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Journée de la femme battante : Sous le signe de l’inclusion socio-économique des femmes

Publié le samedi 13 mai 2017 à 12h58min

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Journée de la femme battante : Sous le signe de l’inclusion socio-économique des femmes

Le village de Ziga a vibré au rythme de la célébration de la Journée de la femme battante ce jeudi 11 mai 2017. Cette journée, qui leur est entièrement dédiée, fait la promotion d’une inclusion qualitative de la femme dans le développement économique surtout en milieu rural. La cérémonie a été présidée par la représentante de madame le Gouverneur de la région du plateau central, Clarisse Bayala.

L’inégalité entre les hommes et les femmes constitue une préoccupation pour le réseau MARP/Burkina. C’est ainsi qu’il a obtenu, en 2013, de l’ONG Christian Aid, un financement d’environ 40 millions de F CFA avec pour objectif de renforcer la résilience des communautés riveraines touchées par les conséquences de l’aménagement du barrage de Ziga. Pour ce faire, l’intervention était orientée sur le développement des activités génératrices de revenus, l’appui à l’élevage naisseur et à la production agricole.

Après 14 mois de mise en œuvre, (Ndr 1er octobre 2013 au 31 décembre 2014), le projet a permis de toucher directement plus de 886 personnes dont 456 femmes et 410 hommes des villages de Ziga et de Sawana. Afin de partager cette expérience réussie à travers des témoignages, le Réseau MARP en collaboration avec l’ONG Britannique a organisé, ce jeudi 11 mai 2017, la Journée de la femme battante, à Ziga. Cette célébration qui a connu la présence des communautés et des autorités locales et administratives, des partenaires, était placée sous le thème « inclusion socio-économique des femmes dans les actions de développement pour un renforcement de la résilience des communautés ».

Maïmouna Sawadogo, un modèle de femme battante

A l’image de Marie Ouédraogo, Delphine Nana ou encore Mariam Ouédraogo, Maïmouna Sawadogo, est une battante qui fait la fierté des femmes et un repère pour la jeune génération du village de Sawana. Elle a démarré son activité d’élevage avec deux animaux et la somme de 20.000 F CFA. Un appui qu’elle a gracieusement acquis dans le cadre du projet RCR-BZ. Dès lors, elle n’a cessé de se donner corps et âme à son activité, qui du reste a démontré toute son efficacité et sa rentabilité. Aujourd’hui, propriétaire de plusieurs têtes dont l’unité a été vendue à 50.000 F CFA, Mme Ouédraogo dit pouvoir participer aux charges de sa famille. « Avec mes 50.000 F CFA, j’ai pu acheter un complet pagne Target et donner un peu à mon mari pour qu’il achète une machine afin de mener à bien ses activités. De nos jours, il a acheté une moto », a-t-elle lancé.

La conseillère technique de madame le Gouverneur de la région du plateau central, Clarisse Bayala, a salué l’initiative du Réseau MARP. Pour elle, aussi modeste soit-il, le projet a un impact positif dans la dynamisation des groupements féminins et des initiatives personnelles des femmes. Ce, dans la construction et la résilience des ménages au niveau communautaire. « Mieux, elle aura l’avantage de sensibiliser, encourager et galvaniser les femmes à ne pas baisser les bras (…) », poursuit-elle. Au regard de ce qui précède, Mme Bayala a invité le réseau MARP « à ne pas arrêter en si bon chemin », car les défis sont nombreux dans la région. Sur ce point, il est ressorti que la grande majorité des femmes vit en dessous du seuil de pauvreté. Aussi soumise à l’analphabétisme et l’inégale répartition des tâches et revenus au sein de la famille, la zone du projet est en proie à la persistance de l’érosion hydrique et éolienne, et les aléas climatiques.

Se prononçant sur le thème de la présente célébration, le président du Réseau MARP-Burkina, Mathieu Ouédraogo, a fait comprendre qu’il a un lien direct avec la vision du réseau, qui est qu’« une communauté bâtit son mieux-être par la participation de tous ses membres ». Cette vision trouve donc sa justification dans le fait qu’aucun développement cohérent, aucun bien-être ne peut se construire sans l’implication de toutes ses composantes, de tous ses filles et fils. Et selon, M. Ouédraogo, les cas de succès des femmes de Ziga et Sawana inspireront d’autres femmes et d’autres acteurs à leur emboiter le pas. Un cri de cœur qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

« Nous ne ménagerons aucun effort pour appuyer nos partenaires dans la mise en œuvre de leurs activités », rassure la représentante de Christian Aid-Sahel. Avant de féliciter l’excellente collaboration entre les deux structures. « Au regard des témoignages, je pense que ça nous réconforte dans notre voie et dans l’élan qu’on avait pour inclure la femme et la jeune fille dans le processus de développement d’une communauté en particulier et d’un pays en général », a dit Mme Aïsseta Kabré. Visiblement satisfaite de ce partenariat, elle a annoncé le lancement d’un projet de réduction des risques de catastrophes, le jeudi prochain au Soum.

A la faveur de cette célébration, des prix d’encouragement ont été remis à une quinzaine de femmes battantes. Une marmite de 25 kg, une bassine, un seau, un pagne et un vélo ont été offerts aux cinq premières gagnantes. Parmi lesquelles Delphine Nana et Ouédraogo Aïssétou. Une visite des stands a officiellement mis fin à la présente activité.

Aïssata Laure G. Sidibé
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