’elles ont été installées pour faire la cuisine. Aidées de quelques femmes, elles allaient au marché et achetaient presque du tout.

Quand la préparation des repas commençait, il était interdit à toute personne d’avoir accès à la cour. Un petit comité a même été mis en place pour veiller sur les cuisinières. Quand le repas est prêt, un groupe de jeunes se chargent de l’envoyer à l’hôtel où loge la délégation. A Kumasi, on utilise beaucoup le piment dans la sauce et pour éviter que cela ait des effets sur les joueurs, il fallait donc surveiller leur alimentation.

. C’est au quartier Alaba que réside le chef des Mossi, El hadji Ibrahim Sanfo. Il a succédé à son père, Abdouramane, le 26 décembre 1994.

Âgé de 54 ans, il a trois femmes et est père de 12 enfants. La veille du match, nous lui avons rendu visite avec quelques confrères. Le chef est un homme affable avec qui nous avons beaucoup bavardé. Selon lui, le quartier où il habite s’appelait autrefois Tangzougou et les Ghanéens n’étaient pas nombreux dans la zone. A l’époque où vivait son grand-père, Adama Sanfo, des gens venaient à Tangzougou en disant de les déposer au bar.

Ce mot a fini par s’imposer et c’est ainsi que par transformation, le quartier a changé de nom pour devenir Alaba. Ce quartier nous rappelle Koulouba dont une grande partie a été détruite dans le cadre du projet Zaka. A Alaba, les Burkinabè et les Ghanéens vivent en bonne intelligence et pour reconnaître nos compatriotes, ce n’est pas du tout facile. Ici, ils parlent presque tous les langues du pays et ils sont pour la plupart dans le commerce.

La Coordination nationale de soutien aux Etalons, que dirige Mahamadi Kouanda, a envoyé une centaine de supporters à Kumasi pour soutenir le onze national. Quatre organes de presse, à savoir les Editions le Pays, l’Observateur, l’Indépendant et la radio Salankoloto, faisaient partie du voyage. C’est avec trois cars, dont un de la mutuelle des travailleurs de la Lonab, qu’on a quitté Ouaga le vendredi 3 juin 2005, à 8 heures, pour arriver à Kumasi à 2 heures du matin.

C’est à l’université Kwamé-N’krumah que les uns et les autres ont passé la nuit, dans des chambres à quatre lits. Des chambres étaient dépourvues de lumière et il fallait faire avec. Le matin, vers 8 heures, ceux qui n’étaient pas pris en charge par la Coordination sont allés chercher des hôtels en ville. La presse était à Glorias’Guest House, non loin du stadium Baba-Yara.

Le samedi 4 juin, il fallait faire des démarches pour les accréditations et c’est grâce au secrétaire général de la Fédération burkinabè de football, Joseph Zangreyanogho, qui a assisté à la réunion technique, que les choses se sont bien passées. C’est à 10 heures que le chef de la délégation, Ahmed Zampaligré du ministère des Sports et des Loisirs, est venu nous remettre nos accréditations devant Stadium hôtel, où il nous avait donné rendez-vous.

. A la sortie du stade après le match, il n’y avait pas de car de la Coordination. Notre intention était d’avoir une idée de l’heure du départ pour pouvoir prendre nos dispositions. N’ayant donc trouvé personne, nous avons rejoint notre hôtel où chacun a rédigé son papier.

Le lundi matin, très tôt, nous nous sommes rendus à l’hôtel Georgia pour transmettre nos articles au colonel Jean-Baptiste Parkouda, le 3e vice-président de la FBF, pour qu’il les remette à nos différentes rédactions. Le départ des Etalons était prévu pour 10 heures. Nous sommes partis de l’hôtel à bord d’un taxi pour rejoindre l’université Kwamé, N’Krumah qui était le lieu de rassemblement. A notre arrivée, vers 7 h 45, les lieux étaient vides et un étudiant nous a fait savoir que le car a bougé à 6 heures. Il fallait donc nous débrouiller pour rentrer au pays, à nos frais bien sûr. La journée du lundi a été éprouvante pour les reporters.

Nous nous sommes rendus à une gare où on nous a fait savoir qu’un car bougeait à 11 heures pour Bolgatanga. Finalement, c’est à 17 heures qu’il a quitté Kumasi dans un embouteillage. Le car a roulé toute la nuit et il est tombé en panne trois fois. On était serré à l’intérieur comme dans une boîte de sardines. C’est à quatre du matin qu’on est arrivé à Bolga. Ensuite, nous avons emprunté une Peugeot 504 familiale qui partait pour Ouaga.

Quand on est arrivé à la frontière (Dakola), les cars de la Coordination étaient garés et certains, dont Kouanda, habillé en bazin, pain beurré en main, prenaient tranquillement leur petit-déjeuner sous un hangar. Renseignement pris, ceux avec qui nous avions pris la route le vendredi 3 juin, y avaient passé la nuit. Nous ne nous sommes pas occupés d’eux. Quand on a repris notre route, ils étaient encore à la douane car beaucoup avaient fait des achats à Kumasi. Ont-ils dédouané leurs marchandises ? Dans tous les cas, ce n’est pas notre problème, et l’essentiel, c’est que nous sommes arrivés à bon port. Une expérience de plus dans la vie d’un homme, ça fait forcément du bien...

Justin Daboné
Observateur Paalga

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