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Photojournalisme au Burkina : Oser ou disparaitre

Publié le mardi 2 mai 2017 à 23h45min

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Photojournalisme au Burkina : Oser ou disparaitre

Ils sont toujours à l’affut. La « victime » en ligne de mire, ils n’hésitent pas à appuyer sur la détente : sourire, colère, douleur, étonnement. Rien n’échappe à leur objectif. Les photojournalistes apportent une âme, un instant de réflexion aux articles de presse. Pourtant, avec la flopée des photographes amateurs sachant tirer profit des multiples possibilités qu’offre le numérique, le métier de photojournaliste au Burkina Faso s’essouffle, stagne. Le compte à rebours est pourtant lancé. S’ils n’innovent pas, ils seront condamnés à disparaitre.

« Tout le monde peut faire des photos. Photographe ? Ce n’est pas du travail ça » ! C’est à peu près en ces termes que les journalistes taquinent souvent les photographes. De quoi mettre ces derniers en rogne. Loin pourtant d’être une plaisanterie, il s’agit là d’une pique qui en dit long sur la véritable place qu’occupe le photojournaliste dans la presse. La photographie se réduit-elle à la prise de vues ? Si oui, alors que ferait bien un amateur avec un appareil professionnel ? Sinon, quelles cordes le photojournaliste doit-il ajouter à son arc pour être pluriel et compétitif ?

Si la photographie est un art, alors le photojournaliste doit avoir plusieurs qualités en dehors de la maitrise des techniques. Il doit être avant tout sensible, curieux, perfectionniste et passionné. La volonté et le perfectionnisme le conduiront inéluctablement à toujours se remettre en question et à accepter l’évolution des choses. C’est à cette condition qu’il pourra prétendre à la performance.

Aujourd’hui, le travail de la plupart des photojournalistes se limite à la prise de vues et au traitement des photos avec des outils basiques tels que Microsoft Office, Paint. Bien qu’ayant des appareils photos haut de gamme, rares sont ceux qui savent utiliser des logiciels professionnels de photomontage et de retouche tels que Photoshop, Gimp, LightRoom qui offrent de multiples possibilités. Pendant qu’on y est, pourquoi ne pas s’intéresser aux dessins vectoriels et au graphisme ? Il faut oser se former et se mettre à jour car les choses vont vite.

A l’ère du numérique, peu de médias en ligne ont recours aux services d’un photographe professionnel. Ils préfèrent se rabattre sur les compétences de leurs journalistes censés « maitriser » le b.a.-ba du métier en ce qui concerne la production de contenus multimédias. Ne dit-on pas que le téléphone est au web journaliste ce que l’arme est au soldat ? Ces fonctionnalités et paramètres ne doivent avoir aucun secret pour lui. Réglé en mode automatique, un smartphone d’une bonne résolution permet d’obtenir des photos assez nettes. Pas besoin donc d’un appareil photo de deux millions de francs CFA pour être web journaliste « sérieux » ou pour qu’un article soit lu, commenté et partagé par des centaines de lecteurs.

Voyez-vous, sous prétexte que le téléphone n’est pas un appareil conventionnel pour des prises de vues à une cérémonie à laquelle participent des personnalités, des agents de sécurité empêchent très souvent des journalistes de prendre des images surtout pour leur flashs infos. Pourtant, il existe des téléphones intelligents capables de faire de belles photos et vidéos mieux qu’un appareil photo ou un caméscope. Tenez-vous bien, un journaliste burundais a remporté en 2016, un prix international, grâce à un travail remarquable fait à l’aide de smartphone. Aussi, la chaine de télévision BFM Paris utilise l’iPhone 6 pour certains de ses reportages.

Bref, qu’ils soient de la presse écrite ou de la presse en ligne, le photojournaliste doit étendre son champ de compétences. La stagnation ne mène nulle part. Il doit se former régulièrement, apprendre de nouveaux trucs, créer et innover. Car, avec l’avènement de la communication digitale, il y a de la place pour tout le monde.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 mai 2017 à 04:39, par fifi En réponse à : Photojournalisme au Burkina : Oser ou disparaitre

    Très belle analyse ! J’espère que nos amis les photographe prendront le temps de bien vous lire. A bon entendeur salut !

  • Le 3 mai 2017 à 15:40, par Sans rancune En réponse à : Photojournalisme au Burkina : Oser ou disparaitre

    ‘’Aujourd’hui, le travail de la plupart des photojournalistes se limite à la prise de vues et au traitement des photos avec des outils basiques tels que Microsoft Office, Paint ‘’

    Bien dit Mr Herman Frédéric Bassolé. A propos des dessins vectoriels , j’utilise Coreldraw pour le traitement de mes images. L’illustration de votre article est carrément ridicule ; regardez comment la découpe a été faite , c’est pas professionnel. Je donne même des formations basiques sur l’utilisation de Coreldraw. Contactez moi donc si besoin.
    Sans rancune

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