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Projets et programmes agricoles : Les acteurs du monde rural veulent être omniprésents

Publié le samedi 13 mai 2017 à 15h06min

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Projets et programmes agricoles : Les acteurs du monde rural veulent être omniprésents

Depuis hier, Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord, vit au rythme de la 20e édition de la journée nationale du paysan (JNP). Placée sous le thème « 20 ans d’existence : Bilan et perspectives », cette fête du monde agricole qui se tient jusqu’au samedi 13 mai a été l’occasion pour les acteurs du monde rural de réaffirmer leur volonté d’être impliqués à tous les niveaux, de la conception au suivi-évaluation en passant par la mise en œuvre des projets et programmes censés améliorer leurs conditions de vie et de travail et lutter contre l’insécurité alimentaire. C’était ce 12 mai 2017, en présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

Elle faisait partie des femmes rapatriées de la Côte-d’Ivoire suite à la crise socio politique survenue dans le pays au début des années 2000. Aujourd’hui, présidente de l’union des femmes transformatrices de manioc au Burkina, Sabine Nana a été distinguée à l’instar de 107 autres acteurs dans les catégories agriculture, élevage, pêche et pisciculture et environnement. C’était ce vendredi à Kaya à la 20e édition de journée nationale du paysan. Véritable cadre d’échanges entre les différents acteurs (gouvernement, partenaires techniques, et financiers, secteur privé et producteurs), cette fête a réuni plusieurs membres du gouvernement, des partenaires techniques et financiers et surtout des milliers de producteurs venues des quatre coins du Burkina.

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« L’agriculture ne peut se développer que par les agriculteurs eux-mêmes, bien sûr, avec l’appui des services techniques et l’accompagnement financier de l’Etat », foi du président de la Chambre nationale d’agriculture, Saidou Ouédraogo. A l’en croire, pendant des décennies le pouvoir public a toujours organisé les acteurs du monde rural pour répondre à des schémas qu’il a conçu. « Mais, clame-t-il, il est temps de nous organiser nous-mêmes pour affronter les exigences et les défis que nous commandent les changements climatiques et la mondialisation ». Ainsi, les acteurs du monde rural veulent être omniprésents en amont et en aval dans toutes les démarches que le gouvernement jugera utiles pour eux. Ils veulent être impliqués dans la conception, les négociations, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des projets et programmes. Citant le panafricaniste Nelson Mandela, Saidou Ouédraogo a lancé « Tout ce qui est fait pour vous sans vous est contre vous-même si apparemment tout semble être à votre avantage ».

Réflexion sur le format et la périodicité de la JNP
Pour le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, il est désormais opportun d’approfondir la réflexion pour adapter le format de la Journée nationale du paysan pour un impact réel sur le secteur. En 2016, dans une étude conduite par les départements en charge du secteur rural, des suggestions ont été faites sur la périodicité et le format de l’événement.
Tout d’abord, pour la périodicité, les acteurs ont suggéré de transformer la JNP en une biennale.

Ensuite pour ce qui est du format, il est proposé dans un premier temps l’organisation conjointe de la JNP Etat/OPA/Secteur privé rural à travers un secrétariat permanent. Et dans ce second temps, les acteurs non étatiques doivent être responsabilisés dans l’organisation de la JNP avec une participation financière majoritaire de ces derniers. Selon le ministre Jacob Ouédraogo, « ces propositions feront l’objet l’un examen franc » au cours de la présente édition qui s’achève demain par le face-à-face entre le Chef de l’Etat et les producteurs.

En attendant, le représentant-pays de la FAO, Aristide Ongoné Obamé, a rassuré la disponibilité de l’organisation et de la communauté des pays amis du Burkina Faso de faire des résultats de cette journée nationale du paysan « un véritable tremplin d’intensification durable des productions agro-sylvo-pastorales dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire ».
Le jour 2 de la JNP a pris fin par l’ouverture de la foire agro-sylvo-pastorale à laquelle prennent part une centaine d’exposants.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 mai 2017 à 15:28, par espoir99 En réponse à : Projets et programmes agricoles : Les acteurs du monde rural veulent être omniprésents

    Il est aussi bon teint et stratégiquement porteur d’évaluer la mise en œuvre des recommandations des journées avant de passer à une autre. Sinon les journées vont se succéder et se ressembler à des variantes près (lieu d’organisation).

  • Le 13 mai 2017 à 15:30, par Ka En réponse à : Projets et programmes agricoles : Les acteurs du monde rural veulent être omniprésents

    Le monde Agricole est la racine vitale du peuple Burkinabé : Que des manifestations de ce genre se multiplient pour dénicher des vrais agents encadreurs agricoles responsables de toutes les régions, et les donné des distinctions et les responsabilisés plus, a aller de l’avant pour les emplois des jeunes dans l’agriculture. Son excellence Mr. le président du Faso, mon ami Kôrô Yamyélé ne vous pardonnera pas, car avec toutes les conseils qu’il vous fournis, il fallait visité sa ferme avec une médaille à la main, car mon ami et promo, mérite une distinction, comme madame le manioc.

  • Le 14 mai 2017 à 04:48, par warzat En réponse à : Projets et programmes agricoles : Les acteurs du monde rural veulent être omniprésents

    Ce que nous enseigne le cours de phytotechnie et qui est retrouvé dans le monde agricole réel est : un bon agriculteur est avant tout un bon spéculateur. Cela veut dire qu’au regard de facteurs limitants comme’’ les variations climatiques’’, combiner plusieurs cultures (ex légumineuses et céréales) permet de limiter la casse au cas où. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui où la monoculture a montré ses limites partout dans le monde. Il revient dans l’actualité que bagrépole présente de grandes insuffisances ; en son temps, j’avais écrit que l’imposition des spéculations allait poser des problèmes et qu’il fallait laisser à l’agriculteur le choix de la spéculation ; pourvu qu’il paie sa redevance de l’eau. Les théories bureaucratiques, les jongleries politiques et autres intérêts partisans locaux ou nationaux ne marchent pas dans l’agriculture. C’est un travail harassant qui demande de la vigilance au quotidien et un timing sans faille. La terre ne ment pas. Il faut aimer un tel travail pour le faire A défaut que les commandes se fassent en amont : l’état veut tant de tonnes de riz livrés à tel date et à tel prix et laisser les agriculteurs s’organiser pour répondre à la demande. Ne pas attendre un an pour les payer comme pour le coton alors que dès le 25 du mois les salariés de l’état vont émarger. Alors les importations de riz vont baisser et l’argent restant affecté à d’autres priorités.

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