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Monopolisation des médias publics : Les propositions du député Mahama Sawadogo

Publié le mardi 7 juin 2005 à 12h45min

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Dans cet écrit, le député Mahama Sawadogo évoque la
question de "monopolisation des médias publics" par certains
partis politiques. Il propose des pistes de réflexion pour combler
ce qu’il qualifie de vide juridique.

La polémique qui s’est instaurée depuis un certain temps entre
l’Opposition (surtout Alternance 2005) et le Conseil supérieur de
l’information (CSI), au sujet de la "monopolisation des médias
publics" et du déséquilibre de l’information dans le contexte
actuel d’avant campagne électorale, pose en réalité des
problèmes de fond. Il s’agit des problématiques de la
campagne électorale, de la "pré-campagne" et de la
post-campagne".
Si la campagne électorale est légitime et légalement codifiée,
entendue dans le sens de définie et réglementée par la loi et le
règlement, il en va autrement de la "pré-campagne" et de la
"post-campagne". Les deux notions ont certes une définition
plus ou moins tacite, acceptée par les acteurs politiques. Elles
apparaissent du point de vue de la classe politique comme
nécessaires et légitimes, puisqu’elles ne sont pas contestées
dans leur principe. Cependant, force est de reconnaître qu’un
malaise certain existe, du fait de leur application pratique. Ce
malaise, très perceptible aujourd’hui, se traduit par des
interpellations de l’opposition à l’endroit du CSI.
A travers le présent propos, notre intention n’est nullement de
prendre partie dans cette polémique, mais simplement de
constater un certain vide juridique à combler si notre point de
vue s’avérait pertinent.
Dans cette hypothèse, ce vide juridique pourrait être comblé
entre autres :
- en définissant les notions de "pré-campagne" et de
"post-campagne" ;
- en indiquant la nature des activités à mener pendant ces
phases de préparation et de clôture du scrutin ;
- en encadrant si possible dans le temps les périodes durant
lesquelles les activités peuvent être menées ;
- en prescrivant un cahier des charges à l’endroit des médias
publics et privés.
En tout état de cause, la codification suggérée devrait conduire
à :
- discipliner davantage les acteurs politiques ;
- empêcher une campagne politique perpétuelle qui serait
contraignante non seulement pour les acteurs politiques mais
aussi et surtout pour tout le pays ;
- créer des conditions favorables pour un climat apaisé avant,
pendant et après le scrutin.
En guise de conclusion, nous voudrions faire les observations
suivantes ;
- la loi et le règlement ne doivent pas et ne peuvent pas réguler
tous nos comportements et nos actions politiques ; cela n’est
même pas possible ni souhaitable ;
- notre culture politique doit être un complément nécessaire à la
loi et au règlement pour civiliser davantage notre conduite ;
- nous devons faire l’effort de poser correctement les problèmes
nouveaux qui surviennent dans la praxis politique, sinon, nous
ferons tout simplement des procès d’intention dont la finalité
ouverte ou cachée serait de justifier par anticipation le niveau de
nos performances l’issue du scrutin. Les fuites en avant sont
certainement bonnes pour le moral, mais elles ne résolvent pas
les problèmes.

Mahama SAWADOGO,
Député

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