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Journées de l’art vestimentaire traditionnel à Dano : Faire du boubou Dagara, « un identifiant national »

Publié le mardi 25 avril 2017 à 22h04min

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Journées de l’art vestimentaire traditionnel à Dano : Faire du boubou Dagara, « un identifiant national »

La ville de Dano dans la province du Ioba a vibré au rythme de la 8e édition des Journées de l’art vestimentaire traditionnel (JAVEST), du 22 au 25 avril 2017. « Signes et symbolismes du boubou Dagara », c’est sous ce thème que la manifestation s’est tenue cette année, avec comme parrain le président de l’Assemblée nationale Dr Salifou Diallo. Il a souhaité que le boubou Dagara, en vogue depuis quelques années, devienne un identifiant national, source de fierté et de résistance.

L’initiative est belle et louable, mais elle est en butte à plusieurs difficultés. Cette édition 2017 était celle de la renaissance des Journées de l’art vestimentaire traditionnel (JAVEST) qui n’ont plus eu lieu depuis 2013. Selon le président du Groupe d’appui aux actions de développement (GRAAD), François Somé, les JAVEST qui occupent une place de choix dans l’agenda local depuis son institution en 2004 n’appartiennent plus seulement aux initiateurs, mais à toute la région du Sud-Ouest et partant à tout le Burkina, au regard de son apport aux plans culturel et économique.
François Somé, a de ce fait lancé un appel pour sauver les JAVEST. « Ce n’est pas toujours qu’on aura un heureux bienfaiteur », a-t-il dit en parlant du président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo qui a soutenu l’organisation de cette édition de la renaissance.

L’évêque de Diébougou, Mgr. Der Raphael Dabiré, a également lancé un appel aux artistes, couturiers, couturières et aux organisateurs pour plus d’unité et de cohésion. Il leur a demandé de taire leurs divergences pour sauver les JAVEST. « Sans vous, point de JAVEST, sans JAVEST, vous perdrez beaucoup aussi », a professé l’homme d’église. « Il faut donc poursuivre la mission de valorisation de l’art vestimentaire dagara, conviction et fierté », a-t-il poursuivi.

Un boubou, objet de fierté nationale

Le parrain de la 8e édition a loué cette initiative qui revalorise l’art vestimentaire dagara en particulier et burkinabè en général. Pour Dr Salifou Diallo, sa présence à ces journées se justifie à plus d’un titre. Le Boubou dagara est devenu « un identifiant national qui entre en ligne de compte autant que l’économie pour l’émancipation de notre pays. Il faudra qu’à partir de ces journées d’art vestimentaire de Dano, nous puissions envisager des journées d’envergure nationale pour magnifier l’art vestimentaire national » selon lui.

« Que ce soit en Europe ou en Afrique, quand on porte le boubou dagara, automatiquement on sait de quel pays vous venez, le Burkina Faso ».
Plus engagé, il poursuivra en rappelant que la colonisation et la néocolonisation « nous » ont aliénés à travers d’autres cultures. « Un Etat sans âme, une société sans culture est une société en déperdition. Valoriser le boubou dagara, c’est permettre aux jeunes générations de perpétuer et la résistance et la lutte de notre peuple pour son émancipation économique, culturelle et morale » a poursuivi l’occupant du perchoir qui a promis l’accompagnement de l’Assemblée nationale à cette initiative.

Le parrain, en remontant l’histoire a fait savoir qu’à la fin du 17e et au début du 18e siècle, l’Europe des textiles, s’est battue pour imposer le costume et la cravate. Et ce textile est devenu la première source de richesse de l’Europe de la renaissance. Aussi, en Asie, lors de la révolution en Chine, en 1948-1949, les Chinois ont valorisé et développé le boubou chinois, devenu depuis lors, un signe de résistance et de fierté nationale.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 avril 2017 à 13:34, par zounofol En réponse à : Journées de l’art vestimentaire traditionnel à Dano : Faire du boubou Dagara, « un identifiant national »

    Le Boubou dagara est devenu « un identifiant national qui entre en ligne de compte autant que l’économie pour l’émancipation de notre pays. Encore une valse de discours politique, mais la volonté affiché d’en faire une opportunité de developpement économique local, un vrai plan stratégique pour le développement culturel par l’industrie textile est sans doute aux calendes grecques !
    M. le président, voici des opportunités pour faire du PNDES, un véritable moteur de développement économique local. Pourquoi tant de discours, alors que les solutions sont devant vous. Quels engagement avez pris en coupant le ruban du JAVEST qui peine à imposer une fierté du boubou au delà de la région depuis 2004. Venons au concret.
    Pourquoi ne pas faire du JAVEST une semaine « national du textile, si c’est vraiment un identifiant national ? Le SIAO est une tribune certes, mais pour le développement économique local, nous devrions aller vers ses initiatives propres à chaque région comme les cuirs et peaux au centre Nord, le maraîchage au Nord, les fruits et légumes (et le Chitoumou :) dans les cascades !
    Bref, sans ignorer votre capacité d’engagement, ni donner un point de vu politique (puisque je n’ai aucune attache en la matière), je voulais juste saisir une opportunité pour lancer un cri de cœur pour vous tous : passer à l’étape suivante, celle de l’action !. Les populations de cette région se souviennent comme hier du fameux lancement du barrage du Diébougou par un certain KDO alors premier ministre. Peut -être que ce barrage est souterrain et que les géologues devront travailler fort pour faire remonter cette eau (lol).Je me rappelle aussi comme hier lors du lancement des programmes de la coopération allemande en 2004, notamment le Programme de Développement de l’Agriculture, alors que vous étiez ministre d’État , aviez fait saliver les populations du Sud ouest sur le méga projet du barrage du Noumbiel . Vous me direz que c’est un projet d’envergure international mais on va aussi avec la volonté politque mon cher président.
    Passons à l’action pour avoir plus de voix dans vos urnes si telle est ambition

  • Le 26 avril 2017 à 16:04, par Keisha En réponse à : Journées de l’art vestimentaire traditionnel à Dano : Faire du boubou Dagara, « un identifiant national »

    Ce n’est pas le boubou le problème, regardez l’individu qui s’y trouve

  • Le 27 avril 2017 à 14:26, par SOME En réponse à : Journées de l’art vestimentaire traditionnel à Dano : Faire du boubou Dagara, « un identifiant national »

    Merci mon frere : ceci n’est qu’un coup politique (malheureusement encore !) au lieu de profiter des opportunites pour faire de la culture un levier du developpement. Ce « JAVEST qui peine à imposer une fierté du boubou au delà de la région depuis 2004 », je ne le connaissais meme pas. Je vois que ca semble n’etre encore qu’une de ces structures qui existent juste pour exister.

    Et pourtant ! Au temps de la revolution sous thomas sankara, il avait ete lancé l’initiative de mettre les artisans tisseurs tailleurs en groupements etc, qu’en a-t-on fait ? Ce boubou et toute la filiere qui l’entoure est une filon de developement il suffit d’y mettre la volonte politique.

    Les fils et filles de cette region si riche brillent par cette incapacité de voir au delà de leur nombril et voir le bien general. Voila notre tare qui tue la region entiere. Ce barrage qui est une aubaine pour tout le pays ne voit pas le jour depuis qu’on en parle (alors que j’etais encore au primaire) ; il n’existe que dans les promesses politiques.

    Mon frere Meda Nicolas a invité son ami salif pour montrer son assise et lancer la popularité et ancrer son ami salif pour les prochaines echeances. En remerciement de sa nomination. Ce n’est pas mauvais, mais il faut avoir de la perspective plus logique et suivie pour la region que les coups politiques seulement. Ils se foutent du devenir des populations et du developpement de la region ou autre ils n’ont que des agendas politique. C’est bien dommage.
    SOME

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