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Marchés publics au Burkina : Des jeunes entrepreneurs dénoncent une concurrence déloyale des grands opérateurs économiques

Publié le jeudi 27 avril 2017 à 00h36min

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Marchés publics au Burkina : Des jeunes entrepreneurs dénoncent une concurrence déloyale des grands opérateurs économiques

La 2e édition du cadre de concertation et d’échanges gouvernement-jeunes entrepreneurs se tiendra sous le thème : « la faible solvabilité des jeunes entrepreneurs et la réinsertion des crédits bancaires ». L’Union des jeunes entrepreneurs du Burkina Faso (UJEB) a animé une conférence de presse, le 26 avril 2017, à Ouagadougou pour annoncer la tenue de cette rencontre dont la date exacte n’est pas encore choisie. La faîtière des jeunes entrepreneurs a également donné sa lecture de la situation nationale et interpellé le gouvernement sur les différents préjudices dont ses membres sont victimes du fait des grèves à répétition, mais aussi de la concurrence déloyale des grands opérateurs économiques sur les marchés publics.

Le prochain cadre de concertation gouvernement-jeunes entrepreneurs est placé sous le patronage du ministre de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle et sous le parrainage de Hadja Zoungrana, la directrice de l’entreprise Imo Alim. Les jeunes entrepreneurs disent attendre beaucoup de cette rencontre car, la première édition présidée par le l’ex-premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a été un franc succès. L’objectif de cette conférence de presse était donc d’annoncer la tenue de cette rencontre. « Mais aussi de donner notre lecture sur la situation nationale en général et sur la situation économique et surtout d’interpeller le gouvernement burkinabè sur les différents préjudices dont sont victimes les jeunes entrepreneurs que nous sommes », a précisé Honoré Yonli, le président de l’Union des jeunes entrepreneurs du Burkina Faso (UJEB).

Les jeunes entrepreneurs ont d’abord félicité l’exécutif pour certaines réalisations, notamment la réhabilitation de voies routières dans plusieurs régions et le lancement des projets de bitumage des axes routiers nationaux, ainsi que la réalisation et la promotion des logements sociaux et la mise en place des différents fonds pour la promotion des PME-PMI. Cela dit, Honoré Yonli et ses camarades ont rappelé au gouvernement « la nécessité de faire bouger les lignes dans le domaine économique et du développement de notre pays ».

Des victimes collatérales du bras de fer entre le gouvernement et les syndicats

Les membres de l’UJEB ne manquent pas non plus de fustiger les manifestations de certains syndicats. Ils estiment avoir été durement éprouvés dans leurs activités par les grèves à répétition des agents de la fonction publique, notamment les syndicats des domaines de l’économie et des finances, ainsi que des infrastructures et du désenclavement. Car, l’administration des finances reste l’unique porte d’entrée pour l’obtention de certains documents administratifs. « Nous avons été des victimes collatérales et innocentes du bras de fer entre ces syndicats et le gouvernement et aujourd’hui, personne n’est à mesure de nous payer les dommages causés par ces grèves. C’est pourquoi, nous invitons les syndicats à revoir leur méthode de grève pour ne pas empiéter sur les activités de nous autres jeunes entrepreneurs, ce pour des revendications dont nous ne sommes ni les causes, encore moins les solutions », s’indigne Honoré Yonli.

Pour résoudre définitivement les problèmes qui mettent à mal le fonctionnement normal de leurs activités, les jeunes entrepreneurs proposent au gouvernement de tenir des états généraux de la fonction publique en vue d’actualiser le processus organisationnel et le fonctionnement de l’administration publique qui doivent évoluer pour se conformer au contexte actuel.

Concurrence déloyale : « la situation évolue de mal en pis »

Les membres de l’UJEB ne sont pas non plus tendres avec leurs ‘’aînés’’ qu’ils accusent de leur faire de la concurrence déloyale. « Certains grands opérateurs économiques ont une sorte de main mise sur les marchés publics au Burkina et absorbent totalement les petits entrepreneurs. Ils postulent pour l’obtention des marchés qui se chiffrent en milliards de francs CFA et, dans le même temps, on les retrouve aussi autour des petits marchés », regrettent-ils. Ils disent mener le combat contre cette concurrence déloyale depuis longtemps, « la situation évolue de mal en pis ». « C’est donc le lieu pour nous d’interpeller une fois de plus le gouvernement afin qu’il prenne les mesures idoines pour promouvoir et encourager les jeunes qui ont pris le risque de se lancer dans l’entreprenariat », soutient le président de l’UJEB, Honoré Yonli.

Sur la brûlante question de l’arrestation d’opérateurs économiques, en l’occurrence Inoussa Kanazoé et ses collaborateurs, les jeunes entrepreneurs disent ne pas avoir de commentaires à faire. Ce, contrairement à certains des leurs qui ont battu le pavé pour dénoncer ces arrestations et demander la libération du richissime homme d’affaires. Pour l’UJEB, il faut faire confiance en la justice et la laisser faire sereinement son travail.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 avril 2017 à 22:58, par MOREBALLA En réponse à : Marchés publics au Burkina : Des jeunes entrepreneurs dénoncent une concurrence déloyale des grands opérateurs économiques

    Comment pouvions nous comprendre que les décideurs de ce pays entonnent le refrain de l’auto emploi par la création d’entreprises formelles et d’autres reprennent le refrain de la médiocrité dans la conception des TDR des dossiers d’appels d’offres le chiffre d’affaire et les marchés similaires. La professionnalisation d’un ingénieur rime à quoi au regard des marchés similaires. Le médiocre entrepreneur prête nom de surcroît sans aucune formation, au pire analphabète emploiera le jeune l’ingénieur nouvellement diplômé, pour des "traitements salariales de débrouilles toi pour ne pas mourir". Voici la très belle politique de l’Etat burkinabé pour encourager et promouvoir l’auto emploi. Les NTC et les banques font que les jeunes diplômés ont un ascendant net sur la vieillerie des "entre-preneurs" de la race des prêtes noms et autres bras financiers des parties politiques et des hommes politiques de tous les temps. La très prochaine insurrection sera celle des égalités et la fin des gosiers insatiables financiers de toute la race des hommes politiques. La toute prochaine insurrection n’épargne ni homme politique, ni fonctionnaires véreux, ni entre-et-prends "entrepreneurs brouettes ou prête nom".

  • Le 27 avril 2017 à 07:46, par indiga En réponse à : Marchés publics au Burkina : Des jeunes entrepreneurs dénoncent une concurrence déloyale des grands opérateurs économiques

    Postuler à des marchés de milliards et continuer à postuler pour des petits marchés n’est pas une concurrence déloyale mais plutôt une insuffisance des textes réglementaires régissant les marchés publics.

    il faut une nouvelle génération d’entrepreneurs au Burkina Faso dotée d’une forte capacité d’analyse et surtout de visions car cela y va de l’efficacité du secteur privé dans le cadre de la mise en œuvre des politiques de développement de nos états.

    L’entreprenariat devra être perçu comme un véritable outil de développement qui transparaît aussi bien dans la conception des textes que dans sa mise en œuvre pratique.

    Notre dispositif au Burkina Faso devra arrêter de soutenir les entrepreneurs médiocres, des entrepreneurs qui ont toujours échoué :

    - Nous avons actuellement des entrepreneurs au Burkina Faso qui ne terminent jamais Les marchés de travaux et qui continuent de bénéficier du soutien du dispositif ;

    - 80% des entrepreneurs au Burkina Faso se soucient très peu de la qualité des infrastructures (perpétuel recommencement des infrastructures) ;

    - 95 à 98% des offres techniques sont truffées de faux documents (Caution bancaire, Référence technique, Agrément, diplôme, etc...).

    Nous invitons de façon exceptionnelle le Président du Faso et le Président de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso à prendre très au sérieux nos inquiétudes car cela y va du succès du PNDES.

    Meilleures salutations

  • Le 27 avril 2017 à 15:22, par Alex En réponse à : Marchés publics au Burkina : Des jeunes entrepreneurs dénoncent une concurrence déloyale des grands opérateurs économiques

    Je ne comprend pas l’Etat burkinabé. Comment peut-il vouloir une chose et son contraire si ce n’est pas de l’hypocrisie ? On exhorte les jeunes a créer des entreprises, puis on leur impose de fournir des contrats similaires et des attestations de bonnes fins pour postuler aux marchés publics. C’est tellement ridicule que je n’en reviens pas. Comment ces nouveaux entrepreneurs peuvent-ils avoir ces références si on ne les fait pas travailler ? Comment peut-on comprendre que quelqu’un qui a des décennies d’expériences dans un domaine, il crée nouvellement son bureau et on exige de l’entreprise un certain nombre d’années d’existence avant de pouvoir postuler aux marchés publics ? Comment peut-on exiger des agréments à des burkinabés tandis que des entreprises étrangères viennent rafler les marchés au Burkina Faso sans agréments ? Les nouvelles entreprises ploient sous les coups de boutoirs des impôts sans marchés et lorsqu’il s’agit de payer, on ne fait pas de discrimination. C’est au moment de postuler aux manifestations d’intérêt qu’on sort des conditions bidons de références et autres mesures discriminatoires. Et d’ailleurs, quand on demande aux entreprises naissantes de constituer des groupements avec des anciennes entreprises, pensez-vous que sans apport en références, vous trouverez quelqu’un à qui vous associer et partager le bénéfice du marché ? Personne n’acceptera cela et personne ne l’accepte. La question de groupement est une affaire de donnant-donnant et gagnant-gagnant. No contribution, no eat ! Franchement, je m’attendais à un véritable changement où on donnera la chance à tous et j’ai beaucoup espéré, mais je suis au regret de dire que tout est comme avant sinon pire. Pourquoi avons-nous fourni tant d’efforts pour le changement alors qu’il ne vient pas et ne viendra peut-être pas ?

  • Le 27 avril 2017 à 16:06, par Fara En réponse à : Marchés publics au Burkina : Des jeunes entrepreneurs dénoncent une concurrence déloyale des grands opérateurs économiques

    Demander des marchés similaires à une entreprise nouvellement crée est une forfaiture. La conséquence de ce type de TDR est de disqualifier les petites entreprises. Du coup, vous êtes en faillite avant d’être crée. Il y a franchement dans cette manière de faire un abus de position dominante.

  • Le 27 avril 2017 à 19:35, par Goïgoam En réponse à : Marchés publics au Burkina : Des jeunes entrepreneurs dénoncent une concurrence déloyale des grands opérateurs économiques

    Une précision : pour une entreprise nouvelle, il doit être pris en compte l’expérience du personnel qui tient lieu d’expérience de l’entreprise : voyez la réglementation et la jurisprudence de l’ARMP sur cette question ou même les circulaires du Président de l’ARMP.
    Par ailleurs, la solution aux difficultés pour les chiffres d’affaires et pour la mise en concurrence "démesurée" réside dans la cotation des entreprises : voyez les conclusions du 1er forum des acteurs non encore mises en oeuvre.

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