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Aviation civile burkinabè : Bientôt du biocarburant dans les réacteurs

Publié le samedi 20 mai 2017 à 20h22min

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Aviation civile burkinabè : Bientôt du biocarburant dans les réacteurs

L’Agence nationale de l’aviation civile du Burkina Faso (ANAC-BF), était face à la presse, ce jeudi 18 mai 2017. Comme sujet du jour, la présentation d’une étude de faisabilité pour l’utilisation de carburants alternatifs au pays des hommes intègres.

La protection de l’environnement par l’atténuation du gaz carbonique est au cœur de la politique de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Pour ce faire, elle a lancé un projet en partenariat avec l’Union européenne dans l’optique de renforcer les capacités de réduction des émissions de CO2 (gaz carbonique) dans l’aviation internationale. Ce projet débuté en janvier 2014, est financé à hauteur de 6,5 millions d’euros, pour une durée de 42 mois (fin en juin 2018) et concerne 14 pays en développement, dont le Burkina Faso. Il vise essentiellement le renforcement des capacités pour le développement des plans d’action nationaux, la mise en place de systèmes de suivi environnemental pour la collecte des données d’intérêt et enfin l’aide à l’identification et à la mise en œuvre des mesures visant à réduire la consommation de carburant et les émissions de CO2.

Selon Assane Ibrahim Koné, représentant le Directeur général de l’ANAC-BF, le 31 décembre 2015, le pays des hommes intègres a soumis son plan d’actions. Ce qui lui a valu d’être bénéficiaire sur la mise en œuvre des procédures de descente et de montée continue dans l’aviation civile, et celle qui a trait à une étude de faisabilité pour les carburants alternatifs, pour identifier le potentiel de production. « L’un des principaux objectifs est l’identification d’une chaîne d’approvisionnement régionale de matières premières entièrement fonctionnelle », a-t-indiqué.

« Le Burkina Faso est un pays très riche »

Les participants à la conférence de presse

C’est dans ce cadre donc que le Dr Christopher Weber, expert de l’OACI, a séjourné au Burkina. Pour lui, ce projet est un exemple concret de l’OACI qui vise à atteindre les objectifs de la campagne « aucun pays laissé de côté » dans le domaine de la protection de l’environnement. Après avoir sillonné pendant quatre semaines le pays, il avoue que le potentiel découvert est, « énorme, prometteur et encourageant ». « Contrairement à la croyance générale, le Burkina Faso est un pays très riche », a-t-il lancé. En ce sens qu’il y a diverses sources de biomasses qui peuvent être transformées en énergie alternative et finalement en biocarburant (graines, plantes, résidus).

En attendant d’avoir du biocarburant transformé en Jet A1 pour la flotte aérienne, l’expert jette déjà les bases de solutions provisoires. Il s’agit de la production autonome d’électricité durable au niveau local ou, la production de biocarburants alternatifs qui peuvent alimenter la flotte terrestre de l’aéroport. Pour que cela soit une réalité, il faut un soutien total du gouvernement, une facilitation de la règlementation et du régime fiscal pour rendre attractif l’investissement et la coopération internationale. Ainsi qu’une étroite collaboration entre les industries de l’aviation et du raffinage du pétrole, le gouvernement, les entreprises de biocarburant, les organisations agricoles pour équilibrer les coûts et les risques.

Le Larlé Naaba Tigré, promoteur de l’usine Belwet

D’ores et déjà, les conférenciers ont rassuré que cette transition écologique au niveau de l’aviation civile ne flambera pas le prix des billets d’avions, ou encore d’autres prestations en lien. Déjà, le Burkina Faso, depuis quelques années est engagé dans la production de biocarburant à travers l’usine Belwet. Présent à cette conférence, son promoteur, le Larlé Naaba Tigré, se réjouit de cette politique de l’OACI qui vise à lutter contre le changement climatique. Dotée d’une capacité de production de 1440 litres de biodiesel par jour, l’usine utilise les graines du Jatropha comme matière. Mais pour l’heure, l’expert allemand reviendra au mois d’aout avec les conclusions de cette étude de faisabilité.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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